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5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 07:04

A propos de maîtrise de la communication....

 

Finance, Politique et Presse :

Trinité sans contrôle présidant au destin de la France ?

(Extrait de « Les Hommes du jour », paru en 1911)

Finance, Politique et Presse : c’est cette « admirable Trinité, omnipotente et omnisciente, invisible et toujours présente », sans responsabilité ni contrôle mais modelant le destin de la France qu’entend dénoncer en 1911 un journaliste des Hommes du jour. Prenant l’exemple d’un récent banquet où se côtoyaient pour une raison officiellement anodine les personnages les plus en vue de ces différents milieux, il nous donne à voir l’envers du décor : un monde de marionnettes inféodées aux puissances d’argent

 

Ah ! ce fut une belle tablée ! s’exclame notre journaliste. A l’hôtel Ritz, le 18 mars, avait lieu un grand banquet. Autour d’une « timbale de homard à l’américaine » et d’une « poularde à la bourgeoise », on pouvait voir groupés tout ce que la Finance, la Politique et la Presse comptent d’hommes influents.

Il y avait là deux anciens présidents du Conseil, Méline [Jules Méline, président du Conseil du 28 avril 1896 au 15 juillet 1898] et Clemenceau [Georges Clemenceau, président du Conseil du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909 ; il le sera de nouveau de 1917 à 1920] ; trois ministres ou anciens ministres, Jean Dupuy [notamment ministre de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie, puis des Travaux Publics], Cochery [Georges Cochery, ministre des Finances d’avril 1896 à juin 1898, puis de juillet 1909 à novembre 1910] et Caillaux [Joseph Caillaux, plusieurs fois ministre des Finances, notamment entre 1906 et 1909 au sein du gouvernement de Georges Clemenceau]. Rouvier et Klotz, empêchés, avaient envoyé des lettres d’affectueux regrets.

     George cochery

 

 

A côté de ces puissances politiques, siégeaient les puissances d’argent, qui sont leur soutien. Toutes étaient là : il y avait la Banque de France, représentée par son gouverneur, M. Pallain ; le Crédit Foncier, représenté par son chef, M. Morel. La Compagnie des agents de change avait envoyé son syndic, l’aristocratique M. Milon d’Ailly de Verneuil.

Puis venait le groupe compact de nos grands établissements de crédit : le Crédit Lyonnais, avec son directeur, M. Bonzon (le frère de notre sympathique avocat Maximum) ; la Société Générale, avec M. Minvielle ; la Banque de Paris et des Pays-Bas, représentée par M. Moret. Et c’étaient encore M. Barbé, de l’Union Parisienne ; de Lapisse, du Crédit Mobilier, et Jacques de Gunzbourg, de la Banque Rouvier, sans compter Bénard, président du Métropolitain, etc., etc.

Enfin, dans un troisième groupe, on voyait figurer tout ce qui compte dans la presse économique et politique. Autour du vénérable doyen, M. Neymarck, du Rentier, se pressaient M. Jean Dupuy, du Petit Parisien ; M. Paul Strauss, président de l’Association des Journalistes républicains ; M. Mandiez, du Temps ; Laffon, du Matin ; Mayer, de l’Agence Fournier ; Chavenon, de l’Information...

Enfin, pour que rien ne manquât à cette petite fête de la politique et de la finance, on avait fait venir, pour la présider, rien moins qu’un ancien président de la République, M. Emile Loubet. On pense bien que ces hauts personnages ne s’étaient pas réunis pour le simple plaisir de manger ensemble des « oeufs à la d’Orléans » arrosés d’un Corton 1888. En réalité, ces chefs de la Banque et du Parlement étaient venus saluer le maître du Quatrième Pouvoir, le régent de l’opinion publique en France, le roi de la presse, M. Edmond Théry.

Peut-être ce nom ne vous dit-il rien ? Vous le chercheriez en vain au bas des colonnes du Petit Journal ou du Matin. Comme tous les rois d’à présent, ce grand-maître est modeste et cache sa royauté. Le temps n’est plus où les souverains ne sortaient qu’en manteau de cour et carrosse à quatre chevaux. Les potentats d’à présent sont plus discrets ; ils se promènent en veston et chapeau mou ; toute leur ambition est de se confondre avec les simples citoyens. Ils se sont aperçu que les peuples sont devenus méfiants ; ils se cachent donc sous des noms modestes, et leur puissance, pour être occulte, n’en est que plus forte.

C’est pourquoi M. Théry, grand-maître du journalisme, n’écrit pas dans les journaux. Il a pour tout organe une petite revue : L’Economiste Européen, simple cahier où sont notés chaque semaine les bilans de toutes les banques d’émission du monde entier, la situation du marché monétaire, et des études financières sur les différents pays d’Europe. Modeste publication, pleine de chiffres, parfaitement impénétrable pour les non-initiés et que seuls lisent un millier de boursiers et de gens d’affaires.

Ce journal, fondé par M. Edmond Théry, il y a vingt ans, arrivait, la semaine dernière, à son millième numéro ; et c’est sous prétexte de fêter ce millième numéro que s’étaient assemblés tous les directeurs des grandes banques, cinq ministres, deux anciens présidents du Conseil et un ancien président de la République. On devine aisément que, si M. Théry n’était que le directeur de cette petite revue, un simple économiste, chef de l’école protectionniste, tant de hauts personnages ne se seraient pas dérangés.

    Edmond Thery

Mais M. Edmond Théry possède un titre qui, pour être soigneusement dissimulé, n’en est que plus important : il est le chef des courtiers de la Haute Banque, l’homme qui dispose des fonds de publicité, et qui par là tient la presse et gouverne l’opinion publique en France. S’agit-il, par exemple, de lancer un emprunt russe ? Le Crédit Lyonnais, le Comptoir d’Escompte, la Société Générale se sont engagés à puiser 1 200 millions dans le portefeuille de nos rentiers pour les prêter au tsar.

Supposez qu’à ce moment le Petit Parisien, le Temps ou le Matin s’avisent de déclarer que le budget russe est un trompe-l’œil, que ses excédents sont fictifs, que les paysans affamés plient sous le poids des impôts, que les ressources de l’État servent à entretenir les luxueuses folies des grands ducs, que la Douma est réduite au silence, le Conseil d’Empire en révolte contre le ministre, que l’Empereur, faible et sans volonté devant les cabales de la cour, renverse le matin un ministre qu’il rétablit le soir, et qu’ainsi ce grand empire, s’endettant sans cesse, marche vers sa ruine...

Aussitôt, les petits rentiers français, au lieu de souscrire de nouveaux titres russes, vendent ceux qu’ils possèdent. Le Crédit Lyonnais est obligé de les racheter, son capital et ses réserves y passent, et le voilà à la merci d’une panique. Heureusement, M. Edmond Théry est là, qui veille. A chaque émission, les banques lui remettent une somme proportionnée à l’importance de l’opération (50 millions pour le dernier emprunt russe).

Alors, de toute part, les directeurs de journaux accourent vers lui. Il n’achète pas leur silence ! Non ! Cela ne serait pas correct ; et d’ailleurs, ces messieurs sont des hommes honorables. Il passe simplement avec eux des contrats de publicité. Dix mille francs à celui-ci pour insérer dix lignes d’annonce sur l’emprunt à sa sixième page ; vingt mille à cet autre ; cent mille à ce grand journal et cent francs à cette « feuille de chou ». Chacun reçoit sa part, proportionnelle à son tirage, et à la puissance de placement de sa clientèle.

Naturellement, ce n’est pas sur ces annonces, d’ailleurs très discrètes, que comptent les Banques pour écouler leurs titres ; elles ont pour cela leurs guichets, leurs agents et leurs démarcheurs. Mais il va de soi que le journal, qui a un contrat de publicité pour un emprunt russe ou argentin, ne dira pas de mal de la Russie ou de l’Argentine pendant toute la durée de l’émission. Sans cela, il se verrait impitoyablement rayé de la liste pour les emprunts futurs, et perdrait de ce fait des sommes considérables.

Voilà comment, grâce à M. Edmond Théry, la presse française est toujours favorables aux opérations de la Haute Banque.

Mais l’action de ce grand homme ne s’exerce pas seulement dans le domaine financier ; sa sollicitude s’étend même aux questions politiques et sociales. On se rappelle l’histoire de l’impôt sur le revenu. Depuis 1869 le parti républicain l’avait promis au peuple ; aux élections de 1906, un grand nombre de candidats l’avaient inscrit à leur programme. Les électeurs l’avaient approuvé à une forte majorité. La Chambre n’avait plus qu’à le voter.

Malheureusement il y avait dans le projet Caillaux un petit article qui, pour établir la fortune de chacun, obligeait les grandes banques à montrer leurs livres aux agents du fisc. Or les banques ne trouvèrent pas cela de leur goût : sur toutes les opérations qui se font par leur intermédiaire elles font payer à leur client l’impôt exigé par la loi ; mais elles n’en versent qu’une faible partie dans les caisses du Trésor. Il en résulte pour elles de sérieux profits. Mais si désormais les agents du fisc sont astreints à vérifier les comptes, tout ce bénéfice illicite sera perdu !

Aussitôt, comme sur un mot d’ordre, toute la grande presse se met à attaquer le projet Caillaux ; on crie à l’inquisition ; on épouvante les commerçants, les petits rentiers ; et l’on fait un tel tapage que le Parlement intimidé hésite, et que, dans le pays même, les électeurs qui avaient réclamé cette réforme, ont fini par s’en désintéresser.

Jean Dupuy

Cependant aujourd’hui le projet revient sur l’eau. M. Caillaux est de nouveau ministre. Mais dans l’intervalle, il est devenu président du Crédit Foncier Egyptien (250 000 francs par an), président du Crédit Foncier Argentin (200 000 francs par an), du Banco del Rio de la Plata (225 000 francs par an). Du coup il s’est réconcilié avec la Haute Banque ; dans son nouveau projet, il annonce qu’il tiendra compte de tous les intérêts, et même « des préjugés ». Le 18 mars, au banquet de l’hôtel Ritz, parmi tant de banquiers, de journalistes et d’hommes politiques qui venaient apporter à M. Edmond Théry l’expression de leur reconnaissance et de leur dévouement, au premier rang, à gauche du président, figurait M. Caillaux, ministre des finances, ancien adversaire, réconcilié.

C’est là précisément le grand charme de la publicité financière qu’elle atténue instantanément toutes les divergences de doctrine, efface toutes les haines de parti, et réunit en une parfaite communion les plus farouches adversaires. Quel spectacle que celui de cette table de banquet où l’on voyait assis côte à côte M. Méline et M. Clemenceau, M. Manchez et M. Caillaux ! Et comme on savoure la joyeuse ironie de ces paroles prononcées à la fin du banquet par le président Neymarck :

« Vous le voyez, Messieurs, la presse économique et financière a du bon : elle met tout le monde d’accord, elle réunit autour d’elle, sans distinction d’opinions et de doctrines les représentants les plus autorisés du monde politique et financier et de la presse. »

C’est bien vrai : tous les partis se disputent la conquête du pouvoir. Mais tous se trouvent unis pour servir les desseins de la finance. Et M. Théry, qui distribue la manne nourricière, ne connaît point d’ennuis. Impassible comme Dieu, et juste comme lui, il plane au-dessus des orages de la politique, versant avec une belle impartialité ses bienfaits sur ceux de la droite comme sur ceux de la gauche. Il subventionne le Gaulois, soutient l’Action, et versa pendant deux ans, on le sait, 19 000 francs par an dans les caisses de l’Humanité. Tant il est supérieur aux programmes et aux partis !

Mais aussi sa puissance est extrême. Pareil au dieu des Vents de l’Enéide, il fait un signe, et de toutes les outres de la presse sort une effroyable tempête qui soulève au loin les vagues de l’opinion et jette le désarroi dans le pays. Puis il fait un autre signe ; aussitôt les vents se taisent, les flots se calment, et le ciel apparaît serein aux mortels revivifiés.

Telle est la puissance magique de M. Edmond Théry. Placé, comme au banquet du 18 mars, entre Bonzon, le financier, et Caillaux, le démocrate, il est le trait d’union qui joint le Parlement et la Haute Banque, accorde par la force suprême de l’or la Presse et la Finance, et plie l’opinion républicaine aux secrets desseins du Crédit Lyonnais. Admirable Trinité, omnipotente et omnisciente, invisible et toujours présente, et qui, de l’hôtel Ritz où elle festive, dispose, sans responsabilité et sans contrôle, des destinées de la France

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 07:37

Le premier micro-ordinateur de l'Histoire bientôt vendu aux enchères à Tours

Trois ans avant IBM, cinq ans avant Apple, le Micral N, premier micro-ordinateur de l'Histoire, voyait le jour en 1973, créé par R2E, une "start-up" française. Un des cinq derniers exemplaires connus sera vendu aux enchères le 11 juin prochain au Château d'Artigny, près de Tours.

Le Micral N  a été créé en 1973 par un ingénieur français. Il n'en reste que 5 exemplaires connus dans le monde.

 

Pas d'écran, pas de souris, le Micral N ne ressemble ni de près, ni de loin à un ordinateur comme on l'imagine aujourd'hui. Ce petit boitier marron est pourtant le tout premier micro-ordinateur de l'Histoire, créé en 1973 par François Gernelle, un ingénieur français, qui travaillait pour R2E, une petite entreprise tricolore qui n'avait pas froid aux yeux. Trois ans avant IBM, cinq ans avant Apple, François Gernelle crée l'ancêtre des ordinateurs tels qu'on les connait aujourd'hui. Avant lui, les ordinateurs faisaient la taille d'un pan de mur, voire de toute une pièce. C'est donc une vraie révolution à l'époque, qu'on a un peu oublié.

Vendu 8.500 francs à l'époque

A l'époque, c'est pour répondre à un appel de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) que le Micral N voit le jour. "Ils voulaient un ordinateur plus petit et moins cher que ceux qui existaient pour calculer l'évapotranspiration," raconte Roma Maireau, étudiante en Histoire de l'art à la Fac de Tours, qui s'est penchée sur l'histoire de cet ordinateur. En tout, plus de 90.000 exemplaires se vendent au prix de 8.500 francs (environ 7.000 euros actuels) dans les années 70. En difficulté financière, RE2 est ensuite racheté en 1978 par Honeywell Bull, une entreprise américaine, qui peu à peu, se désintéresse du concept pour se concentrer sur des gros calculateurs. Le Micral disparaît.

Aujourd'hui, il en reste cinq exemplaires connus dans le monde, dont celui qui sera mis aux enchères au Château d'Artigny, près de Tours. "Cet ordinateur appartient à un ancien ingénieur de R2E, qui possède plus de 200 ordinateurs chez lui. J'ai l'habitude de vendre des statues, des tableaux, là un ordinateur, c'est une grande première pour moi," révèle Aymeric Rouaillac, commissaire-priseur, qui sera en charge de la vente le 11 juin. Mise à prix prévue : 20.000 euros.

Ci-dessus: Aymeric Rouillac, le commissaire priseur qui sera en charge de la vente le 11 juin au Château d'Artigny. 

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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 06:42

Dans la catégorie  " Expressions & proverbes d'autrefois "

 

 

Conter des fagots

Conter des bagatelles, des choses frivoles ou fausses et sans vraisemblance

On prétend que la plus ancienne de nos feuilles périodiques, la Gazette de France, donna lieu à cette phrase proverbiale presque aussitôt qu’elle parut.

 

Comme elle ne se publiait pas alors par abonnement, des colporteurs étaient chargés de la crier dans les rues : or, il arriva qu’un de ces colporteurs rencontra un jour sur son chemin un marchand de fagots qui s’obstina à marcher à côté de lui ; l’un et l’autre se piquèrent d’une risible émulation ; ce fut à qui saurait le mieux enfler sa voix pour avertir les acheteurs, et comme leurs cris alternatifs Gazette ! Fagots ! firent événement pour tout le quartier, on s’égaya sur la réunion fortuite ou calculée de ces deux mots, et l’on prit l’habitude de les employer dans une acception synonymique.

​​​​​​​Cette explication peut s’appeler un fagot, car elle repose sur un fait moins ancien que la locution, laquelle est venue tout simplement d’une allusion à la mauvaise foi des marchands de bois, qui comptent les fagots qu’ils vendent de manière à tromper sur la quantité ou sur la qualité.

Une phrase de la vieille farce intitulée : La querelle de Gaultier Garguille et de Périne sa femme, ne laisse aucun doute sur ce sujet. « Tu me renvoies de Caïphe à Pilate ; tu me contes des fagots pour des cotterets. » Conter est mis ici pour compter ; la différence que l’œil remarque entre ces deux homonymes ne fait rien à la chose ; dérivés l’un et l’autre, suivant Nicot, du verbe latin computare, ils étaient autrefois confondus sous le rapport de l’orthographe. Les livres imprimés avant la fin du dix-septième siècle en offrent des preuves multipliées.

De Walckenaer cite une édition de Boileau où l’on trouve : « Parmi les Pelletiers où CONTE les Corneilles. » Il ajoute que dans la rédaction officielle de l’Entrée du roi et de la reine, le 26 août 1660, on lit en gros caractères : Chambre des Contes. Indiquons encore une pièce de Ronsard où conter pour compter revient à chaque couplet :

Si tu peux me conter les fleurs,
Du printemps, etc.

Conter, dans le sens de calculer, énumérer, a été employé plus souvent que compter par les auteurs du seizième siècle et du dix-septième siècle.

Madame de Forgeville demandait un jour à d’Alembert : « Quel bien avaient fait à l’humanité les encyclopédistes. — Quel bien ? répondit le philosophe ; ils ont abattu la forêt des préjugés qui la séparait du chemin de la vérité. — En ce cas, répliqua-t-elle en riant, je ne suis plus surprise s’ils nous ont débité tant de fagots. »​​​​​​​​​​​​​​

 

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 06:51

17 mars 1808 : création du baccalauréat
moderne par Napoléon

(D’après « Enseignement et éducation en France
du XVIIIe siècle à nos jours »

 

Si le terme de « baccalauréat » existait depuis la fin du Moyen Âge, il était synonyme de la maîtrise ès arts, grade qui sanctionnait avant 1789 les études dispensées dans les facultés ès arts, associant sciences et humanités

Spécificité française, le baccalauréat marque la charnière entre le secondaire et le supérieur. Il consacre l’aboutissement des études secondaires et est une condition nécessaire pour entamer des études supérieures. Il est conçu comme le premier grade universitaire, car décerné par les facultés, après avoir été préparé dans le cadre de l’enseignement secondaire et avoir porté sur ses programmes d’enseignement.

Ainsi ces dispositions ne sont-elles pas sans ambiguïté dès l’officialisation du statut de cet examen par Napoléon en 1808. En effet, le baccalauréat existe avant le XIXe siècle. Son étymologie bacca laurea désigne, en latin médiéval, la baie de lauriers remise aux vainqueurs. Appelé « déterminante » puis « baccalauréat » vers la fin du XIVe siècle, c’était le grade qui sanctionnait la première partie des études universitaires.

Lorsque Napoléon crée, par la loi du 10 mai 1806, l’Université impériale, il la considère comme une corporation enseignante et non comme un établissement supérieur ; il lui donne le monopole exclusif de l’enseignement public dans l’empire. Deux ans plus tard, après plusieurs projets, l’organisation et le fonctionnement de cette nouvelle institution sont définis par le décret du 17 mars 1808. Il précise notamment les missions des facultés. Outre les tâches d’enseignement et de formation, elles détiennent le monopole de la collation des grades qui sont au nombre de trois à savoir le baccalauréat, la licence et le doctorat

Deux baccalauréats sont créés : le baccalauréat ès lettres pour les facultés des lettres et le baccalauréat ès sciences pour les facultés des sciences, à la condition, pour ce dernier, que le candidat soit déjà titulaire du baccalauréat ès lettres. Pour être admis à subir l’examen du baccalauréat, les candidats doivent produire un certificat attestant une assiduité de deux ans soit dans un lycée soit dans une école où le double enseignement, rhétorique et philosophie, est autorisé par l’Université impériale.

Ces dispositions du décret du 17 mars 1808 sont complétées par le statut du 18 octobre 1808 qui organise le baccalauréat ès lettres : nombre et calendrier des sessions, composition des jurys, publicité de l’examen, droits d’inscription, délibération, attestation de la réussite... Il est prévu que deux sessions soient ouvertes chaque année : la première dans les quinze derniers jours de l’année en lycée, la seconde dans les quinze jours précédant l’ouverture des cours des facultés. Les jurys doivent être composés de trois examinateurs dont deux au moins sont membres de la faculté des lettres. L’examen est oral et public. La délibération est immédiate et suivie de la proclamation des résultats. Un certificat d’aptitude au grade de bachelier est enfin délivré aux lauréats.

La première session a lieu en 1809 : 32 diplômes de bacheliers dont 31 ès lettres et un ès sciences sont délivrés. La barre des 1 000 diplômés est franchie en 1811 avec 983 bacheliers ès lettres et 43 bacheliers ès sciences.

Mais des critiques apparaissent très tôt contre le monopole de l’Université impériale à délivrer ce premier grade universitaire, notamment de la part des institutions privées qui soupçonnent les examinateurs du baccalauréat de partialité à l’égard de leurs élèves. Le fait est que les facultés étant peu nombreuses, dans certaines villes, des commissions d’examen étalent constituées de professeurs des lycées.

Ces critiques conduisent à adopter de nouvelles modalités d’examen. En 1840, apparaissent les mentions (Très Bien, Bien, Assez Bien). L’écrit, institué dix ans plus tôt, prend la forme durable d’une version latine, Immédiatement corrigée. L’oral comprend l’explication de textes français, latins et grecs et une interrogation sur les autres matières par le biais de 500 questions différentes donnant lieu à tirage au sort.

Aux alentours de 1850, un nouveau régime s’impose à la suite de la suppression des commissions d’examen en 1847, du certificat d’études en 1849 et, en 1848, de l’obligation du baccalauréat ès lettres pour présenter celui de sciences. C’est la « bifurcation » qui se caractérise par la mise en place, après la classe de 4e, de deux filières parallèles menant aux deux baccalauréats, ès lettres et ès sciences. Mais les critiques demeurent sévères ; elles dénoncent en particulier le système de la liste des questions qui tend à réduire l’examen à un exercice de mémoire favorisant le règne du mémento et des « boîtes à bachot ».

Une série de réformes, menées successivement par les ministres de l’Instruction publique, Fortoul en 1852, Rouland en 1857, et Duruy en 1864, va tendre à relever le niveau de l’examen en limitant le nombre des questions propices au par cœur et en créant des épreuves où le candidat doit faire preuve de réflexion. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le nombre des candidats augmente tout en continuant de correspondre à une mince élite : 4 150 étaient reçus en 1850, ils sont 6 300 à la fin des années 1860. A la veille de la Première Guerre mondiale, ils demeurent peu nombreux, de l’ordre de 7 000 par an. L’essor, quoique limité, commence entre les deux guerres avec 27 000 bacheliers en 1939, soit moins de 3 % d’une classe d’âge. L’explosion aura lieu dans les années 1960. Les jeunes filles vont s’y distinguer par un succès croissant.

Longtemps les filles ont été tenues à l’écart d’un enseignement secondaire public. Seules les institutions privées les accueillaient jusqu’à la création en 1880 des lycées de filles. De même leur accès au baccalauréat est une conquête difficile car il était rendu impossible par le fait que le décret de 1808 ne prévoyait pas qu’elles pussent être candidates. La première bachelière, Julie-Victoire Daubié, a obtenu ce titre à Lyon, en 1861, à l’âge de 37 ans, grâce à l’appui de l’impératrice Eugénie et en obtenant une autorisation spéciale.

Jusqu’au début des années 1920, cet examen est réservé aux garçons et les filles ne peuvent s’y présenter qu’avec l’autorisation du gouvernement. Ceci est la conséquence de la loi Camille Sée, le 21 décembre 1880, qui certes crée un véritable enseignement secondaire féminin d’État, dispensé pendant cinq ans par des professeurs femmes, mais un enseignement ségrégatif dans la mesure où il ne conduit qu’à un diplôme de fin d’études secondaires, lequel n’ouvre aucun accès aux facultés.

De fait, les réformateurs de la fin du XIXe siècle ont provoqué une rupture en s’intéressant à cette clientèle féminine jusque-là négligée par l’État (sauf sous le ministère Duruy en 1867) car confiée aux institutions privées, en majorité confessionnelles. Pour s’assurer une formation de qualité dans l’esprit républicain, la loi Camille Sée institue des externats secondaires féminins, auxquels l’école normale supérieure de Sèvres, créée en 1881, doit fournir une élite de professeurs. Le nouveau réseau se développe progressivement : passant de 160lycées et collèges de filles en 1887 à 172 (dont 79 lycées) en 1939.

Jusque dans les années 1920, l’enseignement des jeunes filles, selon l’historienne Françoise Mayeur, se définit par « son refus de tout ce qui est dogmatique, livresque ». Ii apparaît comme un laboratoire pédagogique où les matières et méthodes d’enseignement sont plus pragmatiques que chez les garçons, en particulier en ce qui concerne les matières modernes, français et langues vivantes : le français y est étudié indépendamment des langues anciennes et l’explication de textes y occupe une place importante ; en anglais et en allemand, les leçons sont plus orales et vivantes que chez les garçons.

Point de latin, ni de grec, très peu de sciences. L’histoire y est enseignée dans une perspective moins nationale sur la thématique de la civilisation. Quant à l’enseignement de la morale, Il s’adresse plus au cœur qu’à l’esprit. Enfin, la force des préjuges relatifs à la féminité se mesure à l’aune de la place maintenue pour les arts d’agréments.

Il faut attendre 1924 pour que Léon Bérard unifie les études féminines et masculines et que soit créé un baccalauréat unique. Cependant, bien avant ce décret du 25 mars 1924 instituant « l’assimilation » au secondaire masculin de l’enseignement secondaire des jeunes filles, ces dernières avaient déjà grossi les effectifs des étudiants malgré le fait que les candidates au baccalauréat devaient obtenir une autorisation spéciale du ministre de l’Instruction publique et que les tentatives en vue de faire reconnaître le diplôme de fin d’études féminines comme équivalent du baccalauréat étaient vouées à l’échec, du moins jusqu’au début des années 1900.

 

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1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 10:37

En principe le 1ier Mai est le véritable retour des beaux jours ! ( ce qui n'est pas le cas pour nous cette année)

Si la coutume de se fleurir de muguet le 1er mai s’enracine en 1907 en région parisienne et symbolise le retour véritable des beaux jours, elle puiserait son origine sous Charles IX, qui en 1561 offrit cette fleur comme porte-bonheur, ce mois étant par ailleurs longtemps associé à la très symbolique plantation d’un mai, mais également à la crainte d’entreprendre quoi que ce soit

 

Il en est du mois de mai comme des femmes, écrit Ernest Laut du Petit Journal illustré, dans le numéro du 1er mai 1921, avant d’ajouter qu’on en dit beaucoup de bien et beaucoup de mal. Les poètes l’ont célébré comme le mois des roses et de l’amour, l’époque du réveil de la nature et de sa fécondation. Mais, d’autre part, on l’a regardé souvent comme un mois dangereux et décevant.

 

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Selon notre chroniqueur, les Anciens avaient, de ce fait, voué au mois de mai une véritable rancune. Ils l’appelaient un mois néfaste et recommandaient de ne rien entreprendre durant cette époque de l’année. Ils refusaient même de se marier en mai, et Horace a consacré cette superstition dans ses vers : « Les flammes de l’hymen qui s’allumeront pendant le mois de mai, a-t-il dit, se changeront bientôt en torches funèbres. » Ce préjugé n’avait pas encore complètement disparu au début du XXe siècle, les statistiques de l’état civil montrant que les mariages étaient infiniment plus nombreux en avril et en juin qu’en mai.

Ce mois, pourtant, ne porte plus le poids de tant de haines injustifiées. Et, de toutes les traditions qui le concernent, une seule a réellement survécu, c’est celle qui en fait la saison des métamorphoses, l’époque bénie du renouveau. En maintes régions, on célébrait avec le premier jour de mai, le véritable retour du printemps.

En Alsace, notamment, on allumait de grands feux de joie la nuit du 30 avril au 1er mai, et l’on donnait la représentation de la lutte entre deux personnages figurant l’Hiver et l’Eté. L’Hiver, tout naturellement, succombait ; et on l’enterrait comme on enterre quelquefois Carnaval, tandis que l’Eté, couronné de roses, était porté en triomphe.

En Lorraine, c’était un jour de joie populaire consacré surtout à fêter la jeunesse et la grâce. On chantait des trimazos, sorte de poèmes de circonstance tour à tour pieux ou badins. Ces trimazos devaient leur nom à ce fait qu’ils étaient chantés par trois jeunes filles vêtues de robes blanches, qui allaient de maison en maison chanter et danser pour célébrer la fête du printemps. On leur donnait, en retour, des œufs ou de l’argent. Certains de ces trimazos ont une bien jolie saveur naïve et poétique ; mais ils sont sortis de la mémoire du peuple : on ne les trouve plus que dans les livres.

Mais le premier jour du cinquième mois de l’année ramenait jadis dans nos campagnes une coutume que l’on pratiquait à peu près dans toutes les régions : il s’agit de la plantation du mai. Le mai consistait en un petit arbre sans racine que l’on plantait d’ordinaire le premier jour de ce mois, soit devant la porte, soit sur le toit de la maison habitée par une personne à laquelle on voulait faire honneur. Les amoureux timides trouvaient là l’occasion d’exprimer leurs sentiments à celles qu’ils aimaient.

Et il advint que ces arbustes, suivant qu’ils étaient de telle ou telle essence, prirent un sens symbolique déterminé. Chacun d’eux avait sa signification : le bouleau voulait dire vertu ; le saule, coquetterie ; le sureau, mépris ; le genêt, bêtise ; la fougère, fierté ; l’aulne, abandon ; le coudrier, amour passionné. Ainsi, les jeunes gens faisaient aux filles du village aveux ou reproches ; et, devant les maisons, des rondes s’organisaient, dont chacun reprenait le refrain :

Plantons le mai
Le mai du joli mois de mai.
Et puis chantons quand on plante,
Et puis plantons quand on chante,
Le mai, le mai
Qui nous rend le cœur gai

Le mai avait un double caractère : c’était ou un hommage aux personnes de qualité, tel le mai que les clercs de la basoche allaient planter dans la cour du Palais de Justice à Paris, en l’honneur des magistrats du Parlement, ou bien une galanterie des amoureux, à l’objet de leur tendresse. De cette dernière coutume, on avait, au XIVe siècle, formé le joli verbe « émayoier », donner le mai, que l’on trouve dans une poésie de Froissart :

Pour ce vous veux, madame, émayoier,
Au lieu d’un may, d’un joli cœur que j’ai.

Les corporations du Moyen Age fêtaient aussi le 1er mai. Celle des orfèvres de Paris, notamment, faisait, ce jour-là, un présent à l’église de Notre-Dame. Ce présent fut d’abord un arbre planté devant le portail de la cathédrale ; puis ce fut une œuvre d’art. A la fin du XVIIe siècle, c’était un tableau de sainteté qu’on appelait le « tableau de mai ». Ce tableau, dont le sujet était tiré des Actes des Apôtres, restait exposé devant le portail de l’église les premiers jours du mois, et, pendant le reste de mai, il était suspendu dans la chapelle de la Vierge.

C’était aussi le 1er mai que, jadis, les grandes eaux jouaient à Saint-Cloud. Les bons bourgeois parisiens ne manquaient jamais de se rendre à cette fête de banlieue, au moyen d’un bateau qui s’appelait la Galiote, et que des chevaux, attelés à de longues cordes, hâlaient à la façon des bélandres de nos canaux. C’était, depuis les Tuileries jusqu’à Saint-Cloud, un interminable voyage qui durait plusieurs heures.

Mai, aux temps antiques, était l’époque où la navigation, interrompue pendant l’hiver, reprenait. Les galères quittaient en grand nombre les ports de la Méditerranée, se dirigeant vers l’Egypte et les côtes d’Afrique pour échanger les parfums et les tissus de l’Orient contre les vins et les métaux de la Gaule et de l’Italie.

Mai aurait aussi sa place dans une histoire des assemblées législatives. C’est en mai, en effet, que les Carolingiens tenaient leurs assemblées politiques. Les Francs avaient coutume de réunir tous les ans, d’abord en mars, leurs guerriers, dans un lieu consacré qu’on appelait le « Champ de Mars ». Sous Charlemagne, la date de l’assemblée fut reculée jusqu’en mai. Ces réunions disparurent après la ruine de l’empire carolingien : les « champs de mai » furent remplacés par les États Généraux.

 

Ce mois inspira un certain nombre de proverbes à la sagesse des nations. La plupart concernent l’agriculture. Ils nous indiquent, en général, que la pluie en mai n’est pas souhaitable. Ils nous mettent en garde contre le retour possible d’un peu de froid :

Saint Mamert, saint Servais, saint Pancrace,
Ce sont toujours des vrais saints de glace.

Et ils nous conseillent de ne pas nous alarmer si nous sommes parfois un peu fiévreux pendant ce mois :

Qui a la fièvre au mois de mai,
Le reste de l’an vit sain et gai.

Croyez-vous à l’astrologie ? Elle nous apprend que les femmes nées en mai sont généralement jolies, gracieuses et sensibles, de caractère droit et courageuses dans les épreuves de la vie. Quant aux hommes, ils sont gais, aimables, ingénieux, loyaux. Le destin leur est souvent favorable.

La coutume d’offrir du muguet le 1er mai comme porte-bonheur nous vient du roi Charles IX. En effet, le 1er mai 1560, le chevalier Louis de Girard de Maisonforte, seigneur de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), revenant d’une mission en Italie, avait cueilli un bouquet de muguet dans son jardin et l’offrit, pour lui porter chance, au futur Charles IX — frère du roi François II alors régnant — qui, allant sur ses 10 ans et étant d’une santé faible, visitait alors le Dauphiné avec sa mère Catherine de Médicis.

François II mourant le 5 décembre 1560, Charles devint roi de France, et le 1er mai 1561, quelques jours avant son couronnement qui eut lieu le 5 mai, il décida, sensible qu’il avait été à l’attention du chevalier, d’offrir à son tour du muguet autour de lui : cette année-là, toutes les dames de la cour arborèrent alors leur royal brin de muguet, et c’est ainsi que la tradition naquit.

Elle ne dura cependant guère, et il fallut attendre 1900 pour la voir ressurgir. La scène se passe dans les bois de Chaville, en région parisienne, où les plus grands couturiers organisent une fête. Ils souhaitent célébrer les femmes en invitant aux réjouissances non seulement les clientes mais aussi les petites mains. Personne n’est oublié ni favorisé et chacune reçoit son bouquet de muguet. Cet événement serait à l’origine de la renaissance de la coutume d’offrir un brin de muguet le 1er mai.

Quoi qu’il en soit, Ernest Laut, qui écrit en 1921, nous explique qu’en région parisienne, ce jour est celui de la fête du muguet. Dès les derniers jours d’avril, les bois qui forment à Paris une ceinture de verdure sont envahis par la foule de gagne-petit qui vont à la recherche de la jolie fleur aux clochettes d’argent. On trouve le muguet un peu partout dans la forêt, aux environs de Paris, mais on le trouve d’autant plus abondant qu’on s’éloigne de la capitale.

Dans les bois de l’Isle-Adam, de Chantilly, aux environs d’Ermenonville, particulièrement, les chercheurs de muguet font de bonnes moissons. Mais le pays du muguet, c’est la forêt de Rambouillet, dans toutes ses parties, et plus particulièrement du côté des Yvelines. Quelques années avant la guerre, la ville de Rambouillet n’avait-elle pas institué une fête du muguet qui, chaque 1er mai, était un hommage renouvelé à la fleurette parfumée dont l’éclosion marque le retour des beaux jours ?

Quelle Parisienne oublierait de mettre ce jour-là un brin de muguet à son corsage ? Quel Parisien négligerait de glisser à sa boutonnière un petit bouquet de la fleur aimée ? Paris qui, à en croire une statistique du temps, achète alors pour plus de cinquante millions de fleurs, Paris a une tendresse particulière pour le muguet.

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