: En France, nous avons la chance de vivre dans une démocratie, un pays où la liberté est réelle.
Mais, qui dit liberté dit également obligations, il n’est pas question de faire n’importe quoi à n’importe quel moment.
Nous sommes libres, mais comme l’a écrit Voltaire « La liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. »
D’où mon billet du jour ;
" Nul n’est censé ignorer la loi "
La plus grande action magique de l'homme est d'établir des lois. Mais pourquoi la loi est-elle le bouc émissaire de la médiocrité humaine ?
Comme si la loi était coupable et l'homme jamais responsable, comme si le texte avait des failles et que ceux chargés de l'appliquer, au fond, n'avaient été victimes que de celles-ci. On pourra multiplier les exemples et on sera obligé de constater qu’après chaque tragédie, à l’issue de chaque dysfonctionnement, une fois le désastre consommé, qu’il soit terroriste, judiciaire, politique ou médiatique, la réaction a été d’abord de s’interroger gravement sur les défaillances de la loi puis d’annoncer l’élaboration rapide de la suivante. Comme si la loi était coupable et l’homme jamais responsable, comme si le texte avait des failles et que ceux chargés de l’appliquer, au fond, n’avaient été victimes que de celles-ci.
Alors qu’il suffit de reprendre en détail les affaires signifiantes et souvent traumatisantes de ces dernières années pour admettre qu’une fois l’émotion et l’indignation immédiates passées, la conclusion doit être peu ou prou toujours la même. Elle renvoie, prioritairement, à des fautes et à des carences humaines, singulières ou collectives, bien plus qu’à des lacunes de fond réelles ou invoquées qui, dans tous les cas, ont eu très peu d’incidence sur les catastrophes ne survenant jamais par hasard.
Pourquoi cette obsession de la loi comme bouc émissaire de la médiocrité humaine ponctuelle ?
Parce que les politiques, avec une intuition cynique, savent que rien, dans notre État, ne donne plus l’impression de l’action qu’une loi même élaborée à la va-vite, discutée dans l’urgence et votée sans véritable réflexion ou gangrenée par d’absurdes affrontements idéologiques. On promet une loi, on la prépare, on la fait adopter : le tour est joué. On a jeté un os symbolique au peuple qui le prendra pour de la substance. Alors que c’est de l’apparence et de la façade.
La raison essentielle n’est sans doute pas là mais dans cette répugnance à mettre en œuvre, dans notre système démocratique, un véritable contrôle professionnel qui en amont préviendrait les dysfonctionnements et en aval les sanctionnerait. La France préfère châtier des généralités plutôt que fustiger et condamner des comportements.
Bon Dimanche