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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 07:17
La rétro du lundi.........

Vous avez déjà pris un ascenseur ! , mais savez-vous qui en est son inventeur ?

C’est un français : « Léon Édoux, ingénieur Poitevin  qui fut l’inventeur du premier monte-charge hydraulique baptisé « ascenseur » qui d’ailleurs est décédé le 13 octobre 1910 

Cet ingénieur invente le mot « ascenseur » pour nommer l’élévateur hydraulique qu’il conçoit dès 1867. Il équipera d’un tel appareil la Tour Eiffel, afin d’en relier le deuxième étage à son sommet, cet ascenseur fonctionnant jusqu’en 1983.

« Intelligent et laborieux, mais prétentieux, brusque et plein de vanité » écrivent les maîtres du jeune Félix Léon Édoux, alors scolarisé au Petit séminaire de Montmorillon. Un sacré caractère qui fera de ce gamin, né à Saint-Savin le 29 mai 1827, un ingénieur brillant, inventeur d’un monte-charge hydraulique qu’il baptisera ascenseur, définitivement passé dans le langage courant.

Après un passage au collège royal de Poitiers (actuel Henri-IV), Félix Léon entre à l’École centrale en 1847 dont il sort, trois ans plus tard, diplômé comme ingénieur des Arts et manufactures. Il bourlingue un peu pour les Mines du Nord puis pour les Chemins de fer du Midi avant d’être chargé de mission sur des gisements métallifères d’Espagne puis d’Algérie

Léon ÉdouxA son retour en France, dans les années 1860, il s’installe comme ingénieur civil à Paris, et il est alors frappé par les moyens rudimentaires utilisés pour hisser les matériaux lors d’édification d’immeubles. Il conçoit alors un monte fardeau hydraulique pour lequel il déposera un premier brevet en 1864. N’en suivront pas moins de 37, jusqu’en 1912, d’abord en son nom puis ensuite en celui de sa société Édoux et Compagnie qu’il installe à Vaugirard.

Mais curieusement aucun ne concerne son premier élévateur hydraulique, qu’il nomme « ascenseur », et qu’il présente en 1867 à l’Exposition universelle de Paris. Un concept qui se compose, à l’époque, d’une cabine supportée par une colonne, fermée à son extrémité inférieure et qui s’enfonce à la manière d’un piston dans un cylindre vertical. Un procédé qui rencontre un succès considérable et qui permet au public d’accéder au Panorama, à 21 mètres du sol.

L’ascenseur du 2e étage de la Tour Eiffel


Dès lors, Félix Léon Édoux devient un des rois de l’ascenseur français et décroche de nombreux marchés, dont celui de l’ascenseur du Trocadéro mis en place pour l’Exposition universelle de 1878, mais aussi et surtout la conception des cabines reliant le deuxième étage de la Tour Eiffel à son sommet. Elles permettent alors d’acheminer 65 personnes à la vitesse de 54 mètres par minute et fonctionnent jusqu’en 1983.

Monte-charge hydraulique conçu en 1867 par Léon ÉdouxSi sa réussite est parisienne, Félix Léon Édoux n’en oublie pas pour autant son Poitou natal où il sera élu trois fois, en 1882, 1896 et 1900, conseiller municipal de Saint-Savin. Il y fait d’ailleurs l’acquisition avec le baron Demarcay, en 1892, de l’ancien logis abbatial appelé « le château », où il fait construire une tour crénelée néomoyenâgeuse qui sert de château d’eau pour alimenter l’habitation et qui fait fonctionner l’ascenseur hydraulique qui y est installé. Également propriétaire du moulin, par concession, il y fait établir par la société Wells et compagnie de Poitiers, une usine électrique faisant de Saint-Savin une des premières communes du département à disposer de l’éclairage public.

Avant de rendre l’âme, le 13 octobre 1910, l’ingénieur poitevin n’aura de cesse de proposer, dès 1882, mais toujours sans succès, à la ville de Poitiers, la construction de deux ascenseurs pour accéder de la gare à un viaduc routier alors en projet, entre le quartier de la Roche et de la préfecture, et qui aurait enjambé les voies du chemin de fer. Prétentieux et vaniteux, Félix Léon Édoux, sans doute, mais visionnaire, c’est certain.

 

 

 

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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 06:50
La rétro du lundi................

Vendanges et fêtes du vin jadis

(D'après « Le Petit Journal. Supplément du dimanche », paru en 1920)

 

Le vin est une chose si précieuse que les hommes des temps antiques en attribuaient l’invention à un dieu. Et leurs vendanges n’allaient jamais sans fêtes en l’honneur de Bacchus, fils de Jupiter et de Sémélé, qui leur avait appris à cultiver la vigne et à aimer le vin. Le christianisme supprima le culte de Bacchus mais respecta les fêtes des vendanges. On célébra le vin comme un don de Dieu.

En Bourgogne, où les meilleurs vins étaient cultivés par les moines, on lisait cette inscription sur les celliers monastiques : « Remercions le Seigneur dont la bonté nous a donné le vin ». Et partout les fêtes des vendanges commençaient par quelque cérémonie religieuse. C’est ainsi qu’en Champagne les jeunes filles allaient en cortège à l’église suspendre aux mains de la Vierge la plus belle grappe de raisin, et qu’en Franche-Comté les vignerons portaient solennellement à leur curé les premiers raisins de leur vigne. Mais la cérémonie, commencée pieusement, se continuait de façon fort profane. Partout, la vendange terminée, on dansait sur les places des villages et le vin coulait à flots.

Dans les siècles suivants, quand les croyances devinrent moins vives, le paganisme reparut dans les fêtes des vendanges. S’il faut en croire un mémorialiste du XVIIIe siècle, le culte de Bacchus se manifestait encore, et d’une façon fort originale, non loin de Paris, en 1703. Au temps de la vendange, à ce qu’assure cet auteur — de la vendange dans la région parisienne, bien entendu, car Argenteuil, Suresnes, Chanteloup, Deuil et Montmartre même avaient encore des vignes à cette époque —, on mettait sur une table, dans les pressoirs, une statue de Bacchus assis sur son tonneau, et ceux qui entraient dans le pressoir la surveille et le jour de Saint-Denis étaient obligés de faire une génuflexion devant cette figure.

Bacchus adolescent. Peinture du Caravage (vers 1590-1600)

S’ils y manquaient, ils étaient condamnés à souffrir qu’on leur appliquât, à l’endroit que vous devinez, un certain nombre de coups d’un bâton qu’on appelait, pour cette raison, le « ramon de Bacchus ». Il faut vous dire que ramon est un vieux mot de la langue d’oïl demeuré dans tous les patois septentrionaux pour désigner le manche à balai. Celle coutume s’exerçait, paraît-il, en maints villages des coteaux de la Seine — et notre auteur assure qu’elle s’y exerçait avec vigueur. « On n’y épargne pas plus la peau humaine, dit-il, que celle des raisins lorsqu’ils sont sur le plancher ou le lit du pressoir... »

On n’exigeait pas partout, heureusement, de façon aussi énergique, l’hommage au dieu du vin ; mais en tous pays vignobles, il était de tradition de fêter la fin des vendanges par des réjouissances et des cortèges pittoresques. Cette tradition, d’ailleurs, est aujourd’hui à peu près perdue chez nous. Elle ne s’était perpétuée qu’à Vevey, en Suisse, où, à des intervalles irréguliers, se sont reproduites les manifestations imposantes de la « Fête des Vignerons ».

« C’est, dit un écrivain suisse, une sorte le glorification symbolique du travail de la vigne et des champs, de la vie rustique et montagnarde. Cette glorification, étrangement teintée de mythologie antique — puisque dans un défilé grandiose on voit apparaître Cérès et Palès, Bacchus et Silène, des faunes et des bacchantes —, cette glorification, franchement réaliste à d’autres égards, est d’une puissance expressive inouïe, et, par moments, d’une intensité d’émotion qu’il faut avoir ressentie pour s’en faire une idée.

« Il s’agit, au fond, d’une simple fête corporative. La vénérable Confrérie des vignerons fut fondée au commencement du XVIIe siècle pour veiller sur la culture de la vigne et encourager par des prix les meilleurs cultivateurs. La distribution de ces récompenses fut de bonne heure un prétexte à réjouissances. On fit d’abord une « parade » dans les rues de la petite cité ; puis, avec les années, le cortège s’égaya de « marmousets » en plâtre peint figurant les quatre saisons.

« En 1730 apparaît en chair et en os Bacchus, figuré par un bel adolescent ; en 1783, voici Silène sur son âne, entouré de faunes et de bacchantes. Une jeune fille, en 1790, figure Cérès. En 1798, Palès la rejoint sur le podium établi à ciel ouvert sur la place du Marché de Vevey, où l’on construit alors les premières estrades

La fête des vendanges en Alsace au début du XXe siècle

 

.« Depuis, à intervalles plus ou moins longs, on célèbre la grande fête du Travail. En 1819, elle attire 2 000 spectateurs. Ils sont 5 000 en 1833, 7 000 en 1851. La fête de 1895, où Théophile Gautier s’exclamait d’enthousiasme, eut un succès bien plus brillant. En 1889, 60 000 spectateurs se succèdent pendant six jours, sous un ciel immuablement bleu... »

Enfin, seize ans plus tard, en 1905, il y eut une fête des Vignerons dont les splendeurs effacèrent le souvenir de toutes les fêtes antérieures. L’organisation ne coûta pas moins de 300 000 francs. De toute l’Europe, les spectateurs accoururent dans la petite ville du Léman et y apportèrent la richesse. Plus de 80 000 étrangers assistèrent à ces pittoresques réjouissances.

Combien il est regrettable qu’en nos centres viticoles, de telles traditions n’aient point survécu ! Que de beaux cortèges on ferait avec l’histoire des vins de France. De telles fêtes attireraient l’étranger et feraient à nos vignobles une utile publicité. Elles entretiendraient entre vignerons l’esprit de solidarité. Elles symboliseraient l’hommage du pays au vin qui a tant contribué à assurer sa résistance et sa bonne humeur dans les jours d’épreuve, au vin, garantie de sa force, élément de sa richesse, inspirateur de son esprit.

 

 

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 06:14
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Saviez-vous qu’à Larressore, dans les Pyrénées-Atlantiques, la même famille fabrique depuis six générations le makhila, une canne dont l’existence remonte au Xe siècle

Makhila (Le), ce bâton basque de prestige

Le 23 août 1944 Michel Dens chante la Marseillaise du haut du balcon de l'Hotel de Ville de Bayonne. « Avec une si charmante spontanéité et avec un chic tellement français » que le même jour de l'année suivante J.-P. Brana, maire de Bayonne, le fait citoyen d'honneur de la ville. Il offre à l'artiste lyrique un makhila, « le présent habituel que l'on fait ici aux hôtes de marque ».  Le maire ajoute : « le makila...est dans notre Eskual-Herria le symbole de la liberté, de l'indépendance et de la dignité humaine ».
Michel Dens, disparu en 2000, a eu une formidable carrière de 48 ans tant dans l'Opéra que dans l'Opérette. Baryton né à Roubaix, il a chanté à Lille, Bordeaux, Toulouse et Marseille. Il est à Paris dès 1947. On dit de lui qu'il trouvait toujours la parfaite mesure entre comédie et tragédie. Sa production discographique est impressionnante qui va du Barbier de Séville, Faust, Othello au Pays du Sourire. Aujourd'hui le fils de Michel Dens nous confie ce makhila de 1945 pour y replacer une dragonne. Comme tous les makhilas de cette période il est signé Ainciart Bergara, Meilleur Ouvrier de France 1936. Il a été confectionné par Jean Bergara dans notre atelier de Larressore. Son pommeau est coiffé de la mention : La ville de Bayonne à Mr Michel Dens. 

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Ce « bâton » en basque, objet qu’on se transmet de génération en génération, est constitué d’une branche de néflier orné de métal gravé, et renferme la fameuse pointe sous son pommeau : c’était un bâton de marche, mais également une arme de défense. Sa confection est un travail de précision, qui a forgé sa renommée. Charles de Gaulle, Jean-Paul II, Charlie Chaplin : tous les grands de ce monde ont reçu un makhila en cadeau.Si ce bâton a acquis un tel prestige, c’est aussi grâce à son bois, le néflier, une essence de plus en plus rare. Le choix de ce bois tient au fait qu’il est très solide, ne se brisant pas, même au bout de plusieurs décennies. Les branches ramassées doivent être mises à sécher durant quinze ans. Aussi, chaque génération travaille pour la suivante. Et depuis quatre ans, du côté des Pyrénées espagnoles, un artiste a totalement revisité cet objet, pour créer le bâton du XXIe siècle, utilisant des matériaux de l’industrie aéronautique et des techniques modernes de gravure.

 

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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 06:59
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Expressions, Proverbes d’autrefois

" Monter sur l’âne"

Etait une punition qu’on infligeait autrefois aux banqueroutiers, aux femmes médisantes, à celles qui étaient infidèles à leurs maris ou qui les battaient, et aux maris débonnaires convaincus de s’être laissé tromper ou battre par elles

 

Tout porte à regarder cette coutume comme une coutume ionienne répandue dans la Gaule par les Massaliotes. Il est du moins constaté que, sur les côtes septentrionales de l’Ionie, l’adultère était puni exactement de la même manière. C’était ce qu’on y avait nommé l’onobasis, c’est-à-dire la promenade sur l’âne, rapporte Fauriel dans son Histoire de la poésie provençale (ch. V).

Cette punition avait lieu plus fréquemment pour les maris que pour les femmes. La vindicte populaire, conformément aux coutumes légalement admises en beaucoup de localités, se saisissait, le dernier jour du carnaval, du pauvre bonhomme dénoncé par la rumeur publique. Il était traduit devant un tribunal composé d’individus qui tenaient à venger l’outrage fait à la dignité virile. Ces juges, revêtus d’un costume grotesque, instruisaient la cause burlesquement, et dès que la sentence avait été prononcée, on procédait sans sursis à son exécution.

La Chevauchée de l’âne

Le condamné, placé bon gré mal gré sur un âne, la tête tournée du côté de la queue, qu’il tenait en guise de bride, était promené dans toutes les rues, où il recevait des honneurs ridicules. Un étendard formé d’un torchon noirci au four précédait la marche et se balançait devant lui. Deux acolytes soutenaient le patient avec des fourches appliquées sous ses aisselles pour l’empêcher de s’incliner sur sa monture ; d’autres l’encensaient avec des sabots remplis de crottes de l’animal. Quelques-uns prenaient soin de le faire boire de temps en temps, après quoi on lui essuyait la bouche et le visage avec le torchon noirci. Pendant la durée de la promenade le cortège ne cessait de pousser des huées accompagnées d’un bruit étrange de pelles, de chaudrons, de fifres et de cornets.

La scène que nous venons de décrire se passa en 1781. Le patient était un nommé Landouillé, riche laboureur de Varennes. Pour éviter le traitement qu’on lui destinait, il avait quitté son pays et s’était retiré à Ligny, dans une retraite où il croyait n’avoir pas à le craindre. Mais les habitants de cet endroit, avertis par ceux de Varennes, le lui firent subir sans miséricorde. Il intenta un procès aux auteurs principaux de la farce et le perdit.

Millin a décrit une scène semblable, dont il fut témoin oculaire : « Des ris grossiers, dit-il, des cris et des huées attirèrent notre attention. Nous vîmes un homme couvert d’un ample manteau, assis sur un âne, la tête tournée vers la croupe, et tenant à la main la queue de la monture. Deux écuyers, bardés de colliers de mulets chargés de grelots, formaient son escorte, et un cornet à bouquin annonçait son passage. Ce malheureux était un bonhomme qui s’était laissé battre par sa femme. Il eût été plus juste de faire comme à Saint-Julien en Champsaur, où l’on promène ainsi la femme qui a battu son mari, en lui essuyant les lèvres avec la queue de l’âne. » (Voyage dans les départements du Midi, etc.)

Le Journal des Débats du lundi 3 septembre 1842 rapporte un fait qui prouve que l’usage de faire monter sur l’âne les maris battus par leurs femmes n’était pas alors entièrement aboli.

 

 

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26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 07:00
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Chiendent (Le) 

les vertus méconnues d’une graminée honnie

(D’après « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865
et « La Semaine illustrée », paru en 1899)

 

S’il est une herbe qui jouisse de peu d’estime, c’est assurément cette plante graminée à racines longues, traçantes, noueuses par intervalles, qui a nom Chiendent. A peine admet-on qu’elle soit bonne à faire une médiocre tisane. Mais sait-on qu’on en fit de la bière, du pain ou encore du sirop ? Si le chiendent ne rend pas de services à l’homme, celui-ci le lui rend bien. Il le chasse de ses jardins, le foule aux pieds dans les chemins, le brûle dans les champs...

 Le chiendent, ainsi nommé, non de ce que les chiens le recherchent, mais de ce que ses ergots aigus et fermes ressemblent à une dent de chien, a des racines ou rhizomes d’un blanc jaunâtre, inodores, d’une saveur à la fois douceâtre, farineuse, un peu sucrée et légèrement styptique. On y a trouvé du sucre en grande quantité, du mucilage, de la fécule, une matière extractive ayant une saveur aromatique, analogue à celle de la vanille.

La rétro du lundi.........

Le chiendent a été fort diversement apprécié par les auteurs de matière médicale. Il en est qui en ont fait un médicament héroïque et de premier ordre, pouvant à la longue fondre les engorgements du foie (Boerhaave), résoudre les dégénérescences du même organe, celles du pylore (Schenck, le docteur Roche). D’autres ne lui ont reconnu d’autre avantage que celui d’amuser le malade et le médecin et de remplacer au profit du premier l’emploi intempestif de drogues irritantes. Il en est enfin qui prétendent que le chiendent ne sert, le plus souvent, qu’à faire ingurgiter au malade une quantité d’eau plus ou moins intempestive.

Quand un fiévreux est tourmenté d’une soif ardente, le bon sens indique qu’une boisson à la fois émolliente, rafraîchissante et diurétique comme la décoction de chiendent est la boisson la plus propre à étancher la soif, en même temps qu’à satisfaire à l’indication principale qui est de tempérer et de ramollir, et de préparer ainsi la détente. C’est à ce titre que le chiendent fut au XIXe siècle la base de la tisane commune des hôpitaux dont voici la formule :

Chiendent mondé 30 grammes ; réglisse effilée 4 grammes ; eau de rivière 1000 grammes. Faites bouillir pendant un quart d’heure, et ajoutez 30 grammes de miel et une cuillerée de vinaigre. Cette tisane est véritablement tempérante et laxative. On peut augmenter la première de ces propriétés en y ajoutant deux à quatre grains de nitre, et la seconde en y ajoutant huit à quinze grammes de crème de tartre.

Le particulier ne faisait pas d’ordinaire une tisane aussi compliquée. Une précaution à prendre était de concasser la racine de chiendent, pour briser la couche corticale de la plante, qui est très dure, retient les parties solubles, et donnerait une tisane plutôt stimulante que tempérante. Si l’on éprouvait quelque difficulté à concasser les racines, on remplaçait cette opération en les mettant quelque temps macérer dans de l’eau bouillante. On jetait le produit de cette première ébullition et on en faisait une seconde jusqu’à ce que l’eau ait acquis une certaine viscosité. Ces précautions sont inutiles si l’on se sert de racines fraîches qu’il suffit alors de laver.

La rétro du lundi.........

Si la racine de chiendent est la seule partie de la plante employée, ce n’est pas la faute de Fourcroy, qui prétend que les feuilles et les jeunes tiges de cette plante ont bien plus de vertu que les racines. On en retire un suc verdâtre, d’une saveur herbacée, douceâtre, qu’on peut donner à la dose de 100 à 500 g par jour et que ce savant considère comme un des fondants biliaires les plus actifs, et en même temps les plus doux, contre les obstructions du foie, de la rate, des mésentères, dans les coliques dues à l’épuisement de la bile et à la présence des calculs biliaires dans la vésicule du fiel et le canal cystique. Il a même, ajoute Fourcroy, une efficacité non moins grande dans les affections chroniques qui attaquent le système lymphatique, les glandes conglobées et les vaisseaux absorbants en général, ainsi que chez les personnes bilieuses et hypocondriaques.

Mais ces idées du célèbre chimiste n’ont point trouvé d’adhérents. Sylvius avait déjà fait observer que les bœufs qui, pendant l’hiver, sont affectés de concrétions biliaires, se guérissent au printemps en mangeant les feuilles et les tiges de chiendent dans les pâturages. Van Swieten a fait une observation semblable sur un homme qui fut guéri d’une jaunisse rebelle par l’usage du chiendent et autres plantes sauvages dont il faisait presque son unique nourriture. Mais Chaumeton, qui a réplique à tout, veut qu’on fasse honneur de cette cure à l’ensemble du régime herbacé et non à l’action exclusive du chiendent.

Ce n’est pas tout : on prépare avec le chiendent une bière économique. A cet effet, on met dans un baquet 4 kilogrammes de chiendent haché que l’on arrose avec de l’eau tiède en quantité suffisante pour qu’il soit toujours humide sans être noyé. Aussitôt qu’il a poussé et fait paraître de petites taches blanches d’un centimètre de long, on l’entonne dans une futaille avec 1 kilogramme de baies de genévrier concassées, 60 grammes de levure de bière et 2 kilogrammes de cassonade. On verse dessus huit litres d’eau très chaude, mais non bouillante, et l’on agite le tout avec un bâton.

Le lendemain, on ajoute huit litres d’eau chaude et l’on agite de nouveau la liqueur. Le troisième jour, on ajoute encore neuf litres d’eau chaude, en agitant encore ; puis on bouche le tonneau en laissant un fausset d’évent, dans lequel on introduit quelques fétus de paille. On laisse reposer cinq ou six jours ; on soutire dans une autre futaille propre, et deux jours après on peut boire cette bière, qui est agréable au goût et très saine.

Au nombre des personnes d’une certaine compétence qui ont affirmé que l’on avait tort de honnir et de fustiger la pauvre graminée, il convient de citer le docteur Leroy, qui en 1811 avait entretenu la Société d’agriculture des mérites de cette espèce de végétal. Il annonçait avoir obtenu du chiendent le quart de son poids de sirop. Il ajoutait qu’une pinte de ce sirop donnait, par la fermentation et la distillation, une pinte d’eau-de-vie à 21 degrés, et que 100 livres de chiendent fournissaient 10 pintes d’eau-de-vie à 21 degrés. Cette eau-de-vie valait beaucoup mieux que celle extraite du seigle et se rapprochait par le goût du kirchwasser ; on en faisait d’excellente liqueur, en la mêlant avec du sirop et en l’aromatisant.

De plus, le docteur Leroy avait obtenu du chiendent pulvérisé une farine capable d’être convertie en pain. Cette farine, mêlée avec celle du blé, fournissait un très bon pain, et seule un pain passable. Notre homme de sciences ayant trouvé ainsi dans cette plante : sirop, sucre, eau-de-vie, liqueur, farine et pain, on songeait à la fin du XIXe siècle à en extraire de nouveau toutes ces choses-là, et de faire du chiendent le rival de la canne à sucre.

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