Tarn.
Il a inventé une roue arrière de vélo qui se change en quelques secondes !
Un entrepreneur du Tarn a mis au point un système qui permet de changer de roue arrière de vélo
en quelques secondes. Son nom : Fasten.
C’est le cauchemar des cyclistes. La crevaison de la roue arrière. Changer une roue avant prend déjà un peu de temps, mais à l’arrière, il y a les pignons des vitesses, la chaîne… Un entrepreneur de Saint-Juéry (Tarn) va peut-être tout changer. Il a inventé un système pour changer de roue arrière en quelques secondes… Explications.
Jean-Paul Lagar a 59 ans. Il est originaire de l’Aveyron. Passé par l’école des Mines d’Albi-Carmaux, il s’est installé dans la région albigeoise il y a plus de vingt ans. Dans différents bureaux d’études, il a par exemple créé des modèles de moto pour Scorpa et déposé plusieurs brevets.
A la tête de Lagar Concept
En 2004, il a lancé la société Lagar Concept, un bureau d’étude spécialisé dans le domaine de la moto qui a progressivement évolué vers la mobilité électrique.
VTT motorisé, home-traner, cyclomoteur, bicyclette à assistance électrique à trois roues, draisienne électrique pliable et légère… Les concepts se succèdent. En parallèle, il pédale beaucoup et passe des diplômes d’encadrant, d’éducateur puis d’entraineur pour les cadets et juniors du SJO cyclisme (Saint-Juery olympique cyclisme).
« En 2017, les disques de freins font leur apparition sur les vélos de compétition. Changer une roue est déjà difficile sur un vélo à cause de la chaîne qu’il faut enlever des pignons puis remettre sur la nouvelle roue, les disques augmentent la difficulté. Je réfléchis alors à un système laissant le disque et la cassette de pignons sur le vélo pendant le changement », explique Jean-Paul Lagar à Actu Occitanie.
Une roue en trois pièces
Il a donc fait une recherche d’antériorité, mais toutes les solutions existantes étaient encore trop complexes. Son idée à lui, c’est de repenser totalement la fixation de la roue. « Ma solution est de mettre les roulements dans les branches du cadre pour former la roue avec trois pièces (un manchon porte-disque, un manchon porte-cassette et une roue simple) reliées par un axe qui solidarise les trois pièces de manière simple et rigide », détaille l’inventeur.
Il se lance alors dans l’étude de réalisation d’un prototype et fait une demande un brevet. En cours de route, de nouvelles idées améliorent la rapidité du changement, conduisant au dépôt d’un second brevet.
Une idée un temps freinée par les professionnels
Il se heurte alors à plusieurs difficultés. « J’ai essayé de contacter les acteurs majeurs du cyclisme pour proposer mon invention mais avec des dessins et sans contact pertinent c’est trop difficile », reconnaît-il.
Cap sur l’Allemagne
En 2020, avec les deux brevets en poche, il change de stratégie. Selon lui, les fabricants considèrent son système comme révolutionnaire et donc trop dérangeant pour leur commerce actuel ». Il décide donc de faire connaître son invention en ciblant directement les utilisateurs.
Pour cela, il fait un vélo complet et s’engage au concours de l’innovation de l’Eurobike en Allemagne. Mais la Covid-19 lui met des bâtons dans les roues. L’édition 2020 est annulée, il doit encore patienter.
Un prix de l’innovation et des perspectives
Finalement, il dépose le nom Fasten, et s’inscrit au concours de l‘Eurobike en septembre 2021, à Freidrichshafen (plus de 400 participants). Avec une récompense à la clé pour son système. Sans compte que la chaîne des passionnés de cyclisme GCN en a fait son coup de cœur.
Depuis, Jean-Paul Lagar a reçu des demandes de professionnels du vélo pour étudier l’intégration du système. « Un fabricant italien est bien intéressé, mais je veux voir d’autres propositions pour décider », précise l’inventeur, qui espère voir les premiers vélos équipés de son système d’ici un an.
Et continue d’affiner son concept. « Avec un système simplifié, je vais essayer de voir des fabricants de vélos de ville électrique ou pas », conclut-il.
Source ; https://actu.fr/occitanie/