Saviez-vous qu’à Larressore, dans les Pyrénées-Atlantiques, la même famille fabrique depuis six générations le makhila, une canne dont l’existence remonte au Xe siècle
Makhila (Le), ce bâton basque de prestige
Le 23 août 1944 Michel Dens chante la Marseillaise du haut du balcon de l'Hotel de Ville de Bayonne. « Avec une si charmante spontanéité et avec un chic tellement français » que le même jour de l'année suivante J.-P. Brana, maire de Bayonne, le fait citoyen d'honneur de la ville. Il offre à l'artiste lyrique un makhila, « le présent habituel que l'on fait ici aux hôtes de marque ». Le maire ajoute : « le makila...est dans notre Eskual-Herria le symbole de la liberté, de l'indépendance et de la dignité humaine ».
Michel Dens, disparu en 2000, a eu une formidable carrière de 48 ans tant dans l'Opéra que dans l'Opérette. Baryton né à Roubaix, il a chanté à Lille, Bordeaux, Toulouse et Marseille. Il est à Paris dès 1947. On dit de lui qu'il trouvait toujours la parfaite mesure entre comédie et tragédie. Sa production discographique est impressionnante qui va du Barbier de Séville, Faust, Othello au Pays du Sourire. Aujourd'hui le fils de Michel Dens nous confie ce makhila de 1945 pour y replacer une dragonne. Comme tous les makhilas de cette période il est signé Ainciart Bergara, Meilleur Ouvrier de France 1936. Il a été confectionné par Jean Bergara dans notre atelier de Larressore. Son pommeau est coiffé de la mention : La ville de Bayonne à Mr Michel Dens.
Ce « bâton » en basque, objet qu’on se transmet de génération en génération, est constitué d’une branche de néflier orné de métal gravé, et renferme la fameuse pointe sous son pommeau : c’était un bâton de marche, mais également une arme de défense. Sa confection est un travail de précision, qui a forgé sa renommée. Charles de Gaulle, Jean-Paul II, Charlie Chaplin : tous les grands de ce monde ont reçu un makhila en cadeau.Si ce bâton a acquis un tel prestige, c’est aussi grâce à son bois, le néflier, une essence de plus en plus rare. Le choix de ce bois tient au fait qu’il est très solide, ne se brisant pas, même au bout de plusieurs décennies. Les branches ramassées doivent être mises à sécher durant quinze ans. Aussi, chaque génération travaille pour la suivante. Et depuis quatre ans, du côté des Pyrénées espagnoles, un artiste a totalement revisité cet objet, pour créer le bâton du XXIe siècle, utilisant des matériaux de l’industrie aéronautique et des techniques modernes de gravure.
Site Internet : http://www.makhila.com
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