Réanimation : un milieu dur pour les malades, leur famille et les soignants
Près de la moitié des patients y développent des troubles psychiatriques et 50 % des médecins souffrent de surmenage.
Description: Réanimation; Un milieu dur pour les malades, leur famille et les soignants.
Il faut humaniser les services de réanimation. C'est l'avis de l'Académie nationale de médecine qui a consacré sa session, hier, à ces unités bien particulières, très stressantes pour les malades, leurs proches et l'ensemble du personnel soignant. Elle a d'ailleurs émis un certain nombre de recommandations pour améliorer la situation. Résumé des interventions avec le professeur Jean-Roger Le Gall, médiateur à l'hôpital Saint-Louis (Paris), membre correspondant de l'Académie et qui a été le modérateur des débats.
Le Point.fr : Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les personnes admises en réanimation ?
Pr Le Gall : Il y a évidemment d'abord ceux qui sont à l'origine de l'arrivée en réanimation et ceux liés aux moyens utilisés pour sauver le malade (mise en place de sondes, de cathéters, intubation...). La première plainte porte sur le bruit, provoqué par les machines, les conversations, voire les talons des infirmières. Il dépasse parfois 90 dB, c'est plus qu'une autoroute. Il faut donc le réduire. La douleur arrive en deuxième position. Malgré les précautions prises, elle est citée par la moitié des malades ; elle est suivie par l'inconfort. La soif est également très mal vécue même si, en plus des perfusions, on hydrate la bouche des patients avec des compresses humides.
Côté psychiatrique, les conséquences sont impressionnantes...
Oui, selon le spécialiste qui a communiqué sur le sujet, 15 % des patients hospitalisés en réanimation, en France, ont peur d'être assassinés, 10 % craignent d'être abandonnés, 30 % ont des hallucinations, 37 % des sensations de mort imminente et 54 % d'étouffement. Il faut ajouter à cette liste des épisodes de dépression, des troubles de la conscience, une désorganisation de la pensée et de très fréquents troubles du sommeil ainsi que des cauchemars. Quand la lumière est allumée en permanence, les malades ne savent plus si c'est le jour ou la nuit. C'est d'ailleurs pourquoi on place maintenant une horloge au pied de leur lit.
Que faites-vous pour aider les familles ?
Actuellement, dans la plupart des unités, elles peuvent venir 24 heures sur 24. C'est nouveau ; c'est dû à l'association Famirea que nous avons fondée à l'hôpital Saint-Louis il y a onze ans et qui est maintenant active dans l'ensemble de la France. Toutes les études prouvent que l'implication et la présence des proches sont importantes pour les patients, pour les familles et pour les soignants. Mais il faut d'abord préparer les parents, pour qu'ils ne soient pas trop choqués par ce qu'ils vont voir. Il est également primordial de parler longuement avec eux quand il y a des décisions à prendre, et notamment quand on passe à la limitation, puis à l'arrêt progressif des traitements actifs, lorsque le malade va mourir. C'est l'application de la loi Leonetti, et ces conférences particulières réduisent leur anxiété et leur dépression.
Comment le personnel soignant supporte-t-il tout cela ?
Mal. Selon les études les plus récentes, un syndrome sévère d'épuisement est présent chez la moitié des médecins et un tiers des infirmières de réanimation. Cela s'explique, chez les médecins, par un nombre d'heures de travail et de gardes de nuit très élevé. Pour les infirmières, la principale difficulté est de soigner des patients en fin de vie, surtout quand ils sont jeunes. De plus, les conflits entre soignants sont fréquents en raison du niveau de stress. C'est pourquoi il est indispensable d'organiser des réunions, des groupes de parole, et que les décisions d'arrêter le traitement d'un malade soient prises avec l'accord de tous. Le Point.fr - Publié le 23/02/2011
*************************
Voici un témoignage live………..Le mien………….
En tant qu’ex utilisateur et comme patient de ce service(du 09.06.au 05.07. 2005.Hôpital st André bx), je me permets d’ajouter à l’ensemble de cet l’article paru dans le point, qu’il faut appeler un chat un chat, je m’explique :
En partant du principe que ce lieu est avant tout un lieu de grande urgence, d’aller et venu constant aussi bien de jour comme de nuit 24h sur 24h, et 365 jours par an, et que la devise prioritaire est d’essayer par tous les moyens de vous sortir de là dans le meilleur état possible, on se doit de s’abstenir de toute critique ne serais-ce que par respect et politesse de ceux qui mettent tout en œuvre pour vous sauver la vie………(la salle de réanimation n’est pas une salle de fêtes !!! ou les champs Elysées..).
Par contre, je confirme la densité du stress, la peur de mourir, l’impatience à supporter tout ce qui peut nous apparaitre comme négatif autour de sa propre personne, je confirme également la sensation d’étouffement, les cauchemars, toute perte de repère par rapport au jour et de la nuit, ainsi que les heures, on est complétement à l’ouest, normal, les pompes à morphine y sont pour quelque chose !! Mais bon là aussi il faut savoir ce que l’on veut (ressentir la douleur ou l’atténuer au maximum !!......) tant qu’au placement d’une horloge au pied du lit, là je ne suis pas d’accord, car dans la plupart des cas, il est préférable que le patient ignore le temps, ce qui lui évitera de compter !!Ou plutôt de le décompter……………
.je me permettrai également de rendre hommage à l’ensemble du personnel de ce service( de Réanimation) pour sa compétence et à qui je dois ma vie ………………Merci ,
De grincheux le croquant
.,*********************************************************************************