Devoir de vacance
"Comparaisons"
Cet été depuis ma fenêtre de vacance , j’observai de temps à autre les oiseaux et j’ai fini par me persuader que ces volatiles sont plus civilisés que les humains et d’ailleurs, ils n’ont pas besoin de GPS comme moi pour parcourir des milliers de kilomètres. Observer le monde animal nous renvoie parfois à notre condition humaine, avec une image qui ne tourne pas forcément à notre avantage. Pourquoi ne pas suivre cette piste et nous laisser entraîner vers une méditation philosophique légère qui n’a pas pour objectif de se substituer au savant galimatias intellectuel ! Soyons plus léger et désinvolte.
Donc depuis ma fenêtre, mes observations mon donc permis d’apercevoir parfois un grand nombre de pigeons ramiers (Palombes dans notre grand sud-ouest) venus picorer les quelques bouts de pain sec que lancent les humains. Une fois le morceau de pain sur l’herbe, on peut assister à un vol faussement désordonné de ces volatiles qui semblent arriver de nulle part pour se diriger vers le bout de pain. Commence alors un étrange ballet. Tous ces volatiles affairés, quelque peu maladroits, picorant, avec le morceau de pain se déplaçant de quelques centimètres tout en se réduisant. Ce qui est fascinant, c’est l’absence d’agressivité, même à dix pour se partager quelques miettes. Chaque pigeon ramier (Palombe) semble ignorer ses congénères, se préoccupant d’attraper non sans une touchante maladresse de quoi bouffer. Aucun coup de bec déplacé. Parfois, les moineaux sont sur l’affaire. Ils guettent, se faufilant parmi les pigeons,(Palombes) sans n’être nullement inquiétés. Puis avec une rapidité étonnante l’un d’entre deux se saisit du bout de pain, le serre dans son bec et s’envole au loin pour déguster sa pitance à l’abri des convoitises, ou bien nourrir sa progéniture. Comme quoi, avoir une cervelle de moineau n’empêche pas de pigeonner les pigeons.(Palombes)
Maintenant je me suis m’intéressé aux humains, qui à notre époque n’ont pas besoin de se battre pour bouffer (sauf dans le cas précis d’un médecin du monde qui arrive avec un sac de riz). Par contre, ce qui les fait saliver, ce sont les objets, surtout lorsqu’ils sont offerts à prix réduit lors des soldes. Les grilles se lèvent. Cette fois, ça court dans tous les sens, ça se bouscule, ça crie et même quelques disputes au bord de la bagarre et de l’émeute pour acquérir l'unique objet restant sur le rayon de la solderie. Quel contraste avec la sérénité de la palombe face à son bout de pain. Quelques-uns seraient tentés de s’exclure de cette bataille des soldes pour jouer la posture civilisée en jugeant ces agités comme une populace. Mais l’affaire est plus contrastée.
Observons maintenant les journalistes et les photographes, des gens bien comme il faut. A l’arrivée d’une célébrité ou d’un lauréat du Goncourt ou à défaut d'une conférance de presse, vous constaterez cette même hystérie collective qu’on voit dans les soldes.
Maintenant le temps est venu dans notre grand sud-ouest de pointer les yeux vers le ciel pour observer ces vols d’oiseaux et notamment ce spectacle magnifique des grues cendrées qui, à l’approche de l’hiver, s’en vont chercher le soleil en volant avec une régularité parfaite, les oiseaux dessinant des grandes flèches parfaitement visibles, chacun à sa place, avec une précision aussi fine que dans un concours de natation synchronisée. Des dizaines et même des centaines de volatiles volant avec majesté et harmonie, de quoi évoquer la sérénité universelle de la nature si ordonnée et magique.
Comparons cela avec un autre tableau, un soir, dans le centre d’une grande ville, le club vient de remporter un trophée et voilà qu’une horde de sauvages envahit les rues, éructant, criant, se bousculant, avec quelques congénères qui sitôt face à une caméra, se mettent à gesticuler avec des mouvements de mains maladroits tout en exécutant des grimaces. Lors de ces manifestations, l’humain n’utilise plus que borborygmes et une dizaine de mots. Ouais, putain, génial, rhhha, ouahhhh, on est les champions, huhhuhh ect….. Et dire que la civilisation nous a légué une langue avec des milliers de mots.
Quel contraste avec le vol régulier des oiseaux. Une escadrille de canards sauvages s’en va zoner vers le sud et que c’est beau, et que dire de ces centaines de milliers de Palombes traversant notre région pour aller passer l'hiver vers des zones d'hivernage plus clémentes en température .Honnêtement je vous en fait confidence Si j’avais des ailes, je crois bien que je les accompagnerais pour les observer de plus près et méditer sur la nature.
En attendant je me contenterai de les observer depuis ma cabane (les palombes) comme tous les ans pendant cette période de grande migration hivernale… (Un ressourcement aussi précieux qu’un séjour dans un monastère). Finalement, s’il n’y avait pas la nature et Dieu, l’existence avec les humains serait invivable.
Voilà, c’était mon devoir de vacance avec comme thème la misanthropie traitée avec légèreté, comme un battement d’ailes de papillons. Penser à 2025 n’a rien d’utile tant le Système actuel est déglingué, avec une clique d’élites atteintes de sida mental.
Ma réflexion… " Les oiseaux sont plus civilisés que les humains"
Bon dimanche Papy.....