A propos du changement d'heure 2024 :
" Dimanche prochain est-ce la dernière fois que l'on passe à l'heure d'été ?
Eh bien apparemment non !!!!
En mars 2024, les Européens continueront de procéder à l'ajustement de leurs montres. Car en parallèle du travail effectué au Parlement européen, le dossier est bloqué au Conseil de l'UE depuis le 2 décembre 2019, date des derniers échanges sur le sujet, à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Transports.
A l’époque, une majorité d’Etats membres soutenait la proposition de mettre fin au changement d’heure. Les ministres concernés demandaient toutefois qu’une étude d’impact soit menée par la Commission pour évaluer le bien-fondé d’une telle décision.
Pourquoi la proposition a-t-elle pris du retard ?
L’exécutif européen affirmait de son côté que la balle était dans le camp des Etats membres, qui devaient trouver un terrain d’entente au sein du Conseil. Le mois suivant, la proposition figurait d’ailleurs dans la liste des “propositions prioritaires en attente” du programme de travail de l’année 2020 de la Commission. Elle n’est plus apparue les années suivantes, y compris en 2024, année de renouvellement du collège des commissaires après les élections européennes du 9 juin. Elle ne figure pas non plus dans les priorités des Etats membres à la tête du Conseil de l’UE, notamment celles de la Belgique (janvier - juin 2024).
Instauré en France depuis 1976, le changement d'heure avait initialement pour objectif de faire des économies d'énergie. 47 ans plus tard, après une épidémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, la question ne semble plus vraiment à l'ordre du jour au sein de l'Europe. Explications.
Dans la nuit du samedi 30 mars au dimanche 31 mars 2024, la France et le reste de l'Union européenne se plieront une nouvelle fois au changement d'heure d'été. Ainsi à 2 heures du matin, il sera 3 heures du matin. Une pratique controversée et chaque année discutée, car accusée de perturber nos horloges internes et de compliquer la vie de nombreux parents en raison du décalage horaire qu'il provoque chez les tout-petits. Mais à l'heure de la flambée des prix de l'énergie, la question de sa suppression en Europe n'est toujours pas tranchée.
Une mesure mise en place après le choc pétrolier par un décret de 1975
L'idée d'un changement d'heure apparaît pour la première fois en 1907. L'Allemagne est le premier pays d'Europe à instaurer cette mesure en 1916, suivi par la Grande-Bretagne. La France suit le mouvement l'année d'après, avant de rétropédaler à la Libération. Il faudra attendre 1976, suite à l'adoption du décret du 19 septembre 1975, pour que le changement d'heure saisonnier soit rétabli en France. Cette mesure gouvernementale est mise en place après le choc pétrolier dans le but de réduire la facture énergétique du pays en limitant l'utilisation de l'éclairage artificiel.
Mais si l'adoption de ce décret avait du sens il y a 49 ans, selon une étude d'évaluation des impacts énergétiques du régime d'heure d'été, mis à jour en 2009, par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie "le changement d'heure permet des économies d'énergies et de CO2 réelles mais modestes, pour un coût quasi-nul de mise en œuvre". Des résultats qui s'expliquent notamment par l'évolution des éclairages publics, de moins en moins énergivores. A l'échelle de l'Europe, le Service de recherche du Parlement européen estimait dans une étude publiée en 2017 et relayée par LCI que le changement d'heure permettait de réaliser une économie de 0,5% à 2,5% selon les pays.
Arrêt du changement d'heure, les Français majoritairement favorables
Si le sujet est sur la table depuis 2018 au sein de la sphère politique, les Français, eux, sont en grande majorité favorable à l'arrêt du changement d'heure en hiver et en été. Selon un sondage mené en 2019 par la Commission des Affaires Européennes de l'Assemblée nationale, 83,71% des sondés se disaient favorable à la fin du changement d'heure.