Mal de dos. Quand les cervicales coincent

Les cervicales sont fragiles et nous ne leur facilitons pas la vie en passant nos journées penchés sur notre table de travail et notre smartphone… ce qui multiplie le poids de la tête par cinq, les obligeant à supporter 25 kg! La nuit, faute d’oreiller adapté, nous maintenons le cou en extension, voire en rotation en dormant sur le ventre, tirant ainsi davantage sur les cervicales.
• À l’origine du mal…
À force de mauvaises sollicitations, elles finissent par souffrir d’arthrose (usant disques et petites articulations postérieures), irriter les nombreuses racines nerveuses présentes dans le cou et générer d’intenses contractures musculaires réflexes… Toutes ces douleurs sont favorisées par le froid, l’humidité, les courants d’air, le surmenage, le stress excessif, un sommeil non réparateur…
• Les différentes manifestations
Banal et fréquent, le torticolis est un blocage dû à une contracture musculaire, conséquence de mauvaises positions. La céphalée cervicale est aussi très fréquente: la douleur part du cou et remonte vers le front, les tempes, les sourcils, provoquant parfois des vertiges. À ne pas confondre avec une migraine ou une céphalée de tension, elle peut être la conséquence de mauvaises postures fixes, d’un traumatisme ( "le coup du lapin") ou d’une manipulation mal faite. La névralgie cervico-brachiale se caractérise par une douleur localisée d’un côté du cou, irradiant dans l’épaule, le bras, jusqu’aux doigts et traduit la compression d’un nerf (comme dans une sciatique), par hernie discale ou poussée inflammatoire d’arthrose.
Quant à l’arthrose cervicale, très fréquente passé 40 ans, elle peut raidir le cou et générer des douleurs localisées au niveau des muscles trapèzes et des omoplates. Mais, elle est souvent indolore, sauf en cas de poussée inflammatoire.
• Les traitements
Ils consistent à soulager la douleur et l’anxiété par les traitements adaptés: applications de chaleur, antalgiques, anti-inflammatoires avec protection gastrique, port d’un collier cervical quelques jours pour mettre le cou en décharge et surtout rééducation posturale et renforcement musculaire de la zone.
• Et les manipulations?
Elles sont déconseillées en première intention dans les douleurs du cou: rappelons que certaines céphalées cervicales peuvent être consécutives à une manipulation mal réalisée… Quant aux infiltrations profondes radioguidées de cortisone, elles n’ont pas démontré leur efficacité et exposent à des complications neurologiques. Seules les injections locales superficielles d’anti-inflammatoires et de corticoïdes sont efficaces et sans risques.
• Rendez-vous chez le dentiste!
Les deux articulations temporo-mandibulaires (ATM), qui relient la mâchoire inférieure à la base du crâne peuvent souffrir d’un DAM (dysfonctionnement de l’appareil manducateur) et entraîner douleurs cervicales et maux de tête. Ce trouble méconnu et pourtant fréquent est généré par une mauvaise occlusion dentaire due à une extraction non compensée, des prothèses inadaptées, un traitement d’orthodontie trop rapide, un traumatisme ou encore un bruxisme (grincement/ serrement incontrôlé des dents en période de stress). Nouvelles prothèses, port de gouttière occlusale nocturne, parfois meulage de la dentition, sont autant de solutions efficaces proposées par le dentiste.
Manque de sommeil, oreiller inadapté, coup de froid, stress excessif… peuvent provoquer une cervicalgie.
Avec les conseils du Dr Charley Cohen, rhumatologue, ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, spécialiste en médecine physique et traumatologie du sport.
Notez : Les informations de ce billet sont transmises & publiées à titre purement informatif et ne peuvent être considérées comme des conseils médicaux personnalisés. Aucun traitement ne devrait être entrepris en se basant uniquement sur le contenu de ce billet, et il est fortement recommandé au lecteur de consulter des professionnels de santé dûment homologués auprès des autorités sanitaires pour toute question relative à leur santé et leur bien-être