Etude:
"Le chlore des piscines causerait des problèmes de fertilité "
Selon une étude de l'Université catholique de Louvain, les enfants qui ont nagé au moins 125 heures dans une piscine chlorée avant l'âge de 7 ans ont trois fois plus de risque que les autres d'avoir une fertilité défectueuse à l'âge adulte...
Les piscines chlorées, nuisibles à la fertilité? C’est ce qu’affirme une étude du professeur Alfred Bernard, toxicologue à l'Université catholique de Louvain (UCL),en Belgique, et directeur de recherches FNRS.
Selon ses recherches, dans les piscines traitées au chlore, les produits organiques de dégradation - qui résultent du contact du chlore avec les particules biologiques qu'amènent les nageurs (urée, urine, transpiration, salive) - attaquent l'organisme. Particulièrement touchés, les enfants de moins de 7 ans pour lesquels le risque de constater une fertilité défectueuse à l'âge adulte est multiplié par trois.
Les valeurs d'inhibine B en déficit
Pour parvenir à ce résultat, l’équipe du professeur Bernard, qui suspectait un effet toxique du chlore sur la fécondité à la suite d'études faites chez l'animal, a effectué des prises de sang sur trois groupes d’adolescents de 14 à 18 ans, deux qui fréquentaient des piscines «chlorées», le troisième groupe qui a fréquenté une piscine traitée au cuivre-argent, sans aucun chlore. Objectif: doser une série de bios marqueurs hormonaux dont la quantité peut être influencé à différents stades de la maturation sexuelle.
Résultat: la plupart des hormones affichent des valeurs normales, mais deux sont significativement différentes, la testostérone et l'inhibine B. Or, «chez 10 % des adultes dont la fertilité pose un problème, les valeurs d'inhibine B sont en déficit
«Nous avons examiné combien d'ados avaient un taux similaire. S'ils avaient nagé au moins 125 heures dans une piscine chlorée avant l'âge de 7 ans, 26% affichaient des valeurs inférieures à la normale, contre moins de 10% chez ceux qui ont nagé la même durée dans une piscine désinfectée, sans chlore. Cela prouve clairement le lien entre l'exposition aux produits de dégradation du chlore et la perte de fertilité et devrait inciter au principe de précaution», conclut-il.