Un Président plutôt ébranlé…..
Il aura fallu moins d’une semaine, entre l’intervention des troupes françaises au Mali et la tragédie d’In Amenas, pour que la guerre du désert dérape. Du prêche clinique sur les raisons d’une frappe chirurgicale, on passe brutalement à la confusion et à la consternation.
En témoignent le visage et les propos défaits du président Hollande lors des deux points presse tenus le 17 janvier.
« Je fais toute confiance... »
Dans le premier, le président français, yeux baissés, regard fuyant, geste mal assuré du bras droit, peine à convaincre de quelques affirmations stéréotypées :
« Je fais toute confiance aux autorités algériennes pour trouver les solutions les meilleures, pour mettre un terme à cette prise d’otage. » Depuis cette intervention de presse la suite nous a montré la manière dont les Agériens ont réglés le problème sur le complexe gazier près d'In Amenas en Algérie, « La France ayant estimé que le pays «a eu les réponses adaptées».
Nous sommes loin, convenez-en, du ton solennel et martial annonçant l’intervention du vendredi 11 janvier.
« Il semble que... »
La seconde déclaration, peu après l’assaut, dénote un désarroi et une incertitude encore plus perceptibles :
« [L’opération] semble se dénouer dans des conditions dramatiques... Je ne dispose pas encore de suffisamment d’éléments... »
Le président y débite son discours avec la voix blanche d’un responsable politique manifestement dépassé par les évènements et sans paraître vraiment croire lui-même à certaines de ses affirmations :
« Les autorités algériennes m’informent régulièrement de la situation. »
Voilà comment une poignée de terroristes sortis des sables ébranlent le Président de la cinquième puissance mondiale, ses 1 400 hommes de troupes (pour commencer), ses blindés, ses avions et ses drones dernier cri.
Voilà comment une vingtaine d’islamistes hystériques risquent de lézarder rapidement le consensus international autour de son action.
Voilà comment peuvent naître les premiers germes du doute et de trouble dans l’opinion publique nationale quant au bien-fondé de la mission civilisatrice qu’on voulait lui présenter.
Avouez que l’on a déjà vu mieux dans le genre chef de guerre sûr de son fait.