La balade du dimanche............
Le Château du Grand Puch
« moderne et authentique »
Un château de conte de fée. C'est la première impression qui se dégage, lorsqu'on aperçoit au loin les tours pointues du château du Grand Puch. Dressées vers le ciel, elles encadrent la structure carrée de la demeure construite entre le XIIIe et le XIVe siècle. Si elle a subi de nombreuses rénovations au fil des années, l'aspect authentique a néanmoins su être remarquablement bien conservé.
Un contexte tendu
À l'orée de la guerre de Cent Ans, le duché de Guyenne est en proie à l'insécurité. La famille du Puch, l'une des plus importantes de la commune de Saint-Germain, fera ainsi une demande auprès du roi anglais Édouard III dès 1330, pour la construction d'une place forte. En juillet de la même année, une autorisation est délivrée à Élie du Puch. Cependant, il décédera peu après. Il faudra attendre 1348 pour que l'un de ses successeurs, Gaillard du Puch, achève d'ériger la forteresse. Chemin de ronde, larges douves et meurtrières, encore visibles aujourd'hui, assurent désormais la sécurité des résidents. Le domaine passera ensuite par alliance dans la famille de Ségur, à la fin du XVIe siècle, qui le conservera durant plus de deux cents ans.
Les propriétaires se succéderont jusqu'en 1889, date à laquelle le négociant en vin Maurice Gurchy achète le château aux enchères publiques de Libourne. Rénovant entièrement les lieux, il décidera également d'y ajouter un vignoble et des chais qui obtiendront la grande médaille d'or de la société d'Agriculture de la Gironde et la Prime d'honneur du ministère de l'Agriculture.
À sa mort, ce sont ses filles, Mme Renaud-Dandicolle et la comtesse d'Estriband, qui héritent du domaine. Le château verra ainsi, des années plus tard, les premiers pas du résistant de la Seconde Guerre mondiale, Jean Renaud-Dandicolle.
Ensemble complet
« Il y a le château mais aussi les chais, la ferme, une orangerie, le moulin, une garenne de quatre hectares… C'est un ensemble complet, c'est assez rare dans la région », détaille Liliane Lacand, dont le grand-père a acheté le château dans les années 60, aux côtés de son père et de son oncle. Aujourd'hui encore, le domaine de 175 hectares est sous la houlette des familles Guery, Duguet et Weber.
Véritable petit village, le Grand Puch a plusieurs facettes. Outre la viticulture, la propriété possède également un élevage d'une cinquantaine de blondes d'Aquitaine, membre du Groupement des éleveurs girondins. À l'intérieur des chais, s'exposent les machines d'antan : rabot, bouchonneuses, graveuses de tonneaux. En avançant, on découvre les 22 cuves, dans leur coffrage en bois. « On a fait le choix de l'œnotourisme pour partager ces lieux. On a gardé l'aspect authentique des chais du XIXe, tout en les modernisant. »
Sous les hautes murailles, entourées d'un parc de quatre hectares, où chênes, acacias et tilleuls séculaires forment une véritable voûte végétale, la balade œnologique et historique vaut assurément le détour.
Bon dimanche