Aujourd’hui balade en « Andalousie »
Chez les seigneurs de la "dehesa"
En castillan, "dehesa" signifie "pâturage"
La dehesa tire son origine de l'écosystème forestier méditerranéen, milieu où cohabitent plantes herbacées et arbres clairsemés. Ces derniers sont souvent des chênes (Quercus ilex ou Quercus suber) mais on observe également des dehesas dans des bois de hêtres ou de pins de différentes variétés.
Cet environnement permet à la fois de nourrir le bétail grâce à la présence d'herbages et de récolter les produits naturels du sous-bois tels que champignons, graines, fruits, gibier. Ce sont ces possibilités qui donnent naissance, au Moyen Âge, au mode d'exploitation de la dehesa, située à l'origine sur le domaine seigneurial. Ce système perdure à l'époque moderne, dans un contexte économique particulier,
Prenez la forêt méditerranéenne. Éclaircissez-la et ne gardez qu'une quarantaine d'arbres par hectare - principalement des chênes et des oliviers - afin de libérer les pâturages nécessaires à l'élevage extensif. Vous obtenez la dehesa, des vallons où s'étendent entre autres les propriétés des Domecq.
La "dehesa" ? C'est un écosystème typique de l'Andalousie : un paysage sculpté par l'élevage du taureau de combat, du cochon noir et du cheval andalou. Et où l'on retrouve les caractéristiques de la culture et de l'art de vivre traditionnels. Visite guidée, à travers l'empire des Domecq, une célèbre famille de la région.
Les Domecq élèvent, entre Jerez et Séville, les plus célèbres "toros" de combat au monde. Or la corrida est de plus en plus contestée en Europe, y compris en Espagne, qui a vu la Catalogne l'interdire depuis 2012. Résultat, "la famille se méfie des médias, craignant d'être méjugée", souligne Eric Delhaye, auteur avec la photographe Susana Girón de notre plongée dans le terroir andalou. Une bonne dose de patience aura donc été nécessaire avant de passer les portes des propriétés de cet illustre clan. Pâturages, bodegas, cochons noirs et chevaux de race... le savoir-faire des Domecq témoigne, précise Eric Delhaye, "des valeurs d'une Andalousie mise à mal par la crise. Quoi qu'on pense des corridas. Et toujours avec élégance."
De ce palais, à Jerez, conçu en 1867 par l'architecte de l'Opéra de Paris, Charles Garnier, on contemple l'entraînement des "pure race espagnole" de l'Ecole royale andalouse d'art équestre. Celle-ci a été fondée par Alvaro Domecq en 1973.
La légende des Domecq commence au fond d'une bouteille de xérès
Cocteau l'appelait le "vin des rois et sang de la terre". Dans sa bodega de Jerez, Alvaro Domecq, 75 ans, perpétue la tradition du xérès.
Le visage de Manuel s'éclaire à l'évocation du bon vieux temps
Le nombre de corridas est en chute libre en Espagne
Juan Pedro Domecq, 47 ans, élève des taureaux réputés pour leur noblesse. Mais la corrida ne fait plus recette.Toréer les bêtes de manière à révéler les qualités et défauts de leur caractère
Dans de luxueuses arènes qui permettent de s'entraîner même l'hiver Los Alburejos, la finca de don Alvaro, compte deux arènes privées, dont une couverte.
La tauromachie, une affaire de famille
À Lo Alvaro, la finca de Juan Pedro Domecq. Au-dessus des portraits de famille, la tête d'un taureau mythique issu de l'élevage familial : Hortelano, combattu en 1931 par le matador Fortuna, lors de l'inauguration des arènes de Madrid.
Le cheval, l'autre animal du rejoneo, la corrida équestre,Chez les Domecq, un adage résume l'estime qu'on porte aux chevaux : "L'homme ne peut pas les dominer s'il ne se domine pas lui-même." Magnifiques de puissance et d'élégance, ces pure race espagnole, ou chevaux andalous, sont les vedettes de l'Ecole royale andalouse d'art équestre, fondée en 1973 par Alvaro Domecq Romero, qui était à l'époque l'un des grands noms de la corrida équestre,Deux fois par semaine, les huit cavaliers du spectacle "Comment dansent les chevaux andalous" se produisent dans le manège couvert de l'Ecole royale de Jerez de la Frontera.
Mais aussi depuis le début des années 2000, l'un des membres de la famille s'est lancé dans une autre tradition régionale : le "jamón de bellota 100% ibérico". Muri pendant quatre ans dans un hangar d'Aracena, ce jambon est vendu 535 euros... les huit kilogrammes. Et beaucoup plus cher au détail.je pense qu'à ce prix là,il doit être succulent !
Non négligeable sur le plan économique en cette période de recession Le clan Domecq continue d’entretenir les traditions dans une région qui attire de plus en plus le tourisme rural.....
L'art de vivre en Andalousie