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Attention au mildiou
Tout commence par l'apparition sur le bord des feuilles, de discrètes taches brunes, recouvertes d'un très fin duvet blanc, la maladie gagne ensuite les tiges et les fruits et même les tubercules dans le cas des pommes de terre. Les parties aériennes brunissent, se dessèchent, pouvant laisser croire, effectivement, que la plante manque d'eau. À ce stade, il est trop tard car, pour être efficace, la lutte contre ce fléau doit être avant tout préventive.
La rotation des cultures (espacer le retour de la pomme de terre ou de la tomate tous les 3 à 4 ans sur la même parcelle) , le choix de variétés (plus ou moins) tolérantes ou la culture sous abri, actuellement très en vogue sur tomates car elle protège la plantation contre la pluie vectrice des spores du parasite, contribuent à réduire le risque mais pas à l'éliminer complètement. Il est donc plus que recommandé de recourir à des traitements fongicides (du latin fungus qui signifie champignon) dès que le temps devient chaud et humide à partir du début de l'été, comme la météo le prévoit pour ce congé de fin de semaine sur la majeure partie du pays.
La bouillie bordelaise est le traitement le plus utilisé notamment en «bio». Le cuivre qu'elle contient empêche la germination des spores. Notons, au passage, que la pratique consistant à percer la tige des pieds de tomates avec un fil de cuivre métallique est à proscrire dans la mesure où cet élément agit uniquement sous forme ionique (Cu++ en l'occurrence). En outre, la blessure infligée à la plante peut constituer une porte d'entrée pour les parasites. En situation de forte infestation, et lorsqu'il faut parfois traiter entre deux averses (en respectant un délai d'au moins 6 heures avant le retour de la pluie), le recours à des fongicides de contact plus pénétrants que la bouillie bordelaise offre une protection plus efficace et plus durable.
La vigne étant, elle aussi, très sensible au mildiou (Plasmopora viticola, parasite importé d'Amérique en 1878), pensez à pulvériser de la bouillie bordelaise, incolore de préférence, sur la treille de chasselas ou de muscat qui orne le balcon ou le mur de votre maison.
Dans tous les cas, il faut traiter à intervalles réguliers ne serait-ce que pour suivre le développement de la végétation et éviter que les nouvelles feuilles restent sans protection. Pour autant le traitement ne doit pas être systématique: tant qu'il fait sec, le mildiou n'a aucune chance de se développer. Surveillez donc bien la météo et intervenez uniquement en cas de risque de pluie, si possible avant. Si vous devez vous absenter plus d'une semaine (vacances ,déplacement professionnel...), appliquez un fongicide avant votre départ afin de parer à toute éventualité. Et ne pas subir la même déconvenue que moi à votre retour...