« Rainbow Loom » ?
Mais qui se cache donc derrière le succès de ces bracelets ?
Ces bracelets en plastique coloré sont le phénomène du moment : il s’en est déjà vendu plus de deux millions rien qu’en France.
Après avoir fait fureur dans les cours de récré cette année, les bracelets en plastique coloré Rainbow Loom envahissent les plages, les marchés, les campings et les clubs de vacances. Le principe est simple : il s’agit d’un kit qui comprend un petit métier à tisser, des élastiques de couleurs et un crochet. En suivant le guide fourni où les nombreuses vidéos qui existent sur internet, les enfants peuvent ensuite réaliser les bracelets de leur choix, les possibilités étant quasi-infinies.
Véritable phénomène, il s’est déjà écoulé rien qu’en France plus de deux millions de kits et sachets d’élastiques permettant de réaliser ces bracelets, ce qui fait de Rainbow Loom le jouet le plus vendu du moment. Depuis le printemps, les ventes culmineraient même à 50.000 kits par mois, à 18 euros pièce. Sans compter les sachets de recharges d’élastiques permettant de faire d’autres bracelets qui, eux, s’écoulent par centaines de milliers.
Si au départ le produit est américain, c’est un couple de bretons, Emmanuel et Morgane Laurençon, qui a eu l’idée de l’importer en France, de retour d’une année sabbatique en Floride. Ces parents de quatre enfants ont en effet découvert lors leur séjour à Miami l’engouement que ces bracelets provoquaient auprès de leur fille. Flairant la bonne idée, ils ont négocié de devenir les importateurs exclusifs de ce produit et ont obtenu les droits de distribution, à la barbe des géants du secteur. Il faut dire que le créateur du produit lui-même, un ingénieur automobile du Michigan, avait créé ce jouet pour ses filles. Après s’être longtemps battu pour l’imposer aux États-Unis, il privilégie les entreprises familiales pour l’exporter partout dans le monde.
Après avoir démarré fin 2013 en installant leur petite entreprise dans le garage de la maison familiale de Qimper, le couple Laurençon emploie désormais cinq personnes, qui gèrent les commandes et le site de vente en ligne . Leur kit est vendu dans 750 points de vente, dont la Grande Récré, la Fnac et bientôt les magasins Nature et Découvertes.
Mais les importateurs doivent lutter contre deux phénomènes : d’abord la lassitude, car comme tout effet de mode, l’engouement pour ces bracelets peut vite retomber, ensuite, et surtout, la contrefaçon. « Nous vendons le produit officiel, mais il existe de plus en plus de copies et de contrefaçons » prévient Emmanuel Laurençon. « Le problème, c’est que certains élastiques qu’on trouve sur les marchés ne sont pas aux normes européennes. » Ils contiennent parfois du latex par exemple, ce qui peut provoquer des allergies.
« Seuls les élastiques Rainbow Loom sont garantis sans latex, sans bisphénol et sans ph talâtes », assure le distributeur breton qui mise désormais sur de nouvelles utilisations de ses élastiques pour faire durer la mode : « on peut en effet aussi fabriquer avec de petits objets, comme des porte-clés, des figurines ou des coques pour téléphone ». Le couple a d’ailleurs publié un premier guide officiel, déjà vendu à 200.000 exemplaires et prépare le tome 2 pour la rentrée (éditions Carpentier). Ce mois-ci, il lance aussi un nouveau kit, avec un métier à tisser circulaire qui tient dans la poche. Vendu 11,90 euros il permet de faire des bracelets plus resserrés et plus masculins. De quoi toucher un public encore plus large.
www.rainbowloom.com français