La vie de châteaux des syndicats et comités d’entreprise
A la découverte de luxueux privilèges, Le rapport secret sur l’argent de l’Etat
Château de Courcelle pour la CGT, de Bierville pour la CFDT, de la Brévière pour FO. Les syndicats français savent vivre. À moins d'une heure de Paris, les camarades se forment aux luttes dans des lambris XVIIIe. Et ces villégiatures ne sont qu'un modeste aperçu du train de vie de nos organisations syndicales.
Chaque année, la collectivité leur verse la bagatelle de 4 milliards d'euros, alors qu'elles sont les moins représentatives d'Europe, avec seulement 8 % de salariés adhérents. L’explication du marché de dupes qui sous-tend cette étonnante mansuétude : tous ces milliards sont censés garantir la paix sociale. Comme si les syndicats ne s'opposaient pas systématiquement à la moindre tentative d'aggiornamento, de l'instauration d'un service minimum à la réforme des retraites en passant par la modernisation des services publics. Comme si les entreprises les mieux servies (SNCF, Air France.) n'étaient pas aussi celles qui se mettaient le plus en grève
RATP à gauche/à droite Force ouvrière
Le CE de la RATP n'est pas le seul à disposer d'un petit palace. Et les confédérations syndicales ne sont pas en reste.
Aujourd’hui.
Le château de La Brévière, au cœur de la forêt de Compiègne, appartient à FO.
Les cadres de la CGT connaissent tous le château de Courcelle-sur-Yvette, dans l'Essonne. Les syndicalistes l'ont rebaptisé d'un plus populaire nom de "Centre Benoit Frachon". Les membres de la CFDT ne sont pas en reste. Ils discutent retraites, temps de travail et épargne salariale à l'ombre d'un colombier du XIVe siècle, dans leur château de Bierville, à Boissy-la-Rivière, non loin d'Etampes. Enfin, Force ouvrière forme ses stagiaires au cœur de la forêt de Compiègne, au château de la Brévière (en photo).