Pourquoi les pistes des vélodromes sont-elles en bois ?
Inauguré en janvier 2014, le nouveau vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines qui accueille cette semaine les Mondiaux de cyclisme sur piste dispose d'une piste en bois. A ce titre, ce complexe constitue presque une exception. Si la France compte environ une centaine de vélodromes sur son territoire, la grande majorité a opté pour un revêtement fait d'enrobé, de ciment, d'asphalte ou de béton. Ces matériaux sont moins onéreux et résistent mieux aux agressions extérieures.
Pourtant, du côté de Bourges, de Grenoble, à Paris-Bercy ou encore à Roubaix, les coureurs cyclistes bénéficient d'infrastructures de haute qualité avec des pistes fabriquées à base de sapin, du pin de Sibérie ou encore du doussié, un bois africain. Et si ces villes ont fait le pari de telles surfaces, c'est que le bois possède des avantages indéniables pour les pistards. «Il permet un meilleur rendement. Les performances sont incomparables et on va plus vite. En plus, le contact avec le bois est vraiment particulier», confirme au Scan Sport l'ancien champion français Arnaud Tournant.
Un coût estimé à un million d'euros
Mais la recherche de la performance et de l'excellence a un prix. «Une piste comme celle de Saint-Quentin-en-Yvelines, vous avez une largeur de 8 mètres sur une longueur de 250 mètres. Si on prend toutes les lattes et qu'on les met bout à bout, ça doit représenter une centaine de kilomètres! Tout cela a forcément un coût. Il faut compter environ un million d'euros», explique l'ancien champion consultant pour beIN SPORTS, le diffuseur de Mondiaux. Un investissement néanmoins amorti sur une longue période. La durée de vie moyenne d'une piste en bois est en effet estimée à une trentaine d'années. De plus, une piste en bois est constituée d'une charpente sur laquelle sont posées une multitude de lattes. En cas de détérioration de la surface, chacune des lattes peut être changée individuellement ce qui réduit les coûts d'entretien.
Brûlures et échardes
Sur les pistes en béton ou en ciment, qui sont plus dures, les pistards risquent des fractures lors des chutes, la plus courante étant celle de la clavicule. Les surface en bois sont plus souples mais ont aussi leurs inconvénients. En plus des brûlures, les athlètes doivent composer avec l'intrusion d'échardes sous la peau car avec le temps, le revêtement n'est pas aussi lisse et parfait qu'au premier jour. «Lors d'une course sur une piste en bois, je me suis brûlé 50% du dos. C'est vraiment désagréable. C'est vraiment compliqué de reprendre la compétition ensuite», se souvient l'ancienne star du tour de piste.