Selon certains élus, la multiplication des arrêts maladie chez les fonctionnaires ferait perdre l’équivalent de 100 000 emplois
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A Pôle emploi, l’épidémie de flémingite ne recule pas. «Certains de mes collègues sont en arrêt maladie deux à trois mois par an», témoigne Olivier, agent dans l’un des plus grands centres parisiens de la maison. Il n’est même pas outré, tout juste las. Depuis qu’il a été recruté par l’ANPE en 1993, il a appris à travailler dans un service public gagné par la culture de la chaise vide.
«Les gars réglo comme moi croulent sous le boulot et n’ont pas le temps de s’occuper correctement des chômeurs, regrette-t-il. Mais la direction préfère ignorer le problème.» Sans doute pour préserver la paix sociale dans cette maison qui tient depuis toujours du baril de poudre. Elle a d’ailleurs refusé de répondre à nos questions.
Ne lui jetons pas la pierre ! L’absentéisme dans la fonction publique est un véritable tabou : non seulement personne ne veut en parler, mais les statistiques sont rares, cachées dans les armoires et, de surcroît, peu actualisées. «J’ai tenté de réunir des chiffres pour établir un panorama de la situation, mais je me suis cassé le nez dans plusieurs ministères, alors j’ai laissé tomber», confesse François Cornut-Gentille, député UMP, auteur d’un récent rapport sur la qualité des services publics.
Son collègue du Sénat Philippe Marini est plus combatif. «Il est temps de dire la vérité. Le coût de l’absentéisme, c’est au moins l’équivalent de 100 000 emplois publics !», calcule-t-il. Soit environ 5 milliards d’euros de budget partis chaque année en fumée. Manifestement, cet empêcheur de paresser en rond ne croit pas une seconde le ministre Georges Tronc lorsqu’il jure vouloir en finir avec les arrêts maladie bidon des fonctionnaires. La tâche est tellement lourde…
La dernière édition du rapport annuel de la fonction publique en donne au moins une idée générale. Selon cette source officielle, les agents de l’Etat prennent en moyenne 15 jours de congé maladie par an. Plutôt costaud en comparaison des scores du privé : d’après le cabinet Entreprise et Personnel, les salariés des grandes entreprises se font porter pâle en moyenne 9 jours par an, et ceux des PME à peine 7, selon, cette fois, une enquête d’Alma Consulting.
Le palmarès des absences maladie dans les collectivités... (Cliquez pour agrandir)
... et dans la fonction publique
Source capital.fr(la matinale du 02.03.2011)
De grincheux le croquant..........