Dordogne : ils sont parmi les derniers fabricants français de peignes en corne
Bien avant le plastique, le peigne était de bois ou de corne... Depuis 6 ans, un couple de St Martin-le-Pin dans le nord de la Dordogne remet cet article de toilette naturel au goût du jour. Et ça marche !
Marguerite et Grégoire Villedey ne connaissent pas la crise. Sous la marque Thomas Liorac, ils transforment chaque année une tonne de corne en peigne artisanal.
Un savoir-faire en voie de disparition
Le couple s'est installé en plein Périgord Vert, dans le petit village de Saint-Martin-le-Pin, à quelques kilomètres de Nontron. Leur vocation, ils l'ont découverte en Ariège. Un département berceau historique du peigne en corne où, dans les années 30, l'industrie y employait plus d'un millier d'ouvriers.
À l'heure actuelle, il ne reste plus qu'un seul autre artisan capable de réaliser ces articles dans ce département. C'est là qu'en 2011 le couple a commencé à commercialiser ces peignes, rencontrant vite un certain succès... jusqu'à la rupture de stock !
Ils prennent le taureau par les cornes
Ils ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure en fabriquant leurs propres peignes. Il aura fallu de nombreux essais pour parvenir à trouver la recette idéale, car si certaines opérations sont mécanisables, d'autres restent exclusivement manuelles. 14 étapes sont nécessaires pour passer de la matière brute au peigne final, et il a fallu perfectionner la technique pour arriver à une méthode toute personnelle parfaitement au point. Et c'est madame qui œuvre, monsieur s'occupant de l'administratif et de la vente.
Corne de zébu !

Le couple propose 24 modèles différents, du délicat peigne à moustache jusqu'au robuste démêloir africain, et il produit 3 000 exemplaires par an.
Artisanat local, mais à partir de cornes de zébus d'Afrique subsaharienne, faute de trouver en France les cornes qui leur conviennent ! L'élevage, et encore plus la production locale de cuir, fait que les éleveurs locaux ne privilégient guère le port des cornes sur leurs animaux.
Le plastique c'est pas écologique, la corne ça donne la forme
Outre se débarrasser du plastique pour cet objet intime en contact avec le corps, l'utilisation d'un peigne en corne permet d'éviter l'électricité statique. Le peigne glisse mieux. La kératine dont sont faites les cornes est parfaitement adaptée à la kératine de nos propres cheveux, elle rendrait les cheveux plus brillants en les agressant moins. Les partisans y ajoutent même des vertus déstressantes.
De la corne à la tonne
L'entreprise a été labellisée Entreprise du Patrimoine vivant en 2017, et sa réputation commence déborder de l'hexagone : 15% de sa production part à l'étranger
Fabriquer des peignes, c'est au poil !
Au fil des années, le succès de ces peignes en corne ne cesse de se confirmer, avec un chiffre d'affaire annuel qui frise les 180 000 €uros. Une réputation acquise en France mais aussi dans le monde entier où 15 % des peignes Thomas Liorac sont désormais vendus.