Afin de se détendre un peu en ce 12 janvier un petit poème de mon amie Danièle
La Mère aux chats,
Par moment le rideau bougeait à la fenêtre,
Puis reprenait sa place comme si de rien n'était,
Parfois juste un instant, on pouvait voir sa tête,
Son sourire édenté et son chignon défait.
C'était la Mère aux chats comme disaient les gosses
Il y en avait partout, des petits et des grands,
Des doux très caressants et d'autres plus féroces,
Mais avec elle aucun d'entre eux n'était méchant.
Elle entrouvrait la porte, ça grouillait de partout,
Ils filaient quelques heures puis réapparaissaient
Bien contents de rentrer, pour le repas surtout,
Et la bonne cuisine qu'elle leur préparait.
Elle n'avait qu'un fils, drôle de personnage,
Chemise cravatée, baise en ville à la main,
Costume bien taillé, qui lui donnait l'air sage,
Marchant d'un pas pressé et le regard hautain.
Elle n'en parlait jamais, et gardait un air triste
Chaque fois qu'il venait, pour la même raison,
Il lui énumérait en une longue liste,
Les choses inutiles qui peuplaient la maison.
À ses quelques amies un jour elle se confia,
Faisant part de sa peine à cause du garçon,
Qui malgré son refus, quand même décida
De vendre sa bâtisse, son doux nid, sa maison.
Elle était depuis lors dans un triste foyer,
Clouée dans un fauteuil au milieu du silence,
Où d'autres vieux comme elle attendent de s'en aller,
Vers ce jardin de fleurs où seuls les anges dansent.
On ne l'a plus revu cet odieux personnage,
La maison ne reçut jamais de visiteurs,
La Mère aux chats partit pour un très long voyage,
Ses protégés la cherchent, quand vient le soir, la pleurent.
© Danièle Labranche
Bon dimanche
( enfin de ce qu'il en reste )
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