Réforme des retraites : les indépendants cotiseront- ils plus ?
Les partenaires sociaux négocient les futurs plafonds de cotisation. La création d'un régime unifié se heurte à la diversité des assiettes et des taux de cotisation. Les indépendants, qui cotisent nettement moins, sont dans le viseur.

Exploitants agricoles, pharmaciens, professions libérales… les indépendants ont des cotisations moins élevées que les salariés du privé. .........................................

Les partenaires sociaux négocient les futurs plafonds de cotisation. La création d'un régime unifié se heurte à la diversité des assiettes et des taux de cotisation. Les indépendants, qui cotisent nettement moins, sont dans le viseur.
Pilotes de ligne, agriculteurs, pharmaciens... Plusieurs représentants des régimes de retraite de professions non-salariées, inquiets pour l'avenir, sont déjà venus plaider leur cause au Haut-Commissariat à la réforme des retraites (HCRR). La remise à plat de toutes les règles, dans le cadre de la création d'un régime unifié , est potentiellement déstabilisatrice pour eux.
A l'origine des inquiétudes, la discussion en cours avec les partenaires sociaux sur le niveau souhaitable des cotisations sociales. D'abord, quelle assiette choisir ? Aujourd'hui, pour leur retraite de base, les salariés cotisent sur leurs revenus jusqu'à 3.311 euros brut par mois. Pris isolément, ce régime est très égalitaire puisqu'il rabote les pensions du haut de l'échelle sociale. Cela correspond à peu près au choix de la Suède, qui a mis en place un système de retraite universelle. Mais le HCRR et les syndicats de salariés préfèrent fixer un plafond plus élevé, compris entre 2,5 et 4 fois ce montant (8.277 à 13.244 euros par mois).
Trois fois le plafond de revenus de la retraite de base
Pourquoi ? Pour la CGT, par exemple, plus le parapluie des retraites par répartition sera généreux, moins la tentation sera grande d'introduire de la capitalisation dans le système. Quant au gouvernement, il souhaite englober les régimes complémentaires dans le nouveau système. En effet, l'assiette complémentaire est bien plus large : les salariés non-cadres cotisent obligatoirement à l'Arrco jusqu'à 9.933 euros de revenus (3 fois le plafond de référence), et les cadres jusqu'à 26.488 euros (8 fois). Ainsi, la marche descendante n'est pas trop abrupte quand les travailleurs ayant bien gagné leur vie touchent leur première pension.
De plus, à 9.933 euros, on couvre la quasi-totalité de la fonction publique, il n'est donc pas nécessaire de détourer puis d'extraire les retraites complémentaires du régime intégré des fonctionnaires. Dans une telle configuration, 99 % des salariés du privé seraient couverts et 84 % des professions libérales.