La migration des oiseaux
Aujourd’hui parlons de celle des grues cendrées, celles qui en ce moment traversent notre région formant en vol de grosses bandes en forme de V et en criant , hé bien c’est de celles-là dont il s’agit................
Tout d’abord faisons une petite description de cet oiseau.
La Grue cendrée (Kraniche, Crane, Grus grus) mesure de 100 à 120cm, pour une envergure de 180 à 240 cm et un poids de 4 à 6 kg. Comme son nom l'indique, Elle revêt un plumage d'un gris presque uniforme. Son cou relativement long et ses grandes pattes lui confèrent un port altier et des allures d'une rare élégance. L'adulte se distingue par le contraste noir et blanc au cou et à la tête, marquée d'une tache rouge vif. Sa queue en panache, rappelant celle d'un coq, est en réalité formée par les dernières plumes de l'aile, très allongées et bouffantes. Le jeune présente un plumage brunâtre qu'il ne conserve qu'un an : la livrée adulte est acquise progressivement. Sa nourriture est composée d'insectes, de graines, d'herbes et de jeunes pousses ainsi que de mollusques et de vers.
Sa migration peut atteindre environ 2 500 km de distance, car ce sont des oiseaux très puissants .ils passent l'hiver en Afrique du Nord ou en Europe méridionale (au sud de l'Espagne). Les vols migratoires sont en forme de V ou de Y. En vol, les grues cendrées crient, la plupart du temps, environ toutes les 10 à 15 secondes. Le chant, un "grou" sonore, s'entend jusqu'à quatre kilomètres. C'est une particularité anatomique du bréchet de la grue qui explique son exceptionnelle puissance.
Les grues cendrées comme les cigognes ont l'habitude d'utiliser les ascendances thermiques pour s'élever en planant et migrer en se déplaçant d'un thermique à l'autre en évitant le vol battu. Ainsi, elles planent et économisent leur énergie. Le vol battu est utilisé en cas de mauvais temps, de vol de nuit ou au-dessus de la mer.
Voici quelque chiffres….
Protégée en France depuis 1967
Vitesse de vol : 40 à 80 km/h (elle peut donc traverser la France en moins d’une journée)
Altitude de vol : de 200 à 1500m
Population ouest-européenne : 250 000 individus
Population européenne totale : 400 000 individus
20 pays accueillent les Grues nicheuses, en ordre d'importance décroissante : Russie, Finlande, Suède, Pologne, Allemagne, Norvège, Lettonie, Estonie, Biélorussie, Lituanie, Ukraine, Turquie, Danemark, Arménie, République Tchèque, Géorgie, Grande-Bretagne, France, Roumanie et Pays-Bas.
Sa reproduction :
Cette espèce, sociable et très grégaire lors des migrations et de l'hivernage, devient territoriale au moment de la nidification. Les oiseaux ne deviennent aptes à se reproduire qu'à l'âge de 3 à 5 ans. Le couple, uni pour la vie, niche solitaire sur de vastes étendues de marais ou forêts marécageuses pouvant atteindre plusieurs centaines d'hectares. Le nid, large plate-forme d'herbes sèches, est construit à terre. En mai, il reçoit 1 ou 2 œufs que les adultes couvent à tour de rôle pendant 4 semaines. Peu après l'éclosion, les poussins sont capables de suivre leurs parents et de se faufiler dans les marais à la recherche des insectes, mollusques et petits vertébrés qui composent alors l'essentiel de leur nourriture. Par la suite, Ils consomment davantage de végétaux : herbes tendres, plantes aquatiques et baies.
L'envol des jeunes âgés de 2 mois intervient entre la mi-juillet et la fin d'août. La famille reste unie jusqu'à la fin de l'hiver.
Maintenant voyons sa migration en détail...
D’abord celle d’automne :
Cliché-2013 Papy-bougnat(OlympusSP-800)
Après l'élevage des jeunes, en août et septembre, des milliers de Grues se rassemblent sur l'île suédoise d'Öland. De là, elles gagnent la côte sud de la Mer Baltique l'île de Rügen et ses environs accueillent en octobre au moins 30.000 oiseaux, tandis que 15.000 autres stationnent plus à l'intérieur de l'Allemagne.
Un premier départ s'effectue vers la fin du mois et précède d'une à trois semaines la vague principale des migrateurs.
Fuyant l'arrivée du froid qui les empêche d'accéder à leur nourriture, plus de la moitié des Grues d'Europe occidentale passent en 2 ou 3 jours. Les autres suivent en décembre. La vitesse de vol varie de 40 à 70 km/h en fonction des vents et les déplacements s'effectuent de jour comme de nuit à des altitudes comprises entre 200 et 1.000 m (exceptionnellement jusqu'à plus de 4.000 m).
Selon les conditions météorologiques, une fraction plus ou moins importante des effectifs s'arrête dans le nord-est de la France (Lorraine et surtout Champagne) et dans le sud-ouest (Landes de Gascogne). La lagune espagnole de Gallocanta, dans la province de Saragosse, est la dernière étape avant la dispersion sur les grandes zones d'hivernage du sud-ouest du pays (Estrémadure). A l'exception de quelques milliers qui demeurent en France et d'autant poussant jusqu'au Maroc, la quasi-totalité des oiseaux séjournent tout l'hiver dans la péninsule ibérique.
Plus à l'est, une autre voie migratoire mène les Grues de la Finlande à la Tunisie et à l'Algérie en passant par la grande plaine hongroise.
Maintenant voyons celle dite de retour
Cliché 2013- Papy-bougnat(OlympusSP-800)
celle à laquelle vous assistez en ce moment et de loin la plus spectaculaire en ces belles journées de ciel bleu annonciatrices de printemps…
Dès février, la migration reprend en sens inverse vers les zones de reproduction du nord de l'Europe. Le passage est plus rapide qu'à l'automne et culmine entre fin février et début mars. L'itinéraire est légèrement décalé vers l'est mais les mêmes zones sont utilisées lors des haltes.
En Suède, c'est le lac Hornborgasjôn qui devient en avril le principal site de rassemblement avant la dispersion des adultes vers les lieux de nidification. Le spectacle fantastique du ballet des Grues lors de leurs parades nuptiales a rendu Hornborga célèbre dans l'Europe entière.
Visualisons le couloir migratoire français….
Lors de leur migration, les 250 000 Grues cendrées qui composent la population estimée d'Europe occidentale survolent pour partie la France en empruntant un couloir d'environ 200 km de large, orienté sud-ouest à l'automne et nord-est au printemps. En fonction de la fatigue, de la faim ou du mauvais temps, des haltes ont lieu tout au long du parcours. Mais quelques zones seulement accueillent régulièrement des oiseaux en grand nombre : la Lorraine, la Champagne Humide, le Centre de la France et les Landes de Gascogne. Plusieurs milliers de Grues y passent l'hiver, si la rigueur du froid ne les en chasse pas. Permettant aux oiseaux de satisfaire leurs besoins énergétiques et de récupérer de leur fatigue, ces zones de stationnement sont devenues indispensables au bon déroulement de la migration.
Ci-dessus le localisation des principaux sites français d'hivernage
Voilà mes amis (ies) ce que l’on peut savoir de cette migration si spectaculaire d’oiseaux migrateurs de printemps dont les grues cendrées animent notre belle région d’octobre à mars ………..
Bon Dimanche..........

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