À propos de la réforme des régions
Historique
Provinces de France (Suppression des)
le 22 décembre 1789, réunies au
Royaume de France en 800 ans
(D’après « Géographie historique et politique
de la France » (4e éd.), paru en 1876)
Par décrets des 22 décembre 1789, 15 janvier, 16 et 26 février 1790, l’Assemblée constituante substitua la division du sol français en départements aux anciennes circonscriptions provinciales, et un mode uniforme d’administration civile et judiciaire aux modes particuliers jusqu’alors en vigueur dans chaque province. Réunies par les rois successifs au fil des siècles à la couronne de France par alliances, legs ou conquêtes, les diverses parties du territoire perdirent après 1789 ce qui avait en quelque sorte fait de chacune une nation séparée.
Les trente-deux provinces du royaume formèrent d’abord, y compris la Corse, 83 départements, dont les noms furent empruntés aux accidents géographiques de leur sol. En 1791 l’Assemblée législative déclara le comtat Venaissin avec Avignon réunis à la France (réunion confirmée par le traité de Tolentino, conclu en 1797 entre le général Bonaparte et le pape Pie VI) ; mais ce territoire, d’abord joint au département des Bouches-du-Rhône, ne constitua qu’en 1793 un département distinct sous le nom de Vaucluse.
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Une autre modification fut apportée à la division intérieure de la France pendant la République : le département de Rhône-et-Loire, formé de l’ancien Lyonnais, du Beaujolais et du Forez, fut divisé en deux en 1793, sous les dénominations de la Loire et du Rhône. A la même époque le département de Paris reçut le nom de département de la Seine, et Mayenne-et-Loire celui de Maine-et-Loire.
Enfin, la Corse, après n’avoir formé qu’un département sous le nom de Corse, fut dédoublée le 11 août 1793 en deux départements, ceux du Golo et du Liamone, pour reprendre sous le Premier Empire son nom et son unité, en 1811 – une nouvelle division en deux départements interviendra en 1976. Une nouvelle création eut lieu en 1808 : le département de Tarn-et Garonne fut composé de divers territoires appartenant aux départements voisins. En 1860 le comté de Nice et la Savoie, cédés à la France par le roi de Sardaigne, formèrent trois nouveaux départements, savoir : Alpes-Maritimes, Savoie et Haute-Savoie.
Quant aux divisions intérieures des départements, elles ont varié tant pour les noms que pour le territoire. Le département fut d’abord partagé en districts qui étaient plus nombreux que les arrondissements actuels. Le district fut supprimé par la constitution de 1795, et pendant plusieurs années le département fut distribué en cantons, où fut établie une administration cantonale : enfin vint la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), opérant la subdivision des départements en arrondissements, des arrondissements en cantons et des cantons en communes.
Résumé de l’histoire des principales provinces et chronologie de leur réunion successive à la couronne Aujourd’hui voyons celle de … |
Touraine. Réunie en 1204
La Touraine, dont le nom vient de ses anciens peuples, appelés Turones, a appartenu quelque temps aux comtes de Blois. Vers l’an 1044, Geoffroy Martel, comte d’Anjou, se fit céder de force la province par le comte Thibaut, son prisonnier, et elle passa à ses descendants les Plantagenets, comtes d’Anjou et rois d’Angleterre. La Touraine fut enlevée par confiscation, en 1204, au roi d’Angleterre sous Philippe-Auguste.
Auvergne. Réunie en 1214
Les habitants de l’Auvergne, célèbres sous le nom d’Arverni, étaient au nombre des peuples principaux de la Gaule. Sous leur chef Vercingétorix ils luttèrent courageusement, quoique en vain, contre César. Après les Romains les Goths conquirent l’Auvergne, d’où Clovis les chassa, en 507.
On distingue dans ce pays : 1° Un premier comté ou terre d’Auvergne, relevant du duché d’Aquitaine, qui fut confisqué par Philippe-Auguste, en 1214 ; 2° Un second comté d’Auvergne, érigé en faveur des anciens seigneurs et entré par mariage, en 1422, dans la maison de La Tour, qui prit dès lors le nom de La Tour-d’Auvergne. Anne, héritière de cette famille, légua à Catherine de Médicis son comté ; Marguerite de Valois, fille de Catherine, en fit don à Louis XIII, encore Dauphin, qui lors de son avènement le réunit à la couronne ; 3° Le Dauphiné d’Auvergne, qui comprenait une partie de la Limagne, appartint à la branche aînée des comtes d’Auvergne, et passa par mariage, en 1436, dans la maison de Bourbon-Montpensier ; il fut confisqué sur le connétable de Bourbon, en 1527.
Perche. Réuni en 1260
Au commencement du XIe siècle, une branche de la maison des comtes d’Alençon commença la série des comtes du Perche, dont la postérité mâle s’éteignit en 1226 ; Hélisende, héritière du comté, le légua au roi de France Louis IX, qui le réunit à la couronne en 1260.