Médicaments :
« Notre santé dépend aussi de la Chine «
La dépendance de l’Europe par rapport à la Chine et à l’Inde, qui fabriquent 80 % des
principes actifs des médicaments, est alarmante
Atelier d’emballage dans une usine de médicaments, à Huaibei, dans le centre de la Chine. L’Académie de pharmacie incite les décideurs publics et privés à relocaliser une partie de la production en Europe. (photo afp)
«Sous les effets conjugués de la politique de génériques, du marasme industriel croissant et de la production de molécules de base des médicaments dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, notre dépendance pour la production des médicaments est en passe de devenir un problème majeur. »
L’arrivée d’un nouveau métier
L’activité de courtier en médicaments inquiète les pharmaciens de ville.
Faudra-t-il multiplier les contrôles, voire mettre en place des quotas au long de la chaîne de fabrication de la matière première ? François Martial, président régional de la Chambre syndicale des pharmaciens, ne sait trop à quoi attribuer les ruptures de stock dont il avoue qu’elles constituent une réelle difficulté dans l’exercice de la pharmacie d’officine.
Reconnaissant que les professionnels travaillent en flux tendu, il souhaite avant tout que s’instaure une transparence de la part de tous les acteurs de la chaîne. « Depuis le fabricant de la matière première jusqu’aux portes de l’officine », précise-t-il.
François Martial admet que des lots puissent être refusés parce que non conformes aux règles de qualité. En revanche, il a été très contrarié d’apprendre que « des gens sans scrupule revendent sur d’autres circuits certains stocks ».
Dans le giron de la santé
Et de s’inquiéter de l’apparition en France d’un nouveau métier : courtier en médicaments. L’ordonnance du 19 décembre 2012, « relative au renforcement de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des médicaments, à l’encadrement de leur vente sur Internet et à la lutte contre la falsification » a créé cette activité « liée à la vente ou à l’achat de spécialités qui ne comprend pas la manipulation physique et qui consiste à négocier indépendamment ou au nom d’une personne physique ou morale », dit le texte.
Avec les groupements de pharmaciens, GIE ou sociétés de regroupements d’achats, cette activité existe déjà. Mais « l’ordonnance fait désormais passer le courtage dans le giron du Code de la santé publique », explique Me Caroline Cazaux, avocate spécialisée dans la distribution pharmaceutique.
Comme l’a démontré l’affaire de la viande de cheval remplaçant celle de bœuf, les problèmes pour les courtiers viennent de la difficulté à identifier l’origine des produits. « De plus, analyse Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine, l’encadrement de l’activité de courtage va imposer des contraintes supplémentaires aux groupements et introduire aussi une concurrence exercée par des personnes qui n’auront pas forcément le même respect de la distribution du médicament. »

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