Du pain mensonger dans nos rayons
"Où est passé le bon pain ?" Diffusée fin novembre par la chaîne publique RTBF,cette enquête a fait grand bruit en Belgique. En remontant la filière du pain artisanal distribué par les grandes surfaces, les journalistes de l'émissions "Questions à la une" ont dressé un bilan alarmant : garnis d'additifs alimentaires et de colorants pour donner à du pain blanc l'apparence de pain complet, ces produits seraient pour la plupart confectionnés à l'étranger (notammennt en Pologne), "où ils sont cuits à 80% et congelés pour le transport. La grande surface achève alors la cuisson et le tour est joué : un faux pain artisanal termine dans votre caddie"
Les écolos s’attaquent à l’affaire des «pains polonais». Ces pains qui arrivent congelés au supermarché et vendus comme «cuits sur place».
C’est «l’affaire des pains polonais». Cela concerne les pains que les supermarchés nous vendent comme «frais du jour» et «cuits sur place». La plupart d’entre eux sont en réalité fabriqués à l’étranger où ils sont cuits à 80% et congelés pour le transport. La grande surface achève alors la cuisson et le tour est joué. Un faux pain artisanal termine dans votre caddie. Ce sont les journalistes de «Questions à la une» (RTBF) qui ont révélé ces pratiques le mois dernier.
Le consommateur ignore tout
«La cuisson finale en magasin n’est là que pour rendre la couleur et le croustillant du pain. Et la farine est bourrée d’additifs ou d’améliorants qui servent à changer la couleur du pain ou à la faire gonfler encore plus fort», dénoncent les élus écolos. Ils fustigent ces «pains produits par milliers qui n’ont plus d’artisanal que le nom» et qui présentent «un caractère dénutritif et nuisible en ne respectant pas les règles de fermentation». Et face à cela, les consommateurs ignorent tout de ces procédés de fabrication.
Deux députés écolos ont déposé ce mercredi une proposition de loi pour que ces pratiques de «bake-off» (cuisson différée sur le lieu de vente) soient rendues transparentes pour le consommateur. «Nous voulons mettre fin à cette pratique déloyale, valoriser le travail des artisans et mieux informer le consommateur», explique l’écolo Ronny Balcaen. Plus de 1500 boulangeries ont fermé leurs portes chez nous ces dix dernières années. Aujourd’hui, les grandes surfaces conquièrent le marché. En annonçant du «pain frais du jour», des multinationales étrangères deviennent des «super-boulangeries». L’une d’entre elle produit par exemple 300 000 pains par jour et un million de ces sandwiches «cuits sur place».
Les écolos demandent donc que «toute allégation selon laquelle un produit de boulangerie serait cuit sur le lieu de la vente et toute allégation relative à la fraîcheur du produit ne soit autorisée que si la totalité du processus de cuisson s’effectue sur le lieu de vente.»