A propos de Charlemagne et l’école :
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" le fondateur d’une épopée "
Non, bien sûr, Charlemagne, roi des Francs, n’a pas inventé l’école. Il a fait beaucoup mieux, en l’organisant et en lui donnant son essor. Car personne n’a inventé cet enseignement collectif qui s’est mis en place spontanément en même temps qu’apparaissait l’écriture en Mésopotamie, en Égypte, puis en Chine entre 3.500 et 1.200 avant J.-C.
L’école est née avec l’écriture
Depuis l’Antiquité jusqu’à ces derniers siècles, plusieurs personnalités ont joué un rôle important dans l’institution de l’école où il s’agissait d’inculquer à tous une écriture et une instruction communes. Parmi celles-ci, Aristote, Charlemagne, Napoléon, Jules Ferry…
Aristote, le philosophe grec, aurait eu le premier l'idée d’une école en 335 avant J.-C. : un « lycée » philosophique qu’il fonde à Athènes. « Seul un esprit éduqué peut comprendre une pensée différente de la sienne, sans la cautionner pour autant. » Il complète l’enseignement du grand philosophe et médecin Hippocrate : « L'homme doit harmoniser l'esprit et le corps », qui deviendra le fameux « mens sana in corpore sano » d’un poète romain du Ier siècle. Les Romains auront aussi leur école pour les enfants des plus riches.
Charles le Grand, le plus illustre des rois carolingiens
Après la chute de l’Empire romain, les monastères deviennent les lieux de transmission du savoir. Charlemagne, un de nos plus grands rois, va donner le grand coup d’accélérateur. En 742 naît ce garçon nommé Carolus Magnus, Charles le Grand. Petit-fils de Charles Martel, fils de Pépin le Bref, il est le monarque le plus illustre de la dynastie des Carolingiens.
Héritier de la dynastie carolingienne, il devient l’un des plus grands dirigeants de l’Europe, fondateur de notre civilisation chrétienne et berceau de nos nombreuses inventions. Charlemagne, roi courageux, sage et juste, aime apprendre et encourage son peuple à s’instruire. Il édicte des lois pour qu’elles profitent à tous.
Vers 789, le roi des Francs décide d'ouvrir des écoles dans tout le royaume. Et des écoles gratuites, bien avant Jules Ferry. Jusque-là, seuls les religieux sont instruits. Charlemagne crée l'école du palais d'Aix-la-Chapelle, où sont admis des enfants aussi bien de la noblesse que de simple extraction. Il proclame : « Qu'on rassemble les fils de condition modeste et les fils bien nés. Qu'on établisse des écoles pour l'instruction des garçons. » Il veut former un corps de fonctionnaires rigoureux et une élite aristocratique sur laquelle il pourra s'appuyer pour diriger son empire. Que les féministes se rassurent, les filles apprennent également à devenir des chefs et des maîtresses de maison. Pour faciliter la compréhension de la lecture par le plus grand nombre, Charlemagne la simplifie en imposant la minuscule caroline, une écriture ronde et régulière qui sera parfaitement lisible.
Philippe Auguste et les premières universités
Plusieurs siècles plus tard vont apparaître les premières universités d’Europe, dont celle de Paris, fondée par Philippe Auguste en 1200, en même temps que celles de Bologne en Italie et d’Oxford en Angleterre. On y enseigne le droit, l’art, la médecine et la théologie.
Louis XIV et les écoles paroissiales
Sous Louis XIV, l'ordonnance royale du 13 décembre 1698 oblige les parents de France à envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales, dites « petites écoles » ; et ce, jusqu'à l'âge de quatorze ans. Ces institutions sont gratuites et vont se généraliser. Elles sont financées par des communautés d’habitants, des congrégations religieuses et des legs faits à l’Église. Les enseignants sont des membres du bas clergé qui compte 120.000 clercs. À la Révolution, les clercs sont remplacés par des instituteurs censés inculquer les bienfaits de la République à travers l’instruction civique.
Napoléon, les grandes écoles et le bac
Napoléon reviendra au système de l’Ancien Régime avec les écoles chrétiennes qui doivent enseigner les principes de la fraternité et du don de soi. On lui doit, entre autres, la militarisation de l'École d’ingénieurs, Polytechnique, dont le prestige demeure intact. La Révolution française ayant supprimé les universités, Bonaparte a repris en 1808 le baccalauréat, grade du XIIIe siècle, pour le réorganiser en diplômes : cinq disciplines (sciences, lettres, droit, médecine, théologie). Ce baccalauréat, longtemps très populaire, a perdu beaucoup de son crédit auprès des employeurs d’aujourd’hui… à force de vouloir le donner à tout le monde, au nom de l’égalité !
Jules Ferry et l'école publique
Jules Ferry (1832–1893), ministre de l’Instruction publique sous la IIIe République, rend l'école obligatoire et laïque pour les enfants de 6 à 13 ans (lois de 1881 et 1882) ; il offre la gratuité au primaire et permet aux filles d'accéder à l'enseignement secondaire. Il vise à libérer l’enseignement public des contraintes religieuses.
Instruction ou éducation : la confusion à la source de la décadence
Entre éducation et instruction s’est installée une véritable contradiction. L’article 26-3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 est pourtant clair : « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants. »
La confusion commence en 1932. Le leader radical Édouard Herriot fait en sorte que le ministère de l’Instruction publique devienne celui de l’Éducation nationale. Le prétexte consiste à se référer à Turgot, Rousseau et Robespierre, qui avaient privilégié le terme « éducation ». On n’est pas loin de la rééducation ! Et, même, on y va tout droit...
Moins d’un siècle plus tard, il semble plus important à nos gouvernants actuels d’éduquer plutôt que d’instruire. Pour les ministres Belkacem, Pap Ndiaye, Belloubet ou Borne, il s’agit d’enseigner aux enfants la sexualité, les idées socialistes, l’antiracisme et les phobies en tout genre plutôt que la lecture, l’écriture et le calcul. Malgré les protestations de nombreux parents, rien ne change pour l’instant.
Résultat : l’école française est passée des premières places à la 26e ou 29e sur 85 pays (classement PISA) en quelques décennies. En 2025, elle se trouve à son niveau scolaire le plus bas de l’Histoire. Y aurait-il un rapport avec la déchristianisation de la France ? Et avec le retour à la barbarie ?

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