Selon une étude ( inquiétante )
Près de deux tiers des jeunes de 16 à 30 ans avouent par ailleurs avoir déjà joué à des jeux vidéo ou consulté les réseaux sociaux en se déplaçant en voiture, en moto, à scooter ou à vélo.
Le chiffre semble vertigineux. Près d’un jeune conducteur de scooter sur trois (30 %) avoue avoir déjà regardé une série en roulant, selon la dernière édition du baromètre Macif/Ipsos.
Parmi les « tendances marquantes » mises en avant cette année, ce baromètre annuel portant sur les addictions des jeunes de 16 à 30 ans révèle notamment des situations dangereuses sur la route dues « non seulement à la consommation de substances mais aussi à l’utilisation des écrans ». 65 % des jeunes de 16 à 30 ans disent ainsi avoir déjà téléphoné, joué à des jeux ou consulté les réseaux sociaux en se déplaçant en voiture, en moto, à scooter ou à vélo. Parmi eux, 38 % ont déclaré le faire souvent.
« Un mal-être »
Réalisé « en concertation avec un collectif d’experts », auprès d’un échantillon de 3 500 personnes âgées de 16 à 30 ans, « ce baromètre permet d’identifier et de comprendre les pratiques addictives des jeunes et de montrer quels sont les meilleurs gestes à adopter ». Pour sa troisième édition, l’étude observe cette année que « les comportements négatifs des jeunes se stabilisent mais demeurent préoccupants, signe que la crise sanitaire a fragilisé les jeunes Français et que leur mal-être est toujours présent ». Ces comportements concernent aussi bien les consommations de substances addictives, que l’utilisation des écrans.
Outre les situations de mise en danger sur la route, le baromètre montre que « la fréquence et la récurrence des pertes de contrôle liées à ces consommations se stabilisent mais se maintiennent à un niveau important ». Un peu moins de six jeunes sur dix disent ainsi avoir perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois au cours de l’année écoulée du fait de leur consommation de substance, et près de 70 % en raison de l’utilisation des écrans - pour ces derniers, la perte de contrôle se traduisait notamment par une perte de la notion du temps ou des difficultés à trouver le sommeil.
Près de trois personnes interrogées sur quatre déclarent par ailleurs avoir ressenti « des troubles, des sentiments de mal-être ou des difficultés concrètes » liées à leur consommation de substances et d’écrans, indique l’étude, qui y voit le « signe que le mal-être des jeunes est toujours présent ». 25 % des consommateurs de substances indiquent ainsi avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois (contre 26 % en 2022).