Dans la catégorie « Métiers anciens ou oubliés »
Aujourd’hui je vous présente celui de ;
Vendeuse de douces liqueurs au théâtre pendant l’entracte
(D’après « La Mosaïque du Midi », paru en 1877)
Avant le temps où les théâtres eurent un « foyer, » c’est-à-dire une salle commune, où se promènent les spectateurs pendant l’entracte ; avant le temps où des buvettes furent ouvertes aux alentours de chaque théâtre, les spectacles, devenus des lieux choisis pour les parties de plaisir, se pourvurent presque tous d’une « distributrice de douces liqueurs »
Joli nom, assurément ! Figurez-vous une demoiselle accorte, fraîche, parfois charmante, qui se tenait au parterre, dans un bureau décoré de petits lustres, de beaux vases et de verres de cristal. Elle avait sur les lèvres un perpétuel sourire, et l’amabilité de sa gracieuse personne attirait les chalands.
C’était une marchande de confitures, de boissons rafraîchissantes ou réchauffantes, selon les saisons. La distributrice de douces liqueurs débitait les fines oranges, les frais citrons, les généreux vins d’Espagne ou d’autres provenances. On faisait cercle autour d’elle, et sa recette ne laissait pas que d’atteindre un chiffre assez honorable. Ce petit commerce payait aux comédiens français une rente de huit cents livres.