Covid-19 :
Les effets sur le cerveau se confirment, même en cas de forme légère
SANTE ; Une étude constate des conséquences à long terme sur le cerveau, en particulier la « substance grise » qui comprend les neurones
Le Covid-19, avant tout une maladie respiratoire, pourrait aussi frapper le cerveau. Soupçonnés depuis le début de la pandémie, les effets neurologiques de la maladie semblent désormais avérés par des travaux récents, y compris en cas de formes légères.
Un impact délétère
On observe « un impact délétère lié au SARS-Cov-2 », le virus à l’origine du Covid-19, dans les cerveaux de personnes infectées des mois plus tôt, selon une étude publiée ce lundi dans la revue Nature. Ce travail est important car il apporte les preuves les plus solides en date que le Covid peut avoir des conséquences à long terme sur le cerveau, en particulier la « substance grise » qui comprend les neurones.
Un constat pas si récent
L’idée n’est pas nouvelle. Elle est quasiment évoquée depuis le début de la pandémie début 2020, nombre de médecins ayant alors constaté des troubles neurologiques chez des patients atteints du Covid. Depuis, de multiples études sont allées dans ce sens. Certaines ont montré que la proportion de troubles cognitifs était plus élevée chez les anciens malades du Covid. D’autres ont directement observé le cerveau de patients et y ont constaté des anomalies.
Une étude plus précise
Toutefois, la première catégorie d’études ne peut mettre en évidence un mécanisme direct de cause à effet. Quant aux seconds travaux, ils étaient réalisés sur un petit nombre de patients, généralement atteints de formes graves. Dans certains cas, il s’agissait même d’autopsies de patients décédés. L’étude publiée lundi est bien plus concluante. Elle étudie un nombre relativement important de personnes – plusieurs centaines – et s’intéresse à l’état de leur cerveau, selon qu’elles aient été atteintes ou non par le Covid-19.
Des résultats affolants ?
Quels sont les résultats ? Les anciens malades du Covid-19 ont globalement vu leur cerveau se réduire. En moyenne, une infection au virus se solde, plusieurs mois après, par une perte ou la lésion de 0,2 % à 2 % des tissus cérébraux en plus de ce qui est observé chez les non malades. Faut-il pour autant s’affoler et imaginer un virus qui remonte systématiquement au sein du cerveau et attaque irrémédiablement les neurones ? Loin de là, et l’étude ne permet de conclure ni sur les mécanismes de ces atteintes cérébrales ni sur leur irréversibilité.
L’odorat au centre
Les chercheurs font une observation cruciale, mais qui peut être interprétée de plusieurs façons : après une infection au Covid-19, les zones du cerveau les plus frappées sont celles liées à la perception des odeurs. Or, la perte de l’odorat est l’un des symptômes les plus courants du Covid-19. C’est probablement car le nerf olfactif est attaqué par le virus ou, comme le suggère une récente étude, par la réponse immunitaire à l’infection.