En ce moment ce temple républicain est souvent mis à l’honneur. Je veux parler bien sûr du Panthéon !
Mais savez-vous qu’elle est sa devise et sa signification ?
Édifié en 1790, le Panthéon doit dans un premier temps servir d’église. En effet, cinquante-six ans plus tôt, Louis XV décide de faire ériger une église en l’honneur de Sainte-Geneviève, patronne de Paris, que le roi, malade, aurait sollicitée dans ses prières de guérison. L’architecte Jacques-Germain Soufflot propose donc un projet d’église à dôme, en forme de croix grecque, c’est-à-dire avec quatre branches courtes, égales en longueur et en largeur, et emprunte au style néo-classique, en rupture avec le style baroque. Avant de s’appeler “Panthéon”, l’édifice est baptisé “église Sainte-Geneviève”. La Révolution entame cependant la déconfessionnalisation de cette église royale catholique qui devient alors un temple républicain. L’Assemblée nationale constituante vote un décret le 4 avril 1791, selon lequel le bâtiment servira dorénavant de nécropole aux “personnalités exceptionnelles qui contribuent à la grandeur de la France”.
Qui est enterré au Panthéon ?
Un an seulement après son inauguration, le bâtiment subit un lifting afin qu’il devienne un “panthéon” au sens d’un temple où reposent les dépouilles des hommes et des femmes qui ont marqué l’histoire de la nation. Sous la direction de l’architecte Quatremère de Quincy, un chantier de consolidation est engagé d’entre 1791 et 1793. Le premier tombeau accueilli – en 1791 – au Panthéon, est Mirabeau mais il n’y reste pas longtemps, car accusé de trahison. Il est bientôt remplacé par Voltaire puis Rousseau, figures majeures des Lumières.
A quoi le fronton fait-il référence ?
Quant au fronton, il est à l’image des revirements politiques de l’époque. Il est d’abord l’œuvre du sculpteur Guillaume II Coustou qu’il nomme “L’Adoration de la Croix”, lorsque l’édifice a une vocation religieuse. Il est remplacé en 1793 par une œuvre de Jean-Guillaume Moitte illustrant les idéaux révolutionnaires, lui-même supplanté par une inscription en lettres de bronze restée célèbre jusqu’à nos jours : “Aux grands hommes la patrie reconnaissante”. Cette formule est pourtant de nouveau remplacée par une autre évoquant cette fois la sainte patronne Geneviève et les rois Louis XV et Louis XVIII lorsque l’édifice est rendu au culte en 1823. C’est finalement le fameux “Aux grands hommes la patrie reconnaissante” qui s’imposera durablement à partir de 1885 lors de l’inhumation de Victor Hugo qui donne au Panthéon son statut laïc définitif.
Quels secrets renferme le Panthéon de Paris ?
Les exclus du Panthéon
Quelques personnalités historiques se sont fait exclure du Panthéon après y être entrées. C'est notamment le cas de de Mirabeau, icône révolutionnaire et première personnalité à entrer dans le monument en 1791, quelques jours après sa mort... pour finalement en ressortir trois ans plus tard. La raison ? Ses relations ambigües avec le roi Louis XVI, qu'il conseillait dans l'ombre. Une correspondance cachée avait ainsi été découverte. Sa dépouille repose finalement dans un cimetière de Clamart.
C'est donc Marat qui doit prendre sa place, mort en 1793, tué par Charlotte Corday et considéré comme un martyr de la Révolution. Mais les troubles politiques causés par la Révolution française entachent sa réputation. Entré au Panthéon en septembre 1794, il en sort finalement quelques mois plus tard, le 8 février 1795.
Voltaire a failli connaître le même sort, sous le règne de Louis XVIII qui souhaitait le retirer du Panthéon, à cause de son anticléricalisme. C'est finalement le roi lui-même qui s'oppose à cette décision, et déclare : "Laissez-le, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours".
C’est aussi Un lieu d'expériences scientifiques
En 1851, le physicien Léon Foucault obtient l'autorisation de Napoléon Bonaparte pour utiliser le dôme du Panthéon et installer son célèbre pendule.
Sa démonstration scientifique de la rotation de la Terre sur elle-même est un succès. Son expérience est cependant stoppée à la fin de l'année 1851, après le coup d'État du 2 décembre.