Paracétamol, ibuprofène, aspirine :
"Une étude met en garde contre les anti-douleurs"
La consommation d’antidouleurs a explosé ces dernières années. Pris le plus souvent en automédication, ils ne sont pas sans risque, notamment s’ils sont mélangés à d’autres substances.
Mal de tête, de ventre, gueule de bois, fièvre ou courbatures… tout le monde ou presque a déjà eu le réflexe "Doliprane", "Efferalgan" ou "Nurofen" pour atténuer les douleurs. Disponibles en vente libre, souvent pris en automédication et considérés comme des "incontournables" de l’armoire à pharmacie, ces médicaments ne sont pourtant pas dénués de risques.
Une étude de 60 Millions de consommateurs a analysé une trentaine de marques parmi les plus couramment vendues sans ordonnance, et comparé les trois principales molécules : paracétamol, ibuprofène et aspirine. Résultat : "En automédication, certains antidouleurs ont tout à fait leur place. D’autres doivent être écartés, car ils exposent à des effets indésirables sérieux ou à trop de contre-indications." Le magazine délivre quelques conseils…
Le paracétamol à privilégier
Recommandation principale de l’association de consommateurs : privilégiez le paracétamol. Parmi les trois substances actives, c’est cette molécule qui présenterait le meilleur rapport bénéfice-risque. Commercialisé sous les noms Doliprane, Efferalgan, Dafalgan ou des génériques, le paracétamol a vu sa consommation exploser ces dernières années.
Attention tout de même, qui dit à privilégier ne dit pas sans danger. "Le paracétamol n’est pas un bonbon, met en garde le Pr François Chast, de l’Académie nationale de pharmacie interrogé par France Info.
"À 3 g par jour, il est anodin. À 10 g par jour, il devient potentiellement mortel".
Avaler machinalement un comprimé de paracétamol pour survivre un lendemain de soirée est également une fausse bonne idée, car le mélange alcool et médicaments peut s’avérer dangereux.
"Les deux produits sont détoxifiés par les mêmes enzymes hépatiques, les mêmes types de mécanismes cellulaires. Et donc, à un moment, quand on a consommé trop d’alcool, on a épuisé ses chances de détoxification du paracétamol et il devient toxique pour le foie, au point qu’on peut avoir de véritables lyses hépatiques", met en garde François Chast.
Enfin, toutes les marques de paracétamol ne se valent pas. Selon 60 Millions de consommateurs, la marque Dafalgan serait à privilégier, suivie de Doliprane. Outre le principe actif, les comprimés contiennent des additifs (agents de texture, d’enrobage, adjuvants…) tels que du gluten, du sodium (sel), du saccharose ou du sorbitol (sucres) de l’aspartame (édulcorants)… qui peuvent s’avérer toxiques pour certaines personnes.
L’ibuprofène avec (grande) modération
En deuxième choix, vient l’ibuprofène Selon 60 Millions de consommateurs, son efficacité est couplée à l’intérêt de ses composantes anti-inflammatoires, que l’on ne retrouve pas dans le paracétamol.
Mais plusieurs études antérieures ont mis en garde sur les effets secondaires de la molécule, notamment son impact sur la fertilité, mais aussi sur le système cardio-vasculaire.
L’ibuprofène augmente le risque "de problèmes cardio-vasculaires, comme l’infarctus ou l’accident vasculaire cérébral (AVC), chez les patients prenant de fortes doses" indiquait en 2015 une étude de l’Agence européenne du médicament. Une autre analyse publiée en 2011 dans le British Medical Journal, indique même qu’un patient sous ibuprofène aurait 77 % de risques de plus de mourir d’un AVC qu’un patient prenant un placebo. Un chiffre à prendre en compte, notamment pour les femmes qui absorbent de l’ibuprofène en parallèle de la pilule (qui augmente déjà le risque cardio-vasculaire).
La molécule doit donc être prise avec précaution, en respectant strictement les dosages et sur des périodes courtes, de préférence sur avis médical.
Côté marques, 60 Millions de consommateurs recommande plutôt Antaréne, Advil, Nurofen et Spedifen.
L’aspirine à éviter
60 Millions de consommateurs recommande d’éviter au maximum de recourir à l’aspirine, en raison d’un ratio "bénéfice-risque" défavorable. Longtemps utilisée pour traiter la fièvre ou la douleur, des études successives sur ses effets secondaires l’ont peu à peu effacée au profil d’autres substances moins dangereuses.
"Aujourd’hui, sa seule indication raisonnable est la prévention de l’agrégation plaquettaire chez les personnes qui ont des troubles cardio-vasculaires et donc c’est le cardiologue qui prescrit l’aspirine." indique François Chast à France Info.
Pour les douleurs bénignes, la toxicité rénale et hépatique de l’aspirine ou les risques de saignements gastro-intestinaux qu’elle fait courir la rendent trop dangereuse pour être utilisée régulièrement, selon 60 Millions de consommateurs. L’association indique que tous les médicaments testés composés d’aspirine sont "à éviter", l’Aspro Caféine serait même "à proscrire".
Nota:L'UFC-Que Choisir a enquêté dans plus de 700 pharmacies et a constaté que les conseils donnés n'étaient pas toujours avisés, voire dangereux.
Source :sud-ouest.fr ( A la unepolitiquesanté)
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