A l’occasion de ces fêtes de fin d’année allons faire un petit tour du côté de l’histoire plus particulièrement celles des recettes qui honoraient les tables d’autrefois
Voici aujourd’hui une recette du passé pour des plats de fêtes ou du quotidien qui changent de la dinde aux marrons et du steak-frites.
Un bon bouillon pour les lendemains de fête
(XVIe siècle, France)
Ingrédients : un coq, un jarret de veau, une poignée d'orge, des racines de persil, de l’oseille, du fenouil, de la chicorée, du myrte
La recette à l’ancienne : « Prenez un coq et un jarret de veau, qu'on fera cuire en eau avec une poignée d'orge, racines de persil, oseille, fenouil, chicorée, myrte, de chacun une once (20g), à la fin on ajoutera feuilles d'oseille, pourpier, laitue, sommités de mauves, violettes de Mars, de chacune demie poignée. Puis sera gardé le bouillon, duquel le patient en prendra par quatre matins, deux heures devant manger, en le faisant bouillir avec un doigt de citron »
Pour la mettre au goût du jour : Vous pouvez remplacer le coq par du poulet ou du canard. Favorisez les herbes fraîches, et évitez le myrte (arbuste méditerranéen dont les feuilles sont utilisées comme aromate) : c'est un peu fort pour nos palais.
Bon à savoir; Cette recette ne sort pas d’un manuel de cuisine mais des œuvres complètes du plus fameux médecin du 16ème siècle. Ambroise Paré, le père de la chirurgie, conseillait ce bouillon pour se nettoyer les reins, et éviter les caillots : « Une opération merveilleuse, écrit-il, car par l'urine on verra grande quantité de matière crasse et visqueuse. […] Il nettoie et expelle les parties dédiées à l'urine et ne fait aucune nuisance à l'estomac ». Cette recette évitait-elle vraiment de passer sous son bistouri ? Il y a peu de chances : « Aujourd'hui, on déconseille plutôt les protéines en cas de problèmes de reins », assure le docteur Jean Vitaux, gastro-entérologue et auteur des « Petits plats de l’histoire ». Selon lui, ce bouillon est tout indiqué pour reposer le système digestif et les intestins, qui entre les problèmes d’hygiène et de conservation des aliments, étaient soumis à rude épreuve à l’époque d’Ambroise Paré. Aujourd’hui, gageons qu’on bon bouillon fait l’affaire pour soigner une gueule de bois.
Sujétion ; Il suffit d'essayer pour voir si l'effet produit prouve sa renommée
Bon Dimanche