Réflexion............
Après la charlymania nous venons de vivre la johnnymania
10 jours plus tard effectuons à tête reposée une réflexion sur ces moments républicains qu’ont été ces deux décès que nous peuple de France venons de vénérer avec beaucoup de sincérité.
La mort de Johnny Hallyday a eu lieu un jour après la mort de Jean d’Ormesson, et cette simultanéité a évidemment été une "curiosité" supplémentaire pour les médias. Jean d’Ormesson et Johnny Hallyday, si leur personnalité était très différente et probablement qu’ils étaient admiré par des personnes différentes, ils ont tous les deux incarné la France, l’esprit français, le "roman national". Tous les deux étaient d’une grande simplicité, d’une grande proximité, et probablement, ils étaient aussi sur le petit nuage d’une popularité folle qui pourrait rendre fou. Ils sont restés les pieds sur terre. Et tous les deux ont manqué d’une reconnaissance paternelle. Assurément qu’une certaine France était Johnny pendant ce "moment républicain" de la Madeleine. C’était un moment de convergence nationale. Ces rassemblements basés sur une émotion forte sont peu nombreux et peut-être nécessaires pour faire vivre l’appartenance à une nation. Cela a été le cas le 11 janvier 2015 lors de la grande manifestation après l’attentat de "Charlie-Herbo", peut-être un peu vite oubliée.
Il y en a eu d’autres, parfois basés sur des émotions positives, comme la victoire de l’équipe de France à la coupe du monde de football, le 12 juillet 1998. Dès ce soir-là, un million et demi de personnes se sont rassemblées aux Champs-Élysées et le lendemain, les joueurs ont, pour l’occasion, défilé aux Champs-Élysées devant un demi-million de personnes.
Dans son hommage devant la Madeleine, notre président a exprimé simplement cette "communion" dans l’émotion : je cite : « Il ne savait pas vraiment exprimer ce qu’il vivait, il préférait les silences. Alors il chantait les mots des autres, les chansons des autres. Il n’osait pas avouer ce qu’il ressentait, il aimait la pudeur. Alors il se brûlait au contact du public, dans la ferveur de la scène et il s’offrait entièrement, terriblement, furieusement à vous. Il aurait dû tomber cent fois, mais ce qui l’a tenu, ce qui souvent l’a relevé, c’est votre ferveur, c’est l’amour que vous lui portez. Et l’émotion qui nous réunit ici aujourd’hui lui ressemble. Elle ne triche pas. Elle ne pose pas. Elle emporte tout sur son passage. Elle est de ces énergies qui font un peuple parce que pour nous, il était invincible, parce qu’il était une part de notre pays, parce qu’il était une part de ce que l’on aime aimer. ».
Elle ne triche pas, elle ne pose pas, cette émotion. C’était exactement les mots qu’il fallait donner à cet hommage populaire : qu’on aime Johnny, qu’on le déteste, qu’on en soit indifférent, cette émotion de plusieurs millions de Français, elle est un fait.
Elle n’est pas virtuelle, elle n’est pas posture, elle n’est pas arrière-pensée.
Elle est bien réelle, elle est sincère, elle est spontanée. Et surtout, elle est respectable.
Il me semble bon ici de rappeler que le respect est l’une des principales vertus de la République.

Bon Dimanche...............