«Madame pipi» face à la concurrence
Les «préposées aux toilettes» font face à une concurrence qui progresse: les systèmes de paiement automatique. Tourniquets et autres portes coulissantes aux toilettes ont la cote…
On les appelle «préposée aux toilettes», «déléguée à l’entretien des sanitaires» ou encore «technicienne spécialisée.» Mais pour le grand public, ce sera le plus pittoresque «madame pipi», bien que l’on trouve quelques hommes dans le métier. Un surnom sans doute un peu péjoratif, que les intéressé(e)s détestent d’ailleurs…
Mais qu’importe. Des préposées aux toilettes, on en trouve encore et toujours. Dans des stations-service, des centres commerciaux, dans certaines gares, etc. Mais aujourd’hui, ces préposées et leur petite assiette en porcelaine doivent faire face à une concurrence de taille: les toilettes munies de systèmes payants automatiques, lesquelles commencent à fleurir un peu partout.
De quoi parle-t-on? De ces tourniquets, tripodes, portes coulissantes et autres serrures automatiques, soit tout appareil qui ne laisse franchir l’usager que moyennant une pièce de monnaie, et qui remplace progressivement les préposées aux accès des toilettes…
Ça se vend de plus en plus
Chez Kaba Belgium, spécialisée, entre autres, dans la commercialisation de systèmes payants pour les toilettes, on confirme la tendance. « C’est un fait, nous en vendons de plus en plus, explique Egon Willems, de la filiale belge de Kaba. Principalement dans les stations-service, restoroutes, restaurants et autres encore…» L’objectif: outre, selon Kaba, une gestion plus pratique de la fréquentation des toilettes, l’idée est de rentabiliser un service qui, par nature, ne rapporte rien.
«Un autobus avec 50 personnes qui s’arrête 5 minutes pour un «arrêt pipi» ne rapporte rien au gérant de la station-service ou du restoroute. Le système de paiement automatique permet, lorsque l’usager a payé son accès aux toilettes, de lui rendre un ticket proposant une ristourne sur un produit, un café au restoroute, par exemple. Le return est très bon. Et je peux vous garantir: ça marche très bien!» Quant à l’entretien des toilettes, il peut alors être assuré par un membre du personnel ou pris en charge par un prestataire indépendant, alors financé par les rentrées à la machine.
On notera toutefois que si les systèmes automatiques ont le vent en poupe, certaines enseignes laissent l’accès gratuit aux toilettes, tandis que d’autres préfèrent passer par une préposée «classique», jugée plus «conviviale» et «humaine», comme l’explique cette enseigne de restauration qui n’a toutefois pas souhaité voir son nom associé aux préposées aux toilettes.