Vendanges précipitées dans les rouges
Après Une floraison difficile en juin, à cause d’une météo défavorable, L’année est effectivement tardive, en Gironde comme ailleurs. Il faut remonter à un quart de siècle pour trouver un cycle de maturation aussi poussif.
Alors que les viticulteurs pensaient ne commencer à récolter le raisin qu'en fin de semaine prochaine, la plupart ont contacté les vendangeurs en urgence. Ils souhaitent récolter les grappes avant que la pourriture ne se forme sur le raisin.
C'est surtout le climat de ces derniers jours qui a perturbé le calendrier de ceux qui voulaient profiter des derniers rayons de cet été indien.
Mais l'humidité matinale et la chaleur de l'après-midi n'ont pas fait bon ménage et la pourriture risquait d'apparaître sur les grappes.
Les châteaux ont donc bouleversé leur planning. Pour certains, d'appellation Graves, Côtes de Bordeaux et autres Pomerol, un peu visionnaires, en ont profité pour vendanger sous le soleil dès mercredi. D'autres le feront donc ce week-end et en début de semaine prochaine.
L’autre caractéristique de l’année est dans les volumes attendus. Ils sont là aussi historiquement faibles en Gironde et encore plus faible dans les vignobles de l'entre-deux-mers ou la grêle du mois d'août a laissée des séquelles avec par endroit des rendements proches de zéro. Il faut remonter au gel massif de 1991 pour voir aussi peu de raisins sur les ceps. Les estimations officielles sont à 4,5 millions d’hectolitres.
L’an passé, le vignoble en a vendu 5,5 millions ! Autant dire que les cours commencent à s’en ressentir. Les prix des transactions en vrac (sur les millésimes précédents) sont déjà à la hausse. Tenaillés par les coûts de production, nombre de producteurs ne pourront qu’augmenter plus ou moins leurs tarifs.