Aujourd’hui le " Carambar "
l’histoire secrète du célèbre bonbon français aux 5000 blagues
L’incontournable friandise à la forme allongée caractéristique a fêté ses 70 ans en 2024. Parmi les ingrédients de son succès, les plaisanteries qui doivent, elles aussi, s’adapter à l’époque.
À la fraise, au citron ou au caramel originel, les Carambar fêtent cette année leurs 70 ans et traversent les générations, sans l’ombre d’une ride. Plus de 9 Français sur 10 connaissent cette marque emblématique et l’apprécient, selon Toluna, une entreprise spécialisée en études de marché. Parmi les vecteurs qui ont participé à la renommée de Carambar, les blagues courtes inscrites à l’intérieur des emballages sont désormais devenues incontournables.
Ces plaisanteries sont apparues en 1969, quinze ans après un heureux accident dans une confiserie du nord de la France. Du caramel et du cacao sont mélangés et assemblés dans un bonbon allongé, qui séduit ses créateurs, Georges Fauchille et Augustin Gallois. Les deux hommes s’empressent alors de le commercialiser sous le nom de « Caram’bar ». Pour établir « une proximité avec les consommateurs », les créateurs créent « d’abord des points, à récupérer dans l’emballage », raconte Hélène Riboulleau, directrice marketing des marques Carambar & Co. Viennent ensuite les blagues, qui s’ajoutent aux points. « Des concours ont été organisés avec des écoles pour écrire des devinettes, des rébus et des charades », détaille la représentante.
Depuis, les plaisanteries ont évolué, il y a celles « qu’on ne se permettrait plus de faire » ou d’autres qui ne collent plus avec l’époque. « L’une d’elles portait sur le magnétophone, je ne suis pas sûre que les jeunes sachent ce que c’est », s’amuse Hélène Riboulleau. Parmi les 5000 blagues publiées depuis 1969, les thèmes les plus représentés portent sur les fruits et légumes, la nature ou les astres. Certains métiers sont également moqués (gentiment) comme le comble d’un facteur qui est « de perdre sa lettre de motivation ». « En 2024, quand on interroge nos consommateurs, les blagues sont indissociables de nos bonbons », relève la directrice marketing.
Si le secret de leur rédaction n’est pas révélé, il s’écoule neuf mois « entre le moment où la décision est prise de retravailler les blagues et celui où le consommateur va les voir apparaître dans les emballages ». Un travail d’autant plus minutieux que les papillotes n’excède pas sept centimètres de longueur. Pour Hélène Riboulleau, cette stratégie a permis de créer « un attachement émotionnel » auprès des consommateurs avec un « enjeu de transmission très fort chez Carambar qui crée un moment de complicité entre les générations ». Pour renforcer cette idée de « famille », les personnages Carambar ont également été créés en 2014.
Cette « love brand » est un succès à la française, qui appartient aujourd’hui au groupe Carambar & Co, lancé en 2017 et regroupe des dizaines de marques de confiseries et de chocolat comme Lutti, Vichy, la Pie qui Chante ou encore Poulain. L’entreprise, aux 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, détient quatre sites de production en France, dont un à Bondues, dans les Hauts-de-France, un autre à Saint-Genest d’Ambière dans la Vienne, un atelier à Vichy et un autre à Strasbourg.
À l’intérieur de celui de Bondues, qui produit les Carambar, plus de 82 000 kilomètres de bonbons sont confectionnés chaque année, « soit l’équivalent de deux fois le tour de la Terre ». Chaque minute, 2000 Carambar sont ainsi dégustés dans le monde mais ils sont à consommer avec modération pour éviter des apports en sucre trop importants, notamment chez les plus jeunes.
Son histoire…………..
Carambar est créé le 2 janvier 1954 à Marcq-en-Barœul par monsieur Fauchille dans l’usine de Chocolat Delespaul-Havez. Après une étude auprès d'enfants, il estime que ceux-ci aimeront les bonbons au caramel de forme allongée Contrairement à certaines affirmations, il n'y a pas eu d'accident de mélange de caramel et de cacao tombés dans une machine déréglée. Cette machine fabrique une barre de caramel débitée à la longueur, d'où l'origine du nom Caram’Bar.
Au lancement, l'idée marketing est de faire un papier d'emballage rouge, fuchsia et jaune reconnaissable sur les comptoirs des épiceries avec un prix de 5 centimes, accessible à tous. Le bonbon fait à l'origine 12 mm de large et 62 mm de long. Vinrent ensuite les points DH ; ceux-ci pouvait être échangés pour obtenir un lot en échange. En 1960, 300 millions de barres étaient vendues.
En 1965, la Générale Alimentaire achète l'entreprise Delespaul-Havez et la marque Carambar. En 1969, des blagues remplacent les points DH.
En 1972, Caram’Bar s’allonge. Sa taille passe de 6,2 à 10 cm pour 12 g[réf. souhaitée], rebaptisé Super Caram'bar et un prix en conséquence (dix centimes au lieu de cinq centimes de franc)[réf. souhaitée]. En 1973, l'entreprise crée une version fruitée, avec des arômes artificiels : fraise, orange et citron. En 1977, l'apostrophe disparaît pour devenir Super Carambar et passe de 12 à 10,5 g toujours pour 10 cm. Une saveur réglisse est lancée mais c'est un échec commercial.[réf. souhaitée]
En 1980, la marque passe sous le giron de l'entreprise française Danone qui absorbe l'entreprise Générale alimentaire. En 1984, Super Carambar est rebaptisé « Carambar et ne mesure plus que 8,5 cm[réf. souhaitée] pour 9,4 g. Lancement du Carambar goût cola en boulangeries[réf. souhaitée]. En 1990, sa taille est ramenée à 8 cm pour 8 g, taille qu'elle conserve jusqu'à présent.
En 1993, un Carambar de 405 cm pour 212 kg établit un record.
En 1998, Carambar passe sous le giron de l'entreprise britannique Cadbury[6].
Le 20 janvier 2010, l'entreprise américaine Kraft Foods rachète pour treize milliards d'euros la société Cadbury. Du fait de ce rachat, Carambar est détenu par Kraft Foods. Puis le 1er octobre 2012, Carambar appartient au groupe américain Mondelēz International (issu d'une scission de l'américain Kraft Foods).
Le 23 octobre 2015, la société Mondelez International annonce qu'elle met en vente une partie de sa division confiserie et se sépare de la marque Carambar. En mai 2017, Carambar, Kréma, La Pie qui Chante, Vichy, Poulain et Suchard) sont cédées au fonds d'investissement français Eurazeo pour une valeur d'environ 250 millions d'euros. Ces marques sont regroupées au sein du groupe Carambar & Co.
La production annuelle de Carambar est de 900 millions de barres.