Il vous faudra la payer !
« Une élection coûte plusieurs millions d’euros, alors deux à la suite voir peut-être 3 ? »
Organiser des élections n’est pas de tout repos. Selon un rapport du Sénat publié en 2015, les élections législatives de 2012 avaient coûté 154 millions d’euros — une somme « qui ne prend pas en compte certaines dépenses qui sont supportées par d’autres programmes budgétaires, à l’instar des dépenses relatives au personnel mobilisé lors des élections, ou les dépenses engagées par les communes », précise le rapport.
Plus récemment, le coût des élections régionales et départementales de 2021 avait été calculé à 322,4 millions d’euros, comme rapportait Le Figaro. « Dans le détail, les élections départementales 2021 devraient coûter 138,5 millions et les régionales 155,6 millions. » Les scrutins de cette année-là avaient cependant la particularité de coûter encore plus cher aux communes, qui avaient dû s’équiper en matériel pour éviter la transmission du covid. Les mairies avaient dû acheter « masques, visières, gel hydroalcoolique et autotests », ce qui avait augmenté de « 20 % les plafonds des dépenses de campagne », selon le quotidien.
Cette année, les mairies doivent toujours prendre en compte l’installation des bureaux de vote, avec les urnes, les isoloirs, mais aussi les bulletins. Or, « le coût pour les communes ne fait pas l’objet d’un suivi par le ministère de l’Intérieur ; il est donc difficilement estimable », expliquait le rapport du Sénat.
En plus des frais logistiques, les coûts engagés lors des scrutins résultent de deux types de dépenses.
Premièrement, il y a les coûts « préparation et de l’organisation matérielle du scrutin par l’administration centrale et les préfectures », qui comprennent les « indemnités versées aux personnels mobilisés lors des scrutins ainsi que des frais d’assemblée électorale versés aux communes. »
Il y a ensuite les coûts associés aux remboursements des frais de campagnes des candidats, ainsi que pour les affichages.
Il reste cependant difficile d’estimer exactement combien l’organisation d’élection coûte. Dans son rapport, le Sénat indiquait « qu’il n’est pas possible de disposer d’une vue complète sur le coût associé à l’organisation des élections en France. » En effet, les dépenses de l’État pour l’organisation des élections sont prévues dans des programmes budgétaires, mais qui ne regroupent pas toutes les dépenses. « Les dépenses relatives au personnel du ministère de l’Intérieur, mobilisé lors des scrutins, sont retracées dans d’autres programmes », et comme celles d’autres ministères impliqués dans la tenue des élections.
Dans tous les cas, bien qu’il n’y ait pas de chiffres définitifs, une élection représente des sommes à hauteur de plusieurs millions d’euros. D’après le rapport du Sénat, 52 % des dépenses concernent la propagande électorale, c’est-à-dire la « mise sous pli et envoi de la propagande et remboursement de l’impression aux candidats ». Le remboursement forfaitaire des dépenses des candidats représente 24 % des dépenses. Mais après ces dépenses, il reste encore à prendre en compte toutes les questions d’organisation — et ce sont aux mairies d’avancer ces frais-là.
Les villes portent une partie du coût des élections
L’association des maires de France (AMF) alertait cependant sur « les difficultés d’organisation des scrutins législatifs du 30 juin et 7 juillet » dans un communiqué de presse, paru le 10 juin. « L’organisation matérielle des élections représente une charge importante pour les communes, dont l’exécutif ne semble pas avoir pleinement conscience », expliquait l’association.
A propos de la dissolution :
L’Assemblée nationale a été dissoute : les 577 députés français ont donc perdu leur emploi. Si beaucoup préparent leur réélection et font campagne, un grand nombre pourrait se retrouver sur le carreau. Ils pourront toucher des aides, s’ils ne sont pas réélus.
Habituellement, lorsqu’une personne se fait licencier, elle doit être convoquée par son employeur pour réaliser un entretien préalable. Les 577 députés français ont, eux, appris leur renvoi à la télévision, en même temps que la France entière, le dimanche 9 juin au soir, lorsque le président Emmanuel Macron nous a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.
Que va-t-il donc se passer maintenant pour les députés démis de leur fonction ? Ont-ils le droit au chômage, comme les salariés licenciés ?
Les députés au chômage touchent des aides
Tout d’abord, il est important de préciser que la situation des députés n’est pas exactement la même que celles des salariés licenciés. Les parlementaires vont être nombreux à se présenter à nouveau aux élections législatives, et donc nombreux à tenter de retrouver leur siège. Certains ne seront pas au chômage longtemps.
En revanche, ceux qui perdront les élections se retrouveront dans une autre situation.
Pour les députés sortants et non réélus, il existe plusieurs options.
S’ils étaient fonctionnaires (40 % des députés élus en 2022 venaient du corps public), alors ils retrouveront automatiquement leur ancien emploi.
Pour les députés qui officiaient dans le secteur privé avant leur élection, « ils peuvent également bénéficier d’une garantie de réintégration professionnelle sur un poste identique ou similaire à celui qu’ils occupaient auparavant », détaille Actu.fr. Cette garantie ne vaut cependant que si les élus n’ont réalisé qu’un seul mandat. S’ils ont été réélus, ils bénéficient seulement d’une « priorité à l’embauche », comme expliquait en 2022 La Croix.
De belles indemnités de chômage
Enfin, pour ceux qui n’auraient pas la possibilité de retrouver tout de suite un emploi, il y a des indemnités. Ces allocations ne fonctionnent cependant pas totalement comme l’assurance chômage : elles sont financées « directement par les députés en exercice », note Actu.fr, et elles sont gérées par « la Caisse des dépôts et consignation », ce qui fait que « les députés ne passent pas, donc par la case France Travail. »
Cette allocation versée aux anciens députés est généreuse : « les députés toucheront 4 353,31 euros bruts par mois ». Les parlementaires doivent remplir quelques conditions pour la toucher : ils ne doivent « être en recherche d’emploi, ne pas avoir atteint l’âge ou le nombre de trimestres donnant droit à une retraite à temps plein, et avoir cotisé pendant au moins six mois. » S’ils cochent toutes les cases, ils peuvent toucher cette aide pendant 18 mois — mais cette durée peut être allongée à « 22,5 mois lorsque l’ancien député a plus de 53 ans, et à 27 mois s’il a plus de 55 ans. »
Platon disait que ce qu’il en coûte aux gens de ne pas s’occuper de politique, c’est d’être gouvernés par des gens pires qu’eux-mêmes. La classe politique semble aujourd’hui condamnée sans appel. De telles condamnations ignorent la nature même de l’action collective qui est toujours bâtie sur le compromis, surtout dans le cadre d’organisations démocratiques, ouvertes et plurielles. L’exigence d’une correspondance terme à terme entre ce qu’on croit en tant qu’individu et ce que les organisations auxquelles on appartient proposent repose sur un mythe, celui de pouvoir modeler la vie associative comme on règle sa vie privée. Le jugement est souvent catégorique. On prend parti ; on proclame haut et fort ses couleurs. Et plus on les brandit, plus on estime être une personne de conviction.
Le recul, le retour sur le parcours de nos idées, nous apprend cependant que ces opinions vieillissent, se transforment, se trahissent jusqu’à s’entre-dévorer. Pas toujours, bien sûr, mais souvent. Les couleurs vives s’estompent au contact d’autres teintes. On le sait tous par intuition ; l’expérience nous le confirme.