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Crieurs des morts : " un funèbre métier du passé "
Crieurs des morts : un funèbre métier du passé
Dans les campagnes, on les appelle les clocheteurs, en raison des clochettes qu’ils agitent sur leur passage pour attirer l’attention des badauds. Oubliez la discrétion, leur mission est que le monde entier apprenne la nouvelle.
« Aujourd’hui, le deuil est du domaine de l’intime, explique l’historienne Elisabeth Belmas du laboratoire de recherche Iris. Mais à l’époque, les événements comme la naissance et la mort appartenaient à la communauté. » Vêtus d’une robe et d’un chaperon noirs, parfois flanqué de l’écu du défunt s’il s’agit d’un prince, ces officiers publics effectuent une tournée pour diffuser la liste des décédés et l’horaire des funérailles au plus grand nombre. À la mort de Jean de Berry, l’un des fils du roi de France Jean Le Bon, en 1416, huit crieurs ont ainsi parcouru les rues de Paris pendant quatre jours pour annoncer sa disparition.
Que crient les clocheteurs exactement ?
Après avoir annoncé le nom du défunt et les détails de ses funérailles, ils exhortent la population à faire une prière pour lui en prononçant cette formule consacrée : « Priez Dieu pour les trépassés. » Le nombre de tintements de clochette varie selon le statut social du disparu : à Paris, un noble a le droit à deux coups de clochette contre un pour les roturiers.
De l’affichette au faire-part
Mais avec l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, des affichettes de taille A3, placardées sur les murs de la ville et les portes de l’église, remplacent peu à peu leurs annonces tonitruantes. Puis au XVIIIe siècle, les plus riches commencent à distribuer à une liste de destinataires choisis, des petits billets, ancêtres des faire-part. À la Révolution, la pratique des affichettes est interdite et seuls restent les faire-part. Les nobles suppriment la mention de leur titre pour la remplacer par le détail de la parenté. C’est de là que vient l’énumération des noms encore affichés aujourd’hui. Au XIXe siècle, le faire-part se généralise, y compris dans les classes populaires, avant d’être remplacé à son tour au début du XXe siècle par les avis d’obsèques publiés dans les journaux.