Supprimer ses mails, c’est bien. En envoyer moins, c’est mieux.
Pour réduire son empreinte carbone, il est recommandé de supprimer ses mails inutiles. En réalité, il faut aller bien plus loin.
Certaines « bonnes pratiques » écologiques sont tellement ancrées dans notre quotidien que nous ne nous posons plus la question de leurs bienfaits. Mais parfois, certains réflexes peuvent nous faire passer à côté du réel problème. C’est par exemple le cas du fameux conseil : « supprime tes mails, c’est bon pour la planète » ! Chaque fin de semaine, vous avez pris l’habitude de faire le ménage dans vos boîtes e-mail, histoire de partir en week-end « l’esprit tranquille ». Mais si vous le faites pour l’environnement, cette stratégie prétendument bénéfique ne représenterait finalement qu’une goutte d’eau dans l’océan.
Si la production et la consommation numérique représentent 3,7 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre, le stockage des mails, lui, vaut également son petit pesant de carbone. Sachant que plus de 280 milliards de mails sont envoyés chaque jour dans le monde et que l’envoi d’un e-mail possède une empreinte carbone moyenne de 4 grammes, l’addition peut s’élever à environ 410 millions de tonnes de CO2 par an, calcule l’application mobile Greenly.
Compte tenu de ces données, supprimer des e-mails peut donc laisser penser que l’énergie liée au stockage est efficacement réduite de ce bilan carbone. Mais ce serait faire fi des autres paramètres tels que l’énergie générée par le simple envoi du mail. « Plutôt que de supprimer des milliers de mails de quelques dizaines de Ko, autant supprimer en priorité de gros fichiers : DivX, photos, vidéos, versions d’installation de logiciels, etc », souligne le collectif GreenIT sur son site.
Sans compter les dépenses associées à l’activité en elle-même : en effet, supprimer ses mails entraîne aussi une consommation d’énergie. Un problème que soulève Frédéric Bordage, fondateur du collectif GreenIT, contacté par ETX Studio : « En supprimant vos e-mails, vous utilisez votre ordinateur, le réseau, les serveurs, etc. Ce qui au final coûte moins plus cher que les stocker. La vraie solution, c’est surtout d’en envoyer moins ».
Nous voilà prévenus !