Attention aux examens médicaux inutiles !
Le magazine 60 millions de consommateurs nous alerte sur les nombreuses prescriptions d'analyses et examens médicaux inutiles qui auraient de nombreuses conséquences sociales, psychologiques et écologiques.
Prise de sang, test respiratoires, radiographie, échographie Doppler… De nombreux examens médicaux sont nécessaires pour contrôler ou détecter les diverses pathologies possibles de l’organisme. Cependant, d’après une enquête de 60 millions de consommateurs, il semblerait qu’un bon nombre d’entre eux sont proposés aux patients sans réel fondement. Problème : ils sont coûteux à la fois pour les finances publiques, l’environnement et la santé des patients.
20 % des examens médicaux sont injustifiés
Selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), un examen sur cinq serait injustifié et plus précisément : les examens de dosage de la vitamine D ou de l’antigène prostatique spécifique (PSA), les examens thyroïdiens, les bilans sanguins et les examens pré-anesthésiques systématiques. Plus inquiétant encore, 40 % des actes d’imagerie médicale seraient évitables. La radiographie du crâne quasi systématique en cas de traumatisme crânien et la radiographie du dos en cas de lombalgie sont particulièrement visées. C’est également le cas des radios pulmonaires de dépistage de cancer chez les patients sans symptôme et l’ostéodensitométrie proposée aux patientes ménopausées sans facteur de risque. L’Irdes s’alarme aussi du nombre croissant d’échographies, avec 2 % d’examens supplémentaires chaque année.
Comment expliquer ces surdiagnostics ?
Ces prescriptions superflues s’expliquent entre autres par le cloisonnement trop présent entre les soins de ville et l’hôpital et les habitudes bien ancrées des praticiens. L’absence de recommandations officielles en matière de diagnostic est également pointée du doigt, ainsi que la demande de certains patients qui, profitant de la gratuité des services, souhaitent s’assurer être en bonne santé sans raison justifiée.
Un coût excessif pour l’Assurance maladie
Ces examens inutiles sont de plus en plus débattus car ils représentent un coût important pour l’Assurance maladie, et subséquemment, la collectivité. En effet, ce service est financé à 90 % par les cotisations sociales et les contributions des travailleurs. Le reste provient d’une partie des impôts collectés par l’Etat (9 %) et des taxes sur le tabac et l’alcool (1 %). Or, le budget versé aux examens biologiques se chiffre à trois milliards d’euros chaque année, et il s’élève à six milliards d’euros pour les examens d’imagerie médicale.
Un impact sur la santé des patients
Enchaîner les examens médicaux n’est pas de tout repos et crée une source de stress et d’angoisses pour le patient (temps d’attente, interprétation des résultats, etc). Le magazine rappelle également que « tout geste invasif (prise de sang, biopsie, ponction, injection de produit de contraste, etc) présente un risque d’effets secondaires, voire d’accident. Les radiographies, mammographies et scanners, exposent à des rayonnements dont les effets se cumulent tout au long de la vie et peuvent avoir une incidence sur le risque de cancer à long terme ».
Mais ce n’est pas tout : l’autre piège des examens inutiles est qu’ils font prendre le risque au patient de se faire diagnostiquer une pathologie ou une simple anomalie qui aurait pu ne jamais faire parler d’elle. Or, cette découverte entraîne la prise de traitements superflus, non sans conséquences pour l’organisme et/ou le bien-être. C’est par exemple le cas des prescriptions de frottis chez les femmes de moins de 25 ans, entraînant un surdiagnostic de lésions du col de l’utérus qui pourraient disparaître spontanément, mais qui sont finalement traitées au risque d’endommager le col de femmes en âge de procréer. Les ablations inutiles de thyroïdes en raison d’une tumeur bénigne sont également très controversées car elles entraînent ensuite la prise d’un traitement à vie. Entre 2008 et 2012, 25 000 Françaises auraient subi cette chirurgie pour rien.
Des répercussions sur l’environnement
Le magazine des consommateurs s’indigne également des conséquences désastreuses de ces examens pour l’environnement qui induisent de fortes dépenses énergétiques. Les déchets produits par ces soins ne sont pas anodins non plus, en particulier parce qu’il s’agit souvent de matériels à usage unique. Certains sont facilement traités car ils peuvent être récupérés avec les ordures ménagères, mais pour la majorité d’entre eux, il faut passer par une filière d’élimination spécifique. D’après un rapport du Ministère de la Santé en 2016, les établissements médicaux produisent environ 700 000 tonnes de déchets de toute sorte chaque année, un chiffre en constante augmentation.
Comment savoir si un examen médical est justifié ?
Avant de réaliser un examen médical, 60 millions de consommateurs liste sept questions essentielles à poser à son médecin, afin de vérifier s’il est essentiel ou non :