Economie:

« L’indépendance d’une nation exige sa liberté économique »
En France, si vous souhaitez vous faire haïr d’un maximum de personnes en une seule phrase, il existe un moyen infaillible : dites que vous êtes libéral. Le libéralisme est devenu le repoussoir favori, la cause à mettre en avant pour justifier de tous nos malheurs et de toutes nos fautes.
Le libéralisme est mis en accusation, car il implique une libre circulation commerciale des biens et des personnes, une diminution voire une suppression des droits de douane de telle sorte que le marché des biens proposés devienne de plus en plus large. La mondialisation demande toujours plus de dérégulation, afin de ne pas fausser les mécanismes de marché devant agir de façon « pure ». Les traités de libre-échange sont présentés comme la mise en application des principes libéraux, avec tous les effets secondaires négatifs qui précèdent.
Il faut en résumé :
- Éviter le simplisme: les notions économiques, telles que la mise en concurrence, sont paradoxales et ne peuvent s’aborder par un principe univoque.
- Revenir aux qualités de l’entrepreneur comme socle véritable du libéralisme. L’économie s’apprend sur le terrain, dans le monde de l’entreprise. Les tenants de la mondialisation simpliste ne sont pas des hommes d’entreprise : ils sont économistes théoriciens restés à l’université ou bureaucrates d’une quelconque institution. Ils n’ont pas ou peu mis les pieds dans le monde de l’entreprise, les « parachutages » sans avoir fait ses armes n’étant évidemment pas légitimes pour revendiquer une expérience.
- La notion primordiale en économie est la différenciation : savoir comment se démarquer des autres. Ce n’est ni la concurrence, ni l’équilibre, ni une quelconque autre notion théorique. Comme l’avait remarqué Schumpeter, c’est un facteur extra-économique, tenant à la fois aux qualités psychologiques, humaines et à l’univers intérieur de l’entrepreneur qui met l’économie en branle. Le jeu de la concurrence n’intervient qu’après, comme mise à l’épreuve de cette tentative de se différencier. Et la concurrence n’est pas une notion univoque : concurrence sur les prix et sur la qualité sont en tension contradictoire, la concurrence en temps réel et en « information parfaite » détruit la valeur au lieu de la diffuser dans l’économie.
Les libéraux ont intérêt à se désolidariser de la mondialisation et indiquer qu’elle n’est qu’une déformation simpliste de leurs principes, au point qu’elle devient la négation du libéralisme, favorisant le conformisme et empêchant l’entrepreneur de faire valoir ses atouts.