Souriez, vous êtes suivi ! ! !

Il l’avait promis, mais quelqu’un, sérieusement, y croyait-il ? Lorsque Google a mis la pression sur les pays pour qu’ils recourent à son application de tracing pour le Covid et abandonnent leurs recherches propres, il avait promis la confidentialité. Pourtant, comme le révèle le New York Times, et le tait respectueusement la presse française, Google peut toujours collecter les données de localisation. Souriez, vous êtes suivi! D’autant plus que le principe même du traçage numérique des personnes n’est en soi absolument pas remis en cause … seules ses modalités sont discutées.
Après avoir promis en avril de protéger les données des utilisateurs de la nouvelle application développée par Google avec Appel, plusieurs pays réticents, comme l’Allemagne ou la Suisse, ont accepté de l’utiliser. Et plus de 20 millions de fois, l’application a été activée. Pourtant, Ô surprise, Google garde l’accès aux données de géolocalisation. Dixit le New York Times :
Lorsque Google et Apple ont annoncé, en avril dernier, des projets de logiciels gratuits pour aider à alerter les gens de leur éventuelle exposition au coronavirus, les entreprises ont fait la promotion de ce logiciel comme « préservant la vie privée » et ont déclaré qu’il ne permettrait pas de suivre les déplacements des utilisateurs. Encouragés par ces garanties, l’Allemagne, la Suisse et d’autres pays ont utilisé le code pour développer des applications nationales d’alerte aux virus qui ont été téléchargées plus de 20 millions de fois.
Mais pour que les applications fonctionnent sur les smartphones équipés du système d’exploitation Android de Google – le plus populaire au monde – les utilisateurs doivent d’abord activer le paramètre de localisation de l’appareil, qui active le GPS et peut permettre à Google de déterminer leurs positions.
Les autorités de certains pays, comme la Suisse ou le Danemark, se sont – en vain – adressés à Google pour obtenir le droit des utilisateurs à recourir à cette application sans être suivi.
« Les utilisateurs devraient pouvoir utiliser ces applications de traçage de proximité sans aucune liaison avec d’autres services », a déclaré le Dr Sang-Il Kim, chef du département de la transformation numérique à l’Office fédéral de la santé publique, qui supervise l’application nationale d’alerte aux virus.
Un pas, timide, est fait, notamment en Allemagne, où l’on commence à se dire que beaucoup trop de pouvoir, finalement, est accordé à deux compagnies. Certes, mais aucune remise en cause du fait même de recourir à la technologie pour maîtriser le déplacement d’êtres humains. Rien. Ce qui est discuté est la manière, pas le principe. L’on veut nous faire accepter le principe d’un suivi technologique de nos déplacements, nous faire ergoter sur ses modalités techniques, mais surtout pas le remettre en cause en tant que tel.
Il paraît que c’est « le progrès« . Soit. Mais que signifie ce « progrès » ? Il se réduit au progrès technologique, même quand celui-ci est liberticide, même quand celui-ci réduit l’humanité à un tas d’animaux pucés pour les retrouver en cas de perte ? Etrange vision particulièrement réductrice du « progrès ». Vision de laquelle l’homme est totalement absent.
PS: L’on appréciera la discrétion de la presse française sur le sujet. A souligner, un résumé en français de cette publication du NYT ici.