Une nouvelle vie ...."Celle des Grands-parents...

Disponibles, généreux, aimants et porteurs de valeurs fondamentales, les grands-parents jouent un rôle décisif dans l’équilibre familial. Mais tout le monde en est-il bien conscient? Bilan de notre sondage: ils ne sont pas utiles, ils sont indispensables!
Un instant, imaginons que les 15 millions de grands-parents désertent leur rôle… Ce serait un Français sur quatre qui ne consacrerait plus en moyenne 9 heures par semaine et 22 jours par an à s’occuper des bambins. Sur le strict plan financier, le coût serait énorme, sans compter les 558€ qu’ils offrent chaque année à chacun de leurs petits-enfants. Et ils en ont en moyenne 3,8 !
Heureusement pour tout le monde, 95% des grands-parents se déclarent heureux de l’être. Mieux, alors qu’ils leur accordent déjà beaucoup de temps et d’argent, 61% sont prêts à en faire plus. En tête des raisons de cet investissement: "se sentir utile" (82%), "avoir des petits plaisirs" (76%) et "rester dans le coup" (68%). Un constat qui bat en brèche le cliché encore tenace d’une génération de seniors égoïstes et peu généreux. D’autant que cet attachement altruiste leur confère un rôle décisif dans l’équilibre familial et ainsi dans la cohésion sociale. C’est le grand enseignement de notre sondage Ipsos, qui met en chiffres une réalité sous-estimée.
Actifs, en bonne santé, indépendants
Autre constat, cette génération qui entre dans la grand-parentalité en moyenne à 54 ans pour les femmes et 56 ans pour les hommes est beaucoup plus "jeune" que les précédentes. Actifs, en bonne santé, indépendants, pleins de désirs et de projets, les nouveaux grands- parents sont disponibles, mais sans abnégation. Pas question de renoncer à leur indépendance d’esprit: 85% prennent des libertés avec les règles données! Serait-ce une source de conflit ? Rarement. 93% des aînés ont de bonnes relations avec leurs enfants.
L’arrivée d’une nouvelle génération renforce même leur lien, qui gagne en confiance (pour 39%), en complicité (36%) et en tendresse (33%). Mais il ne faut pas les tenir pour acquis! 42% des grands-parents sont agacés que l’on parte du principe qu’ils seraient toujours disponibles… Un agacement qui ne jette pas d’ombre sur une relation particulièrement forte avec les jeunes enfants dont ils se sentent le plus proche à 68%, devant les adolescents (18%), les adultes (9%) et enfin les bébés (5%), qui apportent certes beaucoup de bonheur (79%) mais qui n’ont guère de conversation!
• Une relation de complicité
Or les échanges sont au cœur du plaisir d’être ensemble: 87% des seniors déclarent partager "un certain nombre de valeurs" avec leurs petits-enfants et 86% "avoir une relation de complicité". La différence d’âge apparaît plus comme une richesse qu’un obstacle et 46% des aînés jouent même "un rôle d’intermédiaire entre les petits-enfants et leurs parents".

Un bilan guère surprenant au regard des "qualités" qu’ils voudraient transmettre: la politesse, la confiance en soi, l’effort, la tolérance et la curiosité. Un beau programme pour une relation qui garde une fonction de boussole affective très forte. En témoignent les livres qui se multiplient: de Robert Badinter, avec Idiss (éd. Fayard), à Frédéric Pommier, avec Suzanne (éd. Équateurs), et bientôt Roselyne Bachelot, avec Corentine (éd. Plon), le rôle des grands-parents acquiert de nouvelles lettres de noblesse.
• Sur le pont et prêts à faire plus
Les grands-parents ne lésinent pas quand il faut s’occuper des petits-enfants. Ils en retirent de la joie, la satisfaction d’être utiles et surtout de partager des valeurs auxquelles ils tiennent
Avec en moyenne 9 heures de garde hebdomadaire, les mamies et les papis répondent présentsquand il faut s’occuper des petits-enfants. 11% assurent même plus de 20 heures de soutien par semaine. L’engagement ne faiblit pas lors des vacances puisqu’ils les accueillent en moyenne durant 22 jours, 20% d’entre eux les prenant en charge plus de 30 jours. Et ils ne semblent pas lassés puisque 61%, notamment ceux qui ont des petits-enfants mineurs, aimeraient s’en occuper plus souvent. 37% seraient même prêts à déménager pour se rapprocher d’eux. Seuls 4% des seniors ne souhaitent pas les accueillir davantage : ce sont ceux qui s’investissent déjà plus de 20 heures par semaine et plus de 30 jours pendant les vacances.
• Des valeurs à partager
Que transmettre aux jeunes de la famille ? Les grands-parents sont certes libérés des contraintes éducatives qui relèvent de la responsabilité des parents, mais les aînés sont eux aussi porteurs de valeurs. Parmi les 15 qualités ou principes que nous leur avons soumis, les personnes sondées ont plébiscité la politesse (28%) et la confiance en soi (25%). Dans une société frappée au coin de l’individualisme, le choix premier de la politesse traduit leur volonté de transmettre à la jeune génération la nécessité de porter attention et respect à l’autre. Sur la troisième marche du podium, les seniors ont placé l’effort (11 %). Une qualité mise davantage en avant par les grands-pères (15%) et talonnée par la tolérance (10%). Autant de vertus qui définissent une ligne de vie des plus honorables.
• Généreux et pas seulement pour les cadeaux!
Un soutien financier très important En moyenne, 558€ par an et par petit-enfant: les dons d’argent représentent une somme rondelette, d’autant qu’il faut la multiplier par le nombre moyen de petits-enfants par foyer en France: 3,8. Et ce n’est pas tout. Que coûteraient les 9 heures de gardes hebdomadaires si les grands-parents ne les prenaient pas en charge? Environ 90€, soit plus de 360€ par mois et plus de 3 000€ par an! Et les 22 journées de vacances? A minima 12€ par jour (prix moyen dans un centre aéré), soit 264€ par an. Qu’il soit sonnant et trébuchant ou en économies réalisées, le total du soutien financier est considérable ! L’investissement affectif a un pendant économique à sa mesure.
•• Pivots de la famille
Les grands-parents aiment passer du temps en compagnie des plus jeunes de la famille, avec qui ils nouent de belles relations. Détachés des contraintes éducatives, ils n’hésitent pas à s’affranchir des règles édictées par les parents.
C’est avec les jeunes enfants que 79% des grands-parents sont le plus à l’aise, contre 11% avec les bébés. Les adolescents recueillent un petit 6%. Mais 95% des aînés aiment passer du temps avec eux, quel que soit leur âge. 87% partagent des valeurs, dans la complicité (86%). Dans la famille, les seniors occupent une position pivot qui ne leur épargne pas certains agacements. 42% ont le sentiment de devoir être à la disposition de leurs enfants. Autant se plaignent du manque de nouvelles de leurs petits-enfants. À l’inverse, 57% ne ressentent aucun de ces désagréments. Ils se sentent libres: 85% s’accordent le droit de déroger aux règles éducatives fixées par les parents !
Sondage
du 17 au 22 octobre 2018 auprès de 1000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population des grands-parents français.