Mieux vaut prévenir que guérir dit le proverbe , donc se trouve d'actualité par ces temps de juillet ou soleil et averses composes pour l'instant ce début de mois d'ou l'obligation au jardin d'être très vigilant
Aujourd'hui nous allons parler de la célèbre " bouillie dite Bordelaise"

La bouillie bordelaise est une préparation ancienne qui fait encore aujourd'hui figure d'incontournable parmi les fongicides employés au jardin. Très efficace, elle permet de lutter contre de nombreuses maladies. Mais même si elle tolérée en bio, elle est à utiliser avec modération...
Qu'est-ce que la bouillie bordelaise ?
La bouillie bordelaise est composée de sulfate de cuivre additionné de chaux (elle contient 20% de cuivre métal). Le produit se présente sous la forme d'une poudre (ou de micro-granulés) bleu turquoise, à diluer dans de l'eau pour pulvérisation.
A quoi ça sert ?
C'est le cuivre qui lui confère son efficacité à la bouillie bordelaise : il a une action essentiellement antifongique (il inhibe la germination des spores de champignons responsables de maladies cryptogamiques), associée à une action bactériostatique (il limite la prolifération des bactéries) et algicide (toxique pour les algues).
Cette bouillie voisine avec le soufre (qui peut d'ailleurs lui être mélangé) dans la catégorie des fongicides minéraux, par opposition aux matières actives dites "de synthèse", d'obtention plus récente (manèbe, thirame...). A ce titre, la bouillie bordelaise est un traitement toléré en agriculture biologique.
Principaux usages
La bouillie bordelaise est un excellent fongicide, utilisé pour lutter contre les atteintes causées par des champignons. On peut aussi l'assimiler à un désinfectant, que l'on applique sur les "plaies", anciennes ou fraîches (plaies de taille par exemple), pour prévenir les développements bactériens.

Les végétaux qui sont le plus souvent traités à la bouillie bordelaise sont les arbres fruitiers, la vigne, les plants de tomates et de pommes de terre, les fraisiers.
Comme toujours au jardin, mieux vaut prévenir que guérir. Ainsi, chez les arbres fruitiers et la vigne, on pulvérisera préventivement à la chute des feuilles à l'automne, et au printemps, juste avant le débourrement des bourgeons, pour maintenir un état sanitaire satisfaisant.
Voici une liste non exhaustive des maladies contre lesquelles la bouillie permet de lutter :
tavelure (pommier, poirier, pyracantha),gommose (arbres à noyau),coryneum ou criblure (arbres à noyau),mildiou (vigne, tomate, pomme de terre),oïdium
entomosporiose (cognassier, poirier, photinia),chancre bactérien (pommier, poirier),
Tache angulaire...
Où acheter de la bouillie bordelaise ?

La poudre pour bouillie bordelaise est vendue en jardinerie, chez les pépiniéristes, les grands magasins de bricolage et sur internet. Les présentations varient, les marques sont nombreuses, mais les produits sont tous équivalents.
Dosages courants
Respectez les doses de poudre préconisées sur l'emballage ainsi que les précautions d'utilisation. A titre indicatif : on dose généralement entre 10g/l et 20g/l.
Bonne ou mauvaise ?
Ce produit très traditionnel est aujourd'hui un peu controversé, notamment en raison des abus qui ont été constatés sur certaines cultures (vigne notamment). Il ne faut pas perdre de vue que le sulfate de cuivre est toxique, et peut causer de graves brûlures sur certains feuillages.
Bouillie bordelaise : bien l'utiliser... et avec modération !
Règle numéro 1 : ne traiter qu'à bon escient
La bouillie bordelaise n'est pas un traitement universel : bien l'utiliser, c'est d'abord y avoir recours en étant sûr de viser la bonne maladie ! Efficace sur les maladies cryptogamiques et sur certaines maladies bactériennes, elle est en revanche totalement inefficace sur les parasites (insectes, acariens...), les maladies virales, et les maladies fongiques attaquant les racines des plantes...
Plants de tomate traités à la bouillie bordelaise
Règle numéro 2 : traiter dès les premiers symptômes de la maladie
En effet, pour les maladies cryptogamiques, les pulvérisations de bouillie bordelaise (ainsi que de solutions à base de soufre, qui agissent de la même manière) ne sont plus efficaces lorsque la plante est trop atteinte. Quand le champignon a profondément envahi les tissus, il est trop tard...
Règle numéro 3 : traiter préventivement... dans une certaine limite !
Les traitements préventifs à la bouillie bordelaise sont recommandés, notamment chez les arbres fruitiers et la vigne. Mais traiter à longueur d'année n'a pas de sens : ceci est inutile et tout à fait néfaste, car les doses de cuivre répandues dans le sol et sur les végétaux peuvent alors être très importantes.
Règle numéro 4 : respecter les dosages

Ce n'est pas en concentrant davantage votre solution (en mettant plus de poudre dans l'eau) que vous aurez de meilleurs résultats. Au contraire ! Vous risquez des brûlures des végétaux et le pouvoir couvrant du produit peut être modifié, d'où une efficacité réduite (un bon test : si, après pulvérisation, il se forme des gouttes bleues au bout des feuilles, c'est que vous avez surdosé votre bouillie bordelaise ; relisez les consignes de dosage). De même, trop sous-doser peut rendre la solution inefficace : il faudra traiter à nouveau, et la première dose de cuivre aura inutilement pollué votre sol.
Règle n°5 : choisir le bon moment pour traiter
Afin d'éviter de brûler le feuillage, on ne pulvérise pas la bouillie bordelaise par forte chaleur ni en plein soleil. On évite aussi les jours de pluie : le produit serait lessivé avant même d'avoir eu une quelconque efficacité !