Qui de nos jours n'a pas utilisé à ce jour au moins une fois depuis sa création ce site de petites annonces ?
L'une des plus belles réussites du Web français a aussi une histoire singulière. Leboncoin, qui fête cette année ses dix ans, n'est pas né dans le garage - ou dans la chambre de bonne - d'un jeune start-uppeur, mais dans l'antichambre de deux groupes puissants de médias.
En 2006, le site de petites annonces naît en effet d'un joint-venture entre le groupe norvégien Schibsted, qui opère alors un site similaire en Suède, Blocket, et Spir Communication, filiale de « Ouest-France ». Mais, au lieu de dépendre de deux actionnaires aux ramifications infinies, Leboncoin fonctionne dès le début de manière autonome, suivant son propre chemin.
Il fait même appel aux internautes pour choisir son nom. Le projet délaisse alors son nom de code « Chez Georgette », du nom de la grand-mère du fondateur, pour « Leboncoin », au détriment, par exemple, de « Marché conclu » ou « Tope là », également proposés...Première décision de taille : le modèle sera gratuit, alors que son équivalent suédois, par exemple, était payant. « Nos actionnaires et nos fondateurs ont eu l'intelligence de patienter avant de monétiser réellement le service », expliquait il y a quelques jours Antoine Jouteau, le patron de la société, dans une interview
Résultat : très tôt, le site devient un carrefour d'audience. Les Français s'y débarrassent de leurs objets, dénichent les bonnes affaires. « Cela correspond aussi à une vraie tendance des Français, qui ont maintenant envie de consommer de manière raisonnée », ajoute Antoine Jouteau.
Peu à peu, le site prend de l'ampleur, avec un côté désordonné revendiqué. Les dirigeants n'avaient ainsi pas réellement prévu de développer les offres d'emploi, mais les utilisateurs se sont servis de la plate-forme pour proposer leurs services ... et les employeurs ont accouru. Jusqu'à ce que Leboncoin soit, aujourd'hui, la deuxième plate-forme française en la matière.De manière générale, aujourd'hui, parmi les dix sites les plus consultés en France, seuls deux sont Français (Orange et Leboncoin), au milieu de géants américains (Google, Facebook, Microsoft...) Et, en 2014, la société a généré un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros, pour un bénéfice net... de 56 millions.
En termes de moyens, le combat peut donc s'apparenter à celui de David contre Goliath : À sa création, il y a 10 ans, c'était un site de troc entre particuliers avec cinq salariés. Aujourd'hui, c'est un chiffre d'affaires de 179 millions d'euros et un développement permanent.Leboncoin emploie aujourd'hui 400 personnes (même s'il pourrait monter à 500 dans les prochains mois), soit... 166 fois moins que Google. Outre ce combat, de nombreux défis se posent désormais pour Leboncoin. En premier lieu, celui de renouveler un modèle de petites annonces, limité par définition.
on y trouve vraiment de tout sur le boncoin ! !
Allez ! bon Dimanche ............