Ne vous épilez plus le pubis !
Un médecin américain met en garde contre l'épilation pubienne
C'est l'été et la pression de l'épilation parfaite est encore plus forte qu'en temps ordinaire. Rassurez-vous, si par manque de temps ou d'envie, vous avez zappé la case bandes de cire, vous venez peut-être d'échapper à un staphylocoque doré. Un docteur américain a en effet appelé à la fin de la guerre aux poils pubiens. "Certaines théories sociologiques, explique Emily Gibson, directrice du centre de recherche sur la santé à la Western University dans l'état de Washington (lien en anglais), suggèrent que cette tendance a à voir avec la mode des bikinis et des strings, des acteurs et actrices sans poils, un désir de revenir à l'enfance, un tentative hygiéniste ratée, ou une volonté de devenir plus attractive pour son partenaire." Autant de raisons qui ne tiennent pas quand on connait les dangers que représente l'épilation pubienne.
"Si les poils pubiens sont là, c'est pour une bonne raison"
Car, explique la spécialiste, si "les poils pubiens sont là, c'est pour une bonne raison. Ils protègent contre le frottement qui peut causer écorchures et blessures, ils sont un rempart naturel contre les bactéries.[...] Le temps, l'énergie, l'argent et l'émotion provoqué chez les deux sexes pour supprimer les poils de leurs parties génitales est astronomique." Selon le journal The Independent, le marché de l'épilation a en effet généré 2,1 milliards de dollars au États-Unis en 2011. (lien en anglais)
"L'épilation pubienne irrite et provoque des inflammations des follicules pileux (développement anatomique en forme de sac dans lequel pousse un poil) laissant de microscopiques blessures ouvertes. Quand cela est combiné à un environnement moite tel que celui des parties génitales, vous voilà en face d'un terrain parfait pour les plus méchantes bactéries", souligne Emily Gibson.
Staphylocoque doré et autres réjouissances
Et le médecin ne plaisante pas, les méchantes bactéries dont elle parle ne sont autres que le staphylocoque doré ou le streptocoque B, autant de joyeusetés qui peuvent être combinées à des herpès et d'autres maladies sexuellement transmissibles dont la contamination est facilitée par les micro-blessures. Attention messieurs, les hommes ne sont évidemment pas à l'abri. Cosmopolitan US titrait récemment "ce que son épilation révèle de sa personnalité." (lien en anglais)
En France, le débat n'est pas nouveau. En janvier 2010, le magazine Elle faisait scandale à cause de son sujet à destination des "foufounista": "Le pubis, c’est le lieu le plus intime de notre corps. Et, pourtant, il n’échappe pas à la tendance. Soins, épilations, secrets de pros… On vous dit tout pour devenir une vraie foufounista!"Laure Watrin, journaliste à Slate s'offusquait alors de cette esthétique du "porno soft", de cette dictature de la pilosité très maîtrisée: "Lissons, aseptisons, uniformisons! Après les jambes, les aisselles, les sourcils, c'est donc au tour de notre pubis de se mettre au service des 'control freaks'."
La Défense du poil
En octobre 2010, Stéphane Rose, un "mec qui aime les poils pubiens" comme il se définit lui-même, publiait un essai Pour la Défense du poil: contre la dictature de l'épilation intime. Dans une interview au blog sur le sexe Rue69, il comprenait dans cette tyrannie de l'épilation un combat plus vaste contre "les rides, le gras et tout ce qui égratine l'idéal juvénile associé au corps désirable."
Plus récemment en 2011, la marque Veet, spécialisée en produits pour l'épilation, lançait la campagne "Mon minou tout doux" pour vanter l'épilation intégrale. Après avoir choqué de nombreux internautes à cause du site lancé au même moment à destination des jeunes femmes, la marque a fait marche arrière. Renée Greusard, journaliste à Rue89 revient sur la polémique et raconte ce site rose bonbon à destination des jeunes filles : "il y avait un jeu qui consistait à épiler « le minou ». Le but ? Enlever tous les poils de la bestiole puisque selon la chanson ,« un minou qui pique partout, ça fait bien trop voyou ».« Le minou (de Veet) aime être plus épilé » Venait ensuite le test final du matou. Un chat moche à l’air grave inspectait la chatte. Et si « le minou » était mal épilé, la sentence tombait : « Tu as choisi le bon produit, mais le minou aime être plus épilé. Repasse le test du matou. » Boum ! Du féminisme pur jus."
Moralité, la prochaine fois oubliez le bon vieil adage "il faut souffrir pour être belle/beau" et pensez à votre santé, vos poils pubiens vous diront merci.