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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 06:48

L’histoire du Pain

Celle  mangé par nos aïeux sa nature,

son prix

(D’après « Le Petit Journal. Supplément illustré », paru en 1920)

 

La question du pain a toujours préoccupé les instances gouvernementales. Rappelons que c’est seulement par lettres patentes de 1305 (exactement du mercredi après l’octave de Pâques de l’an 1305) que les bourgeois de Paris reçurent de Philippe le Bel la permission de cuire leur pain dans leurs maisons et de se vendre du pain les uns aux autres. C’était créer le boulanger, et abolir tacitement la servitude des fours banaux.

Du temps des premiers rois capétiens, Paris n’avait qu’un four banal auquel chaque habitant portait cuire son pain. En 1137, la reine Alix, veuve de Louis VI le Gros, en fit bâtir un deuxième sur la terre de Champeaux, sur l’emplacement où se trouvèrent par la suite les Halles. Plus tard, l’évêque de Paris en fit construire un troisième pour les bourgeois de Saint-Germain-l’Auxerrois. Puis eurent leur four les religieux de Saint-Germain-des-Prés, l’abbé de Saint-Maur-des-Fossés, les chanoines de Saint-Marcel, etc. De là, les nombreuses rues du Four, dont les unes ont été emportées par l’expropriation, les autres débaptisées pour éviter les confusions.

Les ordonnances royales sur la boulangerie, la vente des farines, la fabrication du pain sont innombrables. Charles V décide, en 1366, que les boulangers seront tenus de ne faire que deux sortes de pains, l’un de deux, l’autre de quatre deniers ; six ans plus tard il reconnaît trois qualités de pain et en règle expressément les prix : le pain blanc ou pain de Chailli, pesant 25 onces 1/2, se vendra deux deniers ; le pain bourgeois, de 37 onces 1/2 se vendra deux deniers ; quant au pain de brode, de qualité inférieure, il pèsera 36 onces et se vendra la modique somme d’un denier.

Ne concluez pas de ceci que nos aïeux du Moyen Age connaissaient le pain blanc tel que nous le mangeons aujourd’hui. Il n’en est rien. Ce pain blanc, qu’ils dénommaient pain de Chailli, et qui était le pain des riches, ne leur paraissait blanc que parce qu’il était moins noir que les autres. Mais le véritable pain blanc est un progrès tout moderne. Et d’ailleurs, les hygiénistes, partisans du pain complet, vous diront que ce n’est même pas un progrès et que nos aïeux, en mangeant du pain noir, mangeaient peut-être de meilleur pain que le nôtre.

Le pain. Extrait du Tacuinum sanitatis (fin du XIVe siècle)


Dès cette époque, les gens aisés, la haute bourgeoisie, la noblesse mangent d’un pain presque blanc, qui, pour être moins raffiné que celui d’à présent, est déjà bien allégé des éléments qui constituent le pain complet. Le peuple des villes mange du pain bis. Quant aux « vilains » des campagnes, le bon blé qu’ils récoltent n’étant pas pour eux, ils se repaissent de pain d’orge, de seigle, de méteil, de son pétri en pâte grossière.Peu à peu, la boulangerie fait des progrès. Au XVe siècle, nous sommes loin des trois sortes de pain de Charles V. Les chartes en énumèrent plus de quinze variétés. Il y a le pain de cour, le pain de chevalier, d’écuyer, de chanoine, le pain pour les hôtes, pour les servants, pour les valets ; il y a même des gâteaux légers faits d’un pain spécial, le pain semainiau que les oublieux vendent par les rues et qu’ils annoncent par ce cri : « Oublies chaudes, oublies renforcées, échaudés ! »

Au XVIIe siècle encore, même à la cour on mangeait du pain bis ; et, trop souvent, de qualité inférieure. Héroard, médecin de Louis XIII, raconte dans son Journal, que le prince, alors dauphin, jeta un jour son pain parce qu’il était pourri.

D’Avenel assure que le pain rassis était en ce temps-là de consommation courante puisqu’en beaucoup de maisons bourgeoises, on ne chauffait le four qu’une fois par mois. Les montagnards du Dauphiné cuisaient leur pâte en octobre pour tout l’hiver ; aussi devenait-elle si dure qu’il fallait la couper à la hache comme du bois.

Il n’en va pas beaucoup mieux au siècle suivant. N’a-t-on pas maintes fois cité le mot du duc d’Orléans, jetant un jour sur la table du Conseil, devant Louis XV, un pain fait de détestable farine et disant : « Voilà, Sire, de quel pain se nourrissent vos sujets ! » Au dire d’un contemporain de Louis XV, il n’y avait pas alors, en Europe, plus de 2 millions d’hommes mangeant du pain blanc. Et encore, ce pain était-il vraiment blanc ? D’Avenel rapport encore qu’en Beauce, patrie du froment, le paysan ne mangeait que de l’orge et du seigle ; en Normandie et en Bretagne, il se nourrissait de blé noir, partout il avait recours à l’avoine. « Le méteil même, jusqu’à la Révolution, demeura du luxe ; en beaucoup de villages de la région parisienne, on ne mangeait du pain blanc que le jour de la fête patronale ».

Le pain blanc est une conquête du XIXe siècle. Donnons, au cours de ce siècle, quelques aperçus du prix du pain. De 1804 à 1812, 0 fr. 60 les 2 kilos ; en 1812, 0 fr. 90 ; de 1823 à 1853, 0 fr. 80 ; de 1865 à 1885, 0 fr. 70 ; en 1904, 0 fr. 75 ; en 1920, 1 franc. Le prix est alors amené à plus que doubler, l’Etat ne pouvant continuer à acheter le blé cher et à faire vendre au consommation le pain bon marché, ce qui fait dire à l’époque que, d’une part, nos pères, en quelques circonstances rares de famine causée par les guerres, n’auront jamais connu le pain à un tel prix, d’autre part il importe de ne pas gaspiller ce pain blanc que nous mangeons et que nos aïeux eussent considéré comme du gâteau.

A ce sujet, reproduisons ici un passage extrait du célèbre livre de Jules Vallès, Jacques Vingtras : « J’ai, dit Vallès, le respect du pain. Un jour, je jetais une croûte ; mon père est allé la ramasser. Il ne m’a pas parlé durement comme il le fait toujours. Mon enfant, m’a-t-il dit, il ne faut pas jeter le pain ; c’est dur à gagner. Nous n’en avons pas trop pour nous ; mais si nous en avions trop, il faudrait le donner aux pauvres. Tu en manqueras peut-être un jour et tu verras ce qu’il vaut. Rappelle-toi ce que je te dis là, mon enfant ! Je ne l’ai jamais oublié.

« Cette observation qui, pour la première fois peut-être dans ma vie de jeunesse me fut faite sans colère, mais avec dignité, me pénétra jusqu’au fond de l’âme ; et j’ai eu le respect du pain depuis lors. Les moissons m’ont été sacrées : je n’ai jamais écrasé une gerbe pour aller cueillir un coquelicot ou un bluet ; jamais je n’ai tué sur sa tige la fleur du pain !

« Ce qu’il dit des pauvres me saisis aussi, et je dois peut-être à ces paroles prononcées simplement ce jour-là d’avoir toujours eu le respect et toujours la défense de ceux qui ont faim. Tu verras ce qu’il vaut... Je l’ai vu. »

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 08:21

Quelques souvenirs d’expressions Française (disparues de nos jours)

 

Souvent remaniée, la langue française regorge de trésors insoupçonnés. Employées par nos aïeux, quelques citations méritent respect et intérêt. Grâce à un vocabulaire imagé, les portes du savoir s’ouvrent. Je vous propose de découvrir l’origine et la signification de ces expressions.

 

Aujourd'hui:       voyons ce que signifie............

 

MENER UNE VIE DE BÂTON DE CHAISE

 

Aujourd’hui, la chaise repose sur le sol grâce à quatre supports. Or, le siège n’a pas toujours été statique. Des hommes levaient et mettaient à terre deux grands bâtons au centre desquels était suspendue une cabine qui abritait les nobles ainsi transportés. Fatiguant, ce travail laissait peu de place à la fantaisie. Peu à peu, la conscience commune n’arrivait plus à dissocier la vie de ces porteurs aux mouvements incessants qu’ils faisaient pour leur travail. L’expression illustrait donc une existence dissolue, sans la moindre stabilité.

 

 

BOUCHE A L’ÉMERI

 

Parfait pour décaper, son usage améliore l’étanchéité des récipients. Autrefois, avant de fermer les bouteilles, on l’utilisait pour polir les goulots et les bouchons afin que le contact entre les deux éléments devienne parfait. Quand on doutait des capacités intellectuelles d’un individu, on le définissait comme une personne « bouchée ». Associée aux qualités abrasives de l’émeri, l’expression insistait sur leur côté hermétique à toutes les conversations.

 

 

RECEVOIR UNE AVOINÉE

 

Cette céréale est l’aliment de base des chevaux. A l’époque des fiacres, plusieurs méthodes existaient pour stimuler les équidés. La première consistait à les nourrir juste après une course. La deuxième recommandait les coups de fouet. Malheureusement, l’expression se focalise sur les mauvais traitements infligés à l’animal.

 

Je vous donne rendez-vous pour la suite de ces expressions perdues dans votre prochaine «  rétro du lundi »

 

 

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8 mai 2018 2 08 /05 /mai /2018 09:25

 8 Mai, 8 Mai ah !  Oui ….çà me dit quelque chose …………..

C’est vrai c’est un jour férié depuis 1953, Le 8 mai 1945 représente la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe. Voilà tout simplement pourquoi ce jour est férié en France. Mais que s’est-il exactement passé le 8 mai 1945 en Europe ?

En réalité, pour le savoir, il faut effectuer un léger retour en arrière. En effet, tout commence le 7 mai 1945 lorsque que le chef d’État Major de l’armée allemande se rend à Reims au quartier général des armées alliées pour signer l’acte de reddition, c’est-à-dire l’acte qui atteste que l’armée allemande dépose les armes et se rend. Ainsi, toutes les armées allemandes en Europe ont jusqu’au 8 mai à 23h01 pour se rendre. Quinze minutes plus tard, à Berlin, sera signée la capitulation en présence des représentants de l’URSS, de la Grande Bretagne, de la France, des États-Unis et du Haut commandement allemand.En 1953, le 8 mai devient officiellement un jour férié de commémoration.Pourtant ce ne sera pas toujours le cas.

Que s’est-il passé pour le 8 mai par la suite ?

Et bien pas grand-chose ! Puisque Charles de Gaulle, devenu président de la République en 1959, déplacera la commémoration du 8 mai au deuxième dimanche du mois.

Néanmoins, il rétablira exceptionnellement le caractère férié du 8 mai en 1965 pour commémorer les vingt ans de la victoire des Alliés. Et en 1968, le 8 mai redeviendra le jour de la commémoration de l’armistice, mais il ne sera pas férié.

Par la suite, le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, arrivé au pouvoir un an avant, décide en 1975 de totalement supprimer le 8 mai pour marquer la naissance du couple franco-allemand dans le cadre de la construction européenne.

Cependant, cette décision qui avait fortement déplu aux anciens combattants de la Seconde Guerre Mondiale, ne sera pas perpétuée après l’élection de François Mitterrand en 1981. Année lors de laquelle le 8 mai retrouvera enfin son caractère férié.

Mais ce 8 Mai 2018, dans la finale de la Coupe de France, le premier des supporteurs des Herbiers face au PSG sera certainement Philipe de Villiers, qui, s’il a trop tôt suspendu sa carrière politique, a acquis, avec le Puy du Fou, une renommée qui s’étend au-delà de nos frontières. Dans un entretien au magazine Le Point, il explique pourquoi il souhaite la victoire du petit club amateur des Herbiers contre l’ogre du PSG : « Le duel du football couillu contre le football friqué », déclare-t-il, dans son langage qui sait être fleuri, une sorte de revanche des Vendéens contre les « Parigots », de la province enracinée contre la capitale qui se vend au plus offrant, un combat de David contre Goliath.

Certes, le PSG est une grande équipe, mais est-ce une équipe vraiment française ? « Quand on perd aux Herbiers, ça pleure dans les tous les cafés ; quand le PSG perd en quart de finale de la Ligue des champions, ça pleure au Qatar ! » souligne, avec ironie, Philippe de Villiers. Un peu exagéré, sans doute (le PSG compte beaucoup de supporteurs français) – mais il y a bien une différence de nature entre les deux équipes : l’une, qui défend sa situation et les intérêts du Qatar, l’autre, qui a derrière elle une ville de 16.000 habitants, le département de la Vendée, une région forgée par l’histoire : qui représente le mieux la France profonde ? il n’y aura surement pas de miracle ce soir au stade de France sur le coup de 22h 45, Mais pour la grande histoire ce serai Génial pour une fois que David l’emporte ……………..

Bonne journée.............

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 10:18

Quelques souvenirs d’expressions Française (disparues de nos jours)

 

Souvent remaniée, la langue française regorge de trésors insoupçonnés. Employées par nos aïeux, quelques citations méritent respect et intérêt. Grâce à un vocabulaire imagé, les portes du savoir s’ouvrent. Je vous propose de découvrir l’origine et la signification de ces expressions.

 

SE CASSER LA MARGOULETTE

 

En normand, margane voulait dire mâchoire tandis que gole signifiait gueule. Comme le montre l’image ci-dessus, les poilus donnaient des surnoms à chaque partie de leur corps. La margoulette s’apparentait à la bouche.

 

 

 

TAILLER DES CROUPIÈRES

Avant l’arrivée des automobiles, seuls les chevaux circulaient dans les rues. Relié à la selle, un lien en cuir se trouvait sous le harnais. Afin de l’empêcher de remonter, le cocher le passait sur la croupe puis sous la queue de son fidèle destrier. En temps de guerre, des astuces se répandaient pour battre en retraite. Coupée par une épée ou une lance, la croupière semait le trouble : le cavalier du camp adverse basculait.

 

 

COURIR LE GUILLEDOU

En ancien français, guiller sous-entendait l’utilisation de la ruse à des fins libidineuses. Tout en restant mystérieux, le coureur de jupons repérait ses proies dans des lieux de débauche.

Dans Le cousin Pons, Honoré de Balzac imaginait les moeurs dissolues d’un personnage. L’expression imagée résumait ce portrait peu flatteur :

« Moi, je vous croyais des maîtresses à la douzaine, des danseuses, des actrices, des duchesses, rapport à vos absences (…) Qu’en vous voyant sortir, je disais toujours à Cibot : Tiens, voilà monsieur Pons qui va courir le guilledou ! »

 

Je vous donne rendez-vous pour la suite de ces expressions perdues dans votre prochaine «  rétro du lundi »

 

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 06:58

Et si l'on parlait de la

"Consécration de l’usage de baptiser les cloches"

(depuis le 14 mars 968)

(D’après « Des cloches et de leur usage » (par Alexandre Schaepkens)
paru en 1857, Parémiologie musicale de la langue française ou Explication
des proverbes, locutions proverbiales, mots figurés qui tirent leur origine
de la musique » (par Georges Kastner) paru en 1866 et « Les danses
des morts : dissertations et recherches historiques, philosophiques, littéraires
et musicales, etc. » (par Georges Kastner) paru en 1852)

Entachée les premiers temps de superstition, la coutume de baptiser des cloches parrainées par de riches donateurs divise longtemps le clergé, avant qu’au Xe siècle le pape Jean XIII, bénissant celle de l’église Saint-Jean-de-Latran à Rome, lui confère une légitimité, le pontificat élaborant bientôt un cérémonial officiel

Les auteurs ne sont pas d’accord sur l’époque de l’invention des cloches, mais on trouve trace de leur utilisation en Asie voici 4000 ans, les annales de la Chine mentionnant l’Empereur Hoang-ti qui fit fondre douze cloches vers 2260 av. J.-C., et on découvrit de petites cloches de bronze datant de 1000 av. J.-C. dans le palais babylonien de Nemrod.

Une épigramme de Martial nous apprend que l’airain sonore donnait le signal de l’ouverture des bains publics ; Suétone assure qu’Auguste fit mettre des sonnettes autour de la couverture du temple de Jupiter Capitolin ; chez les Athéniens, les prêtres de Proserpine appelaient par le même moyen le peuple au sacrifice.

La date d’introduction des cloches dans les églises d’Occident divise les auteurs. L’usage des grandes cloches passe pour être moderne et particulier à l’Occident, quoique à vrai dire on ne sache rien de positif à cet égard. Ce qu’on a souvent répété, et sans doute beaucoup trop affirmé, c’est que les cloches furent inventées à Nole, au Ve siècle, par saint Paulin (353-431). Mais peut-être cet évêque s’était-il borné à les introduire dans le service divin, ce qui suffit plus tard pour qu’on le désignât comme l’inventeur des cloches.

Quoi qu’il en soit, on prétend que celles-ci durent à cette circonstance d’être appelées nolae et campanae, parce que Nole est une ville de la Campanie. Thiers, dans son Traité des cloches (1721), réfute cette opinion ; il cherche à démontrer que le passage de saint Isidore, dont on se fait un argument pour la justifier, a été mal entendu et qu’il n’y est nullement question d’un instrument de musique.

Cependant on donnait aussi aux cloches, dans la basse latinité, le nom de cloccae, clocquae, gloccae, gloggae, d’où le mot français cloche, ce qui, suivant quelques étymologistes, est une pure onomatopée qui a laissé des traces dans un grand nombre d’idiomes d’origine teutonique (voir le Dictionnaire des onomatopées, au mot cloche, de Charles Nodier). Les Allemands appellent encore aujourd’hui les cloches glocken, mot dont le diminutif glökchen signifie de petites cloches. Par schellen et singenkugel, ils entendent des sonnettes et des grelots, c’est-à-dire la plus petite espèce de tintinnabula, les sonnailles. Du reste, les dénominations ont beaucoup varié pour les grandes comme pour les petites cloches, en raison de leurs différentes formes et de leurs différents emplois, car les unes et les autres furent appelées à jouer un rôle important dans les usages de la vie civile, de la vie religieuse et de la vie militaire.

Suivant Strabon, campana désignait généralement une cloche plus grande que celle qu’on appelait nola. Ce nom fut principalement attribué aux grandes cloches enfermées dans des tours, d’où le mot campanarium, et ensuite clocher. On appelait plus particulièrement sing (sin, sint) des cloches qui servaient à donner des signaux (sein, seing ou sing, du latin signum, signe, signal). Les cloches, dit de Brieux dans ses Origines de quelques coutumes et façons de parler (1672), parce qu’elles servaient de signe ou marque pour aller à l’église. Grégoire de Tours (VIe siècle) dit que du temps de Sidoine Apollinaire, qui vivait en 480, les Auvergnats usaient de petits sings.

Dans la suite il y en eut de fort grands. Tels étaient ceux qu’on plaçait dans les beffrois, sortes de tours qui furent d’abord portatives, et que l’on éleva ensuite à demeure dans les communes, sur les places publiques. La cloche du beffroi prit aussi le nom de cloche banale ou bancloche (bancloque), à cause d’une des significations du mot bannir, qui était l’équivalent d’appeler, convoquer, publier.

Dans les églises et dans les monastères, la cloche principale était celle qui appelait les fidèles aux offices divins. C’était aussi la plus grosse. On croit cependant que, dans l’origine, elle ne dépassait pas la grandeur d’une sonnette ou tintinnabulum. Un moine ou un clerc la tenait à la main et la faisait tinter à la porte du temple ou du haut d’une plate-forme. Bientôt elle prit un tel accroissement de volume, qu’il fallut bâtir dans la partie la plus élevée des édifices religieux un petit corps de logis spécial en forme de tour, pour qu’elle y pût manœuvrer à l’aise et produire des sons qui s’entendissent de fort loin.

L’une des plus anciennes cloches de paroisse que l’on connaisse est le Saufang de Cologne. Elle date du VIe siècle. Le nom singulier qu’elle porte vient de ce qu’elle fut déterrée d’une manière assez bizarre par un animal qui d’ordinaire est moins friand de cloches que de truffes. Un autre instrument, également fort curieux, est la cloche de la tour de Bisdomini, à Sienne. Cette cloche, qui subsiste encore, porte la date de 1159 ; elle a la forme d’un tonneau ayant un mètre de hauteur, et elle rend, dit-on, un son très aigu.

Toutes ces grandes cloches de paroisse étaient soumises, lors de leur inauguration, à une cérémonie singulière, connue sous le nom de bénédiction ou baptême des cloches. Chacune d’elles recevait un nom particulier et avait un parrain et une marraine. Les noms de Jeanne, de Roland et quelques autres furent attribués à de grandes cloches devenues célèbres par leur ancienneté, par leur grosseur, par leur poids ou par quelque autre circonstance.

Tous les instruments destinés au culte dans l’église étant bénits, les cloches reçurent aussi, avec des cérémonies particulières, une bénédiction qu’on nomme ordinairement baptême et dont les auteurs ayant écrit sur les cloches ont fait connaître les cérémonies. Ce rite est ancien, mais ne semble pas remonter à l’origine même de l’usage des cloches, et on y mêla des pratiques dont quelques-unes parurent entachées de superstition.

La coutume de désigner un parrain et une marraine qui venaient frapper la cloche comme pour lui donner la parole, et qui lui imposaient un nom de leur choix, entraîna probablement des abus, et fut considérée comme une profanation du baptême. On parle de la bénédiction des cloches dans la Vie de saint Colomban, mort en 597. Certains écrivains font remonter cette coutume au pape Jean IV, qui occupait le siège apostolique au VIe siècle, et Alcuin, élève de Bède et précepteur de Charlemagne, en fait remonter l’origine à l’an 720, déclarant qu’il s’agit d’un usage superstitieux. Le moine Helgand parle d’un savant personnage, son contemporain, qui n’en avait pas une meilleure opinion..........................................

De la défense que fit Charlemagne en 789, dans ses Capitulaires, de baptiser les cloches — l’interdiction formelle apparaissant dans la formule Cloccae non sunt baptizandae —, on peut conclure de façon certaine à l’ancienneté de cette cérémonie à laquelle plusieurs superstitions s’étaient déjà mêlées, ce qui n’arrive ordinairement qu’après qu’une cérémonie a été en usage pendant un long espace de temps. Notons que l’effet de la défense de Charlemagne fut nul ou de courte durée. Des rituels du IXe siècle donnent la formule de la bénédiction des cloches avec ce titre : Ad signum Ecclesiam benedicendum. Letald, moine du Xe siècle, parle de cet usage comme d’une coutume ancienne, mais qui n’avait pas le caractère de l’universalité, rapporte le Dictionnaire de plain-chant et de musique d’église à l’article Baptême des cloches.

Il est naturel qu’une partie du clergé ne se soit point élevée tout d’abord contre cette coutume, puisque celle-ci tendait à rendre très fréquentes les donations de cloches aux églises et aux couvents, avantage d’autant plus précieux, qu’en général, dans le principe, les revenus des paroisses et des communautés ne permettaient guère l’acquisition d’objets aussi coûteux. Ces particularités d’un nom imposé, des titres de parrains et de marraines octroyés aux donateurs et à leurs amis, devaient singulièrement flatter l’amour-propre des personnes riches et puissantes, lesquelles, en général, recherchent l’occasion de se mettre en évidence et de briller.

C’est pourquoi, au lieu d’être abolie, comme on l’avait voulu d’abord, la bénédiction des cloches devint obligatoire lorsque, comme le rapporte le cardinal Baronius, le pape Jean XIII, qui accéda au trône pontifical en septembre 965 et fut intronisé le le 1er octobre suivant avant de faire l’objet d’un exil forcé en décembre 965 pour ne revenir à Rome qu’en novembre 966, fit placer dans la tour de l’église Saint-Jean-de-Latran une cloche d’une belle grandeur, qu’il baptisa le 14 mars 968, lui donnant le nom de Jean. La cérémonie était donnée en réjouissance du rétablissement de ce pontife.

La coutume de bénir les cloches reçut un caractère symbolique, ayant son charme et sa poésie. Le cérémonial en fut réglé par le pontificat romain et par les rituels, où l’on trouve les détails les plus circonstanciés sur tout ce qui s’y observe. Signalons que le missel de Gelone, datant du IXe siècle, et donc antérieur à la cérémonie de 968, indique des cérémonies et des prières qui s’y appliquent, et qui sont presque entièrement conformes à celles du pontificat actuel.

La cérémonie de bénédiction des cloches est toute symbolique. En voici les principaux points, tirés d’une narration du XIXe siècle de l’abbé Jules Corblet. « Le célébrant, revêtu d’une chape, commence par bénir l’eau qui doit servir au baptême, en demandant à Dieu que la cloche, que sanctifiera bientôt l’ablution de cette eau, repousse, par ses sons, les efforts du tentateur ; qu’elle apaise les tempêtes et qu’elle dissipe les illusions du malin esprit.

« (...) Après que le célébrant a versé dans l’eau, en forme de croix, le sel, symbole de la sagesse chrétienne, et l’huile sainte des catéchumènes, emblème de la douceur des vertus évangéliques, les assistants chantent les psaumes CXLVIII et CL, dont le choix est admirablement approprié à la circonstance.

« (...) Pendant ces chants, l’officiant prend un aspersoir et lave la cloche en dedans et en dehors. Il demande ensuite à Dieu de sanctifier ces vases bénits qui, comme les trompettes des lévites, doivent donner le signal de la prière et encourager les fidèles à conquérir la récompense éternelle ; il demande que, au son de ces cloches, la dévotion croisse dans les cœurs, et que les esprits des tempêtes et des ténèbres prennent la fuite, justement effrayés par l’étendard de la croix qui est gravé sur l’airain.

« Pendant que l’officiant essuie la cloche avec un linge blanc, le chœur chante le psaume Afferte Domino. (...) Le saint roi David y célèbre la puissance de la voix du Très-Haut, dont la cloche est devenue l’image symbolique. (...) L’officiant fait ensuite, avec le saint chrême, sept onctions en forme de croix, au dehors de la cloche, et quatre à l’intérieur, en disant : Daignez, Seigneur, par cette onction et notre bénédiction, consacrer et bénir cette cloche, pour la gloire de votre nom.

« (...) Maintenant que la cloche est ointe et bénite, elle peut recevoir les honneurs de l’encens, dont la vapeur parfumée est l’emblème des hommages qu’un cœur brûlant de charité doit faire monter vers le ciel. Aussi l’officiant encense-t-il et l’extérieur et l’intérieur de la cloche ; nous disons qu’il encense, bien que l’on ne fasse que passer l’encensoir sous la cloche.

« (...) Dans la dernière oraison, le célébrant demande à Dieu que l’harmonie de la cloche répande le calme et la joie, comme le faisait jadis la harpe de David. (...) L’officiant demande ensuite à la marraine quel nom elle veut imposer à la cloche, et quand il l’a frappée de trois coups de battant, en l’honneur de la sainte Trinité, cet exemple est imité par le parrain et la marraine. C’est ce qu’on appelait, au Moyen Age, donner la parole aux cloches. Elles ont le droit en effet de parler maintenant, au nom de l’Église, et il est bien juste que ce soient les parrains et le consécrateur qui fassent prononcer à l’airain sacré sa première parole.

« Comme les cloches sont devenues la propriété du Seigneur et qu’elles ont reçu un caractère de sainteté, on doit les soustraire aux inconvenances de la curiosité, jusqu’à ce qu’on les monte dans leur tour. C’est pour cela que le rituel recommande de les envelopper dans un linge blanc. Aux époques les plus reculées du baptême des cloches, les parrains se contentaient de fournir les nappes de toile qui étaient nécessaires pour cette dernière cérémonie ; par la suite des temps, ces offrandes devinrent de plus en plus riches : c’étaient souvent des étoffes de soie et de damas qu’on utilisait plus tard pour faire des vêtements sacerdotaux. Telle est l’origine des cadeaux que les parrains de cloches font à l’Église, et qui, le plus habituellement, consistent en ornements. »

C’est surtout cette particularité de l’imposition d’un nom et du choix d’un parrain et d’une marraine qui fit assimiler la bénédiction des cloches au baptême du chrétien ; mais dans l’origine, et même encore au XIIIe siècle, elle ne faisait pas toujours partie intégrante de la liturgie. Un des motifs qu’on donne de son utilité, c’est qu’elle fournit le moyen de distinguer chaque cloche par le nom du saint ou de la sainte que le parrain ou la marraine désigne dans cette circonstance. D’un autre côté, rien n’est plus louable, d’après le sentiment des autorités ecclésiastiques, que cette manière de convoquer le peuple à l’église au nom d’un saint ou d’une sainte. Cependant les cloches ont souvent reçu d’autres noms, des noms tout profanes et quelquefois assez plaisants.

De quelque nature qu’ils soient, on a pour habitude de les graver sur l’airain, et d’y joindre des inscriptions où la cloche est censée prendre la parole pour rendre compte de son origine, nommer l’auteur de ses jours — c’est-à-dire le fondeur — ainsi que ses parrains et marraines ; nommer également ses ancêtres, s’il y a lieu ; indiquer les principaux incidents de sa naissance, son poids, son volume, et finalement annoncer les fonctions qu’elle est chargée de remplir.

Une des principales vertus attribuées aux cloches baptisées est la propriété d’éloigner les mauvaises influences physiques et surnaturelles. On leur a même accordé le pouvoir de conjurer la foudre. Après une croyance populaire séculaire, et on trouverait probablement la source dans les religions de l’Inde, les orages sont suscités par les démons malfaisants, toujours avides de nuire aux hommes. On faisait donc sonner les cloches pour les écarter, c’est-à-dire pour dissiper les nuages et rendre au ciel sa sérénité première. Cette antique coutume se maintint jusqu’au XVIIIe siècle ; mais de nombreux accidents ayant justifié l’opinion des physiciens qui depuis longtemps en avaient signal le danger, un acte du parlement de Paris, en date du 24 juillet 1784, défendit de faire sonner les cloches en un temps d’orage, sous peine de 10 livres d’amende contre les contrevenants.

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