Nourrissez les oiseaux !.........ils vous le rendront bien…..
Si vous êtes fin observateur vous constaterez que votre jardin sert, y compris en ville, de refuge, de restaurant et de lieu de rendez-vous à quantité d'oiseaux. L'hiver approchant, il vous sera plus facile de les identifier: le froid les rend en effet moins méfiants et les feuilles des arbres ne sont plus là pour les dissimuler.
Il y a les habitués
Il y a d'abord les grands classiques: les mésanges (bleues, charbonnières, huppées, à longue queue), les rouges-gorges qui viennent en ce moment vous saluer à la tombée de la nuit avec quelques notes mélancoliques , les fauvettes, les moineaux et les pinsons. Ces passereaux insectivores rendent, tout au long de l'année, un sacré service au jardinier en dévorant oeufs, larves et adultes de parasites, y compris pendant la mauvaise saison. Le merle noir et la grive musicienne, grande consommatrice d'escargots, au chant si mélodieux, sont également de grands habitués. Sans parler de l'étourneau sansonnet, le Canteloup de la bande, capable d'imiter quantité de chants d'autres oiseaux, mais à qui l'on peut reprocher d'être parfois un peu trop porté sur les cerises ou les raisins de la treille...
Puis les timides
Tout aussi présents mais plus discrets, l'accenteur mouchet, que l'on confond souvent avec le moineau, et le troglodyte mignon, à la voix de stentor en dépit de sa petite taille , apprécient particulièrement haies, buissons, murs et rocailles. Le verdier d'Europe, au plumage vert jaunâtre peut également être aperçu, souvent en petits groupes d'une quinzaine d'individus. Impossible également de ne pas citer le bouvreuil, dont le mâle se distingue par son splendide poitrail rouge-rosé, malheureusement de plus en plus rare.
Il y a aussi les intermittents
Voilà des oiseaux que vous ne verrez sans doute pas dans les semaines à venir si vous habitez la moitié nord de la France, et d'autres que vous apercevrez peut-être, si vous avez de la chance. Dans la première catégorie, le chardonneret reconnaissable à son somptueux plumage s'est déjà envolé vers des cieux plus cléments (en particulier vers le sud de la France et l'Espagne) dont il ne reviendra qu'au début du printemps. Même chose pour le rouge-queue noir, parti lui aussi bronzer plus au sud. A l'inverse, si vous avez planté dans votre haie du houx ou du lierre, vous recevrez peut-être la visite de grives litornes ou mauvis grandes amatrices de leurs baies rouges et noirâtres qu'elles dévalisent en quelques jours. Ces oiseaux, qui nichent l'été en Russie, viennent en effet passer la mauvaise saison chez nous, un peu comme les hirondelles ou les cigognes parties, elles, se réfugier en Afrique.
Reste les nouveaux venus
Pour clore cet inventaire, forcément incomplet, il faut dire un mot de ces oiseaux de plus en plus fréquents dans nos jardins urbains ou de campagne. C'est le cas du pigeon ramier (ou palombe) dont une bonne partie a déjà migré vers le Portugal, mais de plus en plus un migrateur en voie de sédentarisation depuis une bonne trentaine d'années, de la tourterelle turque reconnaissable à son élégant collier noir et, plus surprenant encore, de la perruche à collier. Issus d'individus échappés de captivité, ces oiseaux tropicaux semblent plutôt bien s'adapter à nos climats car leurs effectifs ne cessent de croître, notamment près des grandes villes comme la capitale
Aidez-les offrez leur le gîte et le couvert
Maintenant que vous avez identifié ses principaux représentants, il est temps d'aider cette sympathique gent ailée à affronter les rigueurs de l'hiver en installant, par exemple, des mangeoires dans les arbres ou sur un piquet ainsi que des boules de graines enrobées de graisse que vous suspendrez aux branches. Pensez également à épandre graines et miettes de pain sur le sol pour les oiseaux non grimpeurs comme les rouges-gorges, les pinsons ou les accenteurs mouchets. N'oubliez pas non plus de leur proposer de l'eau, surtout pendant les périodes de gel. En utilisant un bac suffisamment grand et plat, vous aurez le plaisir, en vous cachant bien, de les voir prendre leur bain et de s'ébrouer en faisant leur toilette.
Après le couvert, le gîte: des nichoirs permettront à tous ces ventres creux de trouver facilement refuge. En outre, il y a de fortes chances pour qu'ils y construisent leur nid au printemps. Spectacle garanti, surtout pour les enfants! Pensez à orienter ces maisonnettes plutôt vers l'est ou le sud afin que leur pensionnaires puissent se réchauffer rapidement. Et placez-les, si possible, à l'abri des chats...
Un point important: nourrir les oiseaux de votre jardin vous engage auprès d'eux. En cas d'absence prolongée, prévoyez des réserves de graines suffisantes ou demandez à un ami de venir regarnir les mangeoires à votre place. Habitués à venir se restaurer chez vous, vos protégés risquent de se retrouver forts dépourvus s'ils trouvent soudainement table close. Et, disons le carrément, de mourir si le froid se met de la partie. De la même façon, cessez le nourrissage dès le printemps à l'arrivée du redoux afin que les oiseaux retournent pleinement à leur vie sauvage. Comme vous les aurez aidés à bien passer l'hiver, il y a de fortes chances pour que mésanges, pinsons et rouges-gorges continuent à fréquenter votre jardin et à le débarrasser des parasites en tout genre.
À ce propos, si vous habitez au vert et que vous avez la chance d'avoir des poules, lâchez-les dans votre verger pendant l'hiver: leurs fientes nourriront le sol et elles dénicheront, en grattant la terre à grands coups de pattes, les chenilles, taupins et limaces dont elles raffolent!