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L’Insee annonce qu’en mars, le nombre de naissances en France a atteint son plus faible niveau -- hors Covid -- depuis le début des statistiques mensuelles (1994). Après avoir stagné pendant des années autour de 2 enfants/femme, le taux de natalité est tombé à 1,80 et pourrait même descendre à 1,67 si la tendance actuelle se confirme. Conséquence : la France devrait connaître dès cette année un nombre de décès supérieur aux naissances, du jamais vu depuis "la fin des années 1890".
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Quoi ? Quoicoubeh : " le bon mot de l’année ? "
La blague a envahi le Web et les cours de récré. Pas forcément vertueuse mais révélatrice de l’air du temps. Les explications de la linguiste Julie Neveux.
Si vous n'en avez pas encore été la victime, voici comme ça se passe : le jeune (un enfant, un ado, de 6 à 18 ans) vous demande : « Est-ce que tu gxqsdgfvfhik ? » N'ayant pas un début de compréhension de la question, vous répondez : « Quoi ? » Erreur ! Vous voilà tombé dans le panneau. Le jeune, sans attendre, sans égard de classe ou de rang dégaine et réplique, hilare : « Quoicoubeh ! », en ouvrant grand la prononciation de la dernière syllabe…
Le cri de l'âge bête ? Sans doute. Mais, « quoicoubeh », c'est aussi la nouvelle trend (tendance) qui a explosé en 2023 sur le réseau social TikTok.
À l'origine, une vidéo partagée sur l'application par un tiktokeur, La Vache (@lachevaspam, @camskolavache). Le 13 décembre 2022, le premier quoicoubeh lancé par La Vache était encore discret, pour ne pas dire noyé dans d'autres propositions du même acabit. Rien qui ne permette d'annoncer la déferlante. Depuis, La Vache « enchaîne les victimes » dans des vidéos saluées par des dizaines de milliers de « likes ».
Le principe du quoicoubeh est simple : il consiste à tendre un piège verbal à l'autre, un copain, camarade de classe, mais aussi et de préférence un prof ou un parent. On fait ça en classe, à la récré, à la maison, entre soi ou en se filmant de façon à poster (mettre en ligne) une courte vidéo.
La vitesse de propagation et de diffusion de ce néologisme français, dont le hashtag #quoicoubeh dépasse à ce jour les 132 millions de vues sur TikTok, et le fait qu'il traverse tous les âges en font un phénomène inédit.
On pensait que les vacances scolaires de février auraient l'effet d'une « cure détox » du quoicoubeh sur les esprits des enfants, mais il n'en est rien. Pour tenter de juguler le flot, des enseignants tentent même d'interdire le quoicoubeh dans leur classe. Le mot est en train de devenir, chez certains, un véritable tic de langage… Julie Neveux, normalienne, agrégée d'anglais, maîtresse de conférences en linguistique à Sorbonne Université, autrice de l'essai passionnant Je parle comme je suis (réédité en poche chez Points), nous éclaire sur le sens, l'originalité et la nécessité pour ses adeptes de l'énigmatique et contagieux quoicoubeh.
C'est pour la lumière................! ! !