L'agriculture peut-elle se passer de pesticides ?
Marqueur d’une « révolution agricole » après la seconde Guerre Mondiale, l’utilisation de pesticides s’est banalisée en France, pour atteindre une consommation de 66 000 tonnes par an. La prochaine révolution agricole sera-t-elle celle d’une agriculture sans pesticides ?

Se passer de pesticide signifierait-il un retour à des techniques agricoles anciennes et une production plus locale ? Cela est-il possible ?
Encore raté ! Les représentants des 28 Etats membres de l’Union Européenne n’ont pas réussi à s’entendre ce jeudi sur l’avenir du glyphosate. La Commission européenne propose de renouveler l’autorisation de ce pesticide pour une durée de 5 ans. Mais la majorité requise n’a pas été atteinte. La France, notamment, est contre : elle défend un renouvellement pour 3 ans.
L’attitude du gouvernement français en la matière parait plutôt cohérente. Elle s’inscrit dans la logique du plan Ecophyto, lancé en 2008, dans la foulée du Grenelle de l’environnement. L’objectif était de réduire de moitié le recours aux pesticides d’ici 2018. On en est loin aujourd’hui mais le plan a été revu à la baisse, moins ambitieux certes, mais sans doute plus réaliste.
Car on ne sort pas d’un claquement de doigt d’une telle dépendance aux produits phytosanitaires. L’agriculture française s’est développée après-guerre grâce à l’usage massif de la chimie. En sortir aujourd’hui suppose de changer de techniques. Mais aussi et peut-être surtout de faire évoluer les mentalités : celles des agriculteurs, mais aussi celles des consommateurs.
‘’L’agriculture peut-elle se passer de pesticides ?’’